Le changement, tant en thérapie qu’au jour le jour, peut être précipité par des variations très différentes. Notre comportement est par ailleurs ce qu’il est en raison d’un ensemble de variables plus ou moins pertinentes. Par exemple, notre propre histoire personnelle, notre bagage, nos capacités ou les récompenses que nous voulons obtenir de ce comportement (conditionnement opérant).
D’abord Thorndike, avec sa psychologie différentielle. Puis Pavlov et son conditionnement classique. Et enfin Skinner et son conditionnement opérant : les renforcements et les punitions dans le comportement de l’individu constituent des domaines d’étude pertinents pour la psychologie expérimentale.
Selon eux, et certains modèles comportementaux, le conditionnement opérant est comme un type d’apprentissage dans lequel la personne agirait en fonction des conséquences anticipées. En d’autres termes, il s’agirait du produit d’un apprentissage historique. Nous savons aujourd’hui que les comportements faisant l’objet de renforcement sont davantage probables que ceux qui font l’objet de punition.
Renforcement positif et négatif : techniques de conditionnement opérant
Sur la base du conditionnement opérant, il existe deux types de renforcement pouvant suivre un comportement :
- Renforcement positif. Ce renforcement ajoute quelque chose après la réalisation du comportement. Par exemple, lorsqu’un enfant nettoie sa chambre, un parent peut lui donner un quelques bonbons.
- Renforcement négatif. Il survient lorsque l’on retire un stimulus aversif à la personne. Retirer quelque chose de désagréable est aussi un renforcement. Il diffère du renforcement positif en ce que le premier ajoute quelque chose, tandis que le négatif soustrait quelque chose.
Punition positive et négative dans le conditionnement opérant
Contrairement au renforcement, qui rend un comportement plus susceptible de se répéter s’il se produit, la punition obtient le contraire. S’il s’administre après l’émission d’un comportement, ce dernier sera moins susceptible de se reproduire. En d’autres termes, il aura tendance à s’éteindre. Il existe également deux types de sanctions :
- Punition positive. Il s’agit une fois encore de celle qui ajoute quelque chose. On parlerait, par exemple, de l’imposition d’une sanction (Ex : travail bénévole pour la communauté).
- Punition négative. Il s’agit de celle qui supprime ou retire quelque chose. On parlerait par exemple du retrait d’un privilège (Ex : conduire pour perte de points).
Le comportement peut donc s’influencer par des renforts et des punitions, notamment. Tous es parents savent cela, qu’ils étudièrent ou non la psychologie. La manière d’administrer un renforcement, un contrôle, une stimulation adéquate, l’environnement, la motivation… sont des variables dont il faut tenir compte.
Voici donc une liste de techniques dérivées de ces mécanismes de conditionnement opérant. Ils pourront vous aider à modifier des comportements indésirables ou inappropriés, selon les contextes.
Techniques de conditionnement opérant qui se basent sur la punition négative
- Coût de réponse. On supprime les renforçateurs lorsqu’un comportement inapproprié apparaît. On les réincorpore toutefois lorsque le comportement alternatif que nous voulons enseigner se produit. Il est important de le faire avec plusieurs renforçateurs au début et d’éviter à tout prix le bilan négatif (qu’un enfant ne perdent pas de tous ses renforçateurs. Cela le conduirait à s’en moquer. Il ne doivent par ailleurs pas dure trop longtemps au risque que ces renforcements cessent de fonctionner pour lui).
- Temps en dehors. L’individu peut être retiré de l’environnement de renforcement lorsque les renforcements de l’environnement ne peuvent pas être contrôlés et que la personne continue à recevoir ses renforçateurs malgré l’émission d’un comportement inapproprié. Si la personne est un enfant, il est important de prévoir un temps de retrait suffisant.
Techniques qui se basent sur la punition positive
Satiété
Il s’agit de fournir indistinctement des renforçateurs jusqu’à rassasier l’individu. Il existe deux types de satiété, de réponse et de comportement. Celle de la réponse fonctionne massivement avec des renforçateurs. Celle du comportement se concentre sur la conduite que vous souhaitez modifier.
Un exemple de satiété de réponse est l’émission massive de renforçateurs pour qu’ils cessent de se constituer en renforçateurs de ce comportement. Une personne crie à une autre de le laisser tranquille. Une satiété de réponse serait de le laisser seul pendant longtemps, pas seulement celui qu’il recherche.
Sur-correction
Il convient que l’individu paie pour les conséquences de ses actes. Il existe la sur-correction réparatrice dans laquelle, par exemple, l’enfant doit ramasser tous les jouets qu’il sortit de la boîte. On trouve aussi la sur-correction de pratique positive dans laquelle, si la personne qui arrête de fumer essaya le tabac, on lui dit qu’elle doit effectuer une action en pénitence pour cette cigarette.
Techniques de renforcement différentiel
Elles s’utilisent lorsque l’objectif du programme de renforcement et de punition n’est pas la suppression d’un comportement, mais que vous souhaitez en modifier la fréquence. Voici donc trois techniques, non exclusives entre elles, qui utilisent le renforcement du conditionnement opérant :
- Renforcement différentiel de bas débits. Cette technique a pour but d’abaisser la fréquence d’un comportement. Nous ne le renforcerons donc que lorsqu’il se produit à bas débits. S’il apparaît trop souvent, l’individu ne recevra pas le renforçateur. Par exemple, une fille qui pose trop de questions en classe et lève beaucoup la main, ne permet pas aux autres de participer. Quand la fille lève la main vingt-cinq fois en classe, elle ne recevra pas ce renfort. Cependant, si la fille ne la lève que dix fois, elle fera l’objet du renforcement jusqu’à atteindre le nombre idéal.
- Renforcement différentiel d’autres comportements. Suivant le même exemple, une autre façon d’espacer le comportement est de renforcer des comportements autres que le fait de lever la main. Si au lieu d’interrompre la classe cette fille fait ses devoirs ou résout une opération mathématique, il est possible de renforcer ce types de comportements différents. On cherche ici à en augmenter la probabilité et la fréquence de ces derniers.
- Renforcement différentiel de comportements incompatibles. Il cherche à renforcer des comportements incompatibles à mener en même temps que celui à modifier. Par exemple, si un enfant se ronge les ongles, des comportements comme avoir un stylo à la main ou cacher ses mains dans ses poches peuvent être renforcés.
Les programmes de renforcement doivent se mener de manière adéquate, efficace, intelligente et responsable. Les objectifs à atteindre doivent être clairs, tout comme le plan d’action.
N’oublions pas que la personne présentera souvent une résistance pour se conformer au plan que nous proposons. Elle voudra le renforcement indépendamment de ce qui a été convenu. Par conséquent, la patience, les compétences sociales, la subtilité et la précision sont également nécessaires pour mettre en œuvre ces programmes.
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