Vous savez sûrement déjà que les relations avec les personnes qui vous entourent sont importantes dans votre vie : vos parents, vos amis, votre partenaire… mais pourquoi ? Pourquoi le lien d’attachement est-il si important ?

Nous pencherons ci-après sur les relations d’attachement que nous établissons dans l’enfance et verrons pourquoi elles sont si importantes dans notre développement.

L’importance du lien d’attachement

Pour le psychanalyste anglais Bowlby (1985), l’attachement est toute forme de comportement qui amène une personne à se rapprocher d’une autre qu’elle considère comme importante.

Durant l’enfance, la priorité pour tout être humain est de maintenir coûte que coûte le lien d’attachement avec des figures de référence (père, mère ou autre personne importante).

Ainsi, si ce lien se rompt, l’enfant devra développer des stratégies pour avoir un équilibre lui permettant de se réguler émotionnellement.

A l’adolescence, la priorité n’est pas seulement de maintenir le lien d’attachement avec ces personnes. Il convient mais aussi de rechercher des compagnons similaires et de choisir des partenaires sentimentaux (Crittenden, 2015).

Selon la façon dont nous apprenons à nous réguler dans l’enfance, nous montrerons une certaine tendance à répéter certains schémas de comportement lorsqu’il s’agira d’interagir à l’adolescence et, plus tard, à l’âge adulte.

Nous apprenons à nous réguler en fonction de nos relations primaires et de nos figures d’attachement.

Maintenant, quel rôle jouent ces figures de référence ?

Fonctions des figures d’attachement

De manière générale, les fonctions de ces personnes pendant l’enfance visent à obtenir des sentiments de valeur et de sécurité.

Base sûre

Il s’agit d’exercer le rôle d’une base sûre. C’est-à-dire être, pour l’enfant, une personne à partir de laquelle explorer le monde. Ainsi, si un parent n’est pas bien régulé, l’enfant est susceptible de ne pas se sentir en sécurité dans l’exploration de son environnement et son apprentissage.

Comment être une base sûre pour votre enfant ? Voyons maintenant quelques-unes des caractéristiques (Vargas et Chaskel, 2007)

• L’empathie. Consiste à comprendre l’enfant et à se mettre à sa place. Il est très important qu’il se sente vu par ses parents.
• Sensibilité. Cela fait référence à une interprétation adéquate des besoins de l’enfant. A-t-il besoin de manger? Soif? Lui est-il arrivé quelque chose pendant votre absence ?
• Réactivité. C’est la capacité à répondre adéquatement à ses besoins, sans tomber dans l’excès ni dans l’omission.
• Disponibilité. Il s’agit de le rassurer sur le fait que vous serez présent à la fois physiquement et émotionnellement lorsqu’il aura besoin de vous.
• Validation émotionnelle. C’est la capacité de soutenir émotionnellement l’enfant et si nécessaire d’administrer certaines sanctions. Bien sûr, les extrêmes sont pathologiques.

Refuge sûr

Une autre des fonctions importantes des figures de référence est de donner la sensation d’un havre de paix. Autrement dit, d’être des personnes vers qui se tourner pour se protéger en cas de danger.

Par exemple : Mario est le père d’Elena. Elena se souvient que lorsqu’elle était petite, son père était toujours très en colère lorsqu’il rentrait du travail. Lorsqu’elle lui demandait de l’aide pour les devoirs, son père réagissait souvent en lui criant dessus et en se mettant en colère contre elle.

Si les parents sont des figures menaçantes ou n’aident pas l’enfant à se calmer, il devra chercher d’autres figures ou d’autres stratégies pour se réguler.

La fonction du refuge est de permettre à cet enfant d’explorer et de s’éloigner progressivement des soignants. Dans ce contexte, le jeu est très important. En effet, à travers cela et l’exploration, l’enfant apprend à créer des ressources fondamentales pour son autonomie émotionnelle et physique dans les étapes ultérieures. Cependant, s’il y a peur ou menace, explorer et jouer devient impossible.

La conséquence de ne pas avoir une base et un refuge sûrs

Lorsqu’un enfant apprend que sa mère ou son père ne sont pas des figures protectrices sûres. Il éprouve alors le besoin de rechercher des mécanismes alternatifs de régulation émotionnelle. Par exemple : d’autres personnes, des choses matérielles ou des activités qui aident à réguler (Hilburn-Cobb, 2004).

Selon l’interaction qu’il eut avec ses soignants, l’enfant développe une série de modèles de fonctionnement internes (Bowlby, 1995) qui contiennent les souvenirs, les croyances, les objectifs et les stratégies créés à partir des expériences passées (Botella, 2005).

Ces modèles seront la base sur laquelle l’enfant construira la maison dans laquelle il vivra pour le reste de sa vie, à la fois à l’adolescence et à l’âge adulte. Maintenant, que se passe-t-il lorsque les fondations d’une maison sont faibles ? Peut-être qu’elle s’effondre, qu’il y a des dégâts ou qu’il faut faire des réformes… Eh bien, la même chose arrive quand cela arrive aux personnes.

Si nos fondations sont faibles, face à tout revers vital nous nous effondrerons. Les mécanismes d’adaptation ne rempliront pas leur fonction.

Alors que se passe-t-il lorsque la mère agit d’une manière et le père d’une autre ? La relation d’attachement établie avec chaque figure peut être différente. Les modèles de fonctionnement ci-dessus peuvent varier d’un soignant à l’autre.

Par exemple : un enfant peut se sentir très en sécurité dans la relation avec sa mère et avoir peur de son père. Vous pouvez aussi avoir différents modèles d’attachement et relations envers d’autres personnages importants : un oncle, une grand-mère, un enseignant, etc.

Avec tout ce qui est décrit ci-dessus, on peut se demander si tout cela peut se modifier. Et la réponse est oui. Les modèles internes ne sont pas rigides et inflexibles, mais peuvent être modifiés en fonction des figures d’attachement que nous rencontrons tout au long de la vie.

Bien sûr, il est important de mentionner qu’à l’occasion, les modes de relation aux autres et à soi-même, les croyances et les stratégies de régulation peuvent être source de conflits et de mal-être. Dans ces cas, il convient d’effectuer une thérapie psychologique pour apprendre des façons alternatives de gérer ce type de situation.

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