La plainte constructive existe. Elle se produit généralement dans des contextes où quelqu’un a pris une décision injuste et, à travers elle, quelqu’un cherche à protéger ses droits ou à exiger un traitement plus équitable. Ce qui la définit est le désir de résoudre un problème ou de rediriger une situation vers un état plus positif.
Dans le monde d’aujourd’hui, la plainte n’a pas bonne réputation. Il existe une idée biaisée selon laquelle elle est typique des faibles et tourmente les autres sans nécessité. Cela peut être vrai dans certaines circonstances, mais il est également vrai qu’il y a des moments où se plaindre est tout à fait légitime. Dans ces cas, la plainte constructive est pertinente.
L’appel à ne pas se plaindre ne peut aller au-delà de vos droits et souhaits. Ce n’est pas parce que les autres ne veulent pas être dérangés que vous devez garder vos désaccords ou vos plaintes pour vous. Tant individuellement que collectivement, nous pouvons recourir à la plainte constructive, si nous le jugeons nécessaire.
« Personne, dans l’histoire de l’humanité, n’a jamais rien résolu juste en se plaignant. Tout problème ou circonstance doit être résolu de manière proactive, c’est-à-dire en cherchant des alternatives, en réfléchissant à des solutions et en agissant ».
-Laura Arias-
La plainte constructive
La plainte est une manifestation de chagrin, de contrariété ou de douleur, soit avec des mots, soit avec des sons. Cela veut dire, bien sûr, qu’il s’agit d’une réaction à une situation qui provoque du mal-être. L’objectif est de demander de l’aide ou d’attirer l’attention des autres afin qu’ils remarquent la difficulté qui afflige ou modifient les circonstances qui ont mené à cette dernière.
C’est l’essence même de la plainte constructive. Ce type de démonstration est non seulement valable, mais parfois nécessaire. Par exemple, si un médecin vous examine et appuie sur une zone de votre corps qui vous fait mal, la plainte fournit des informations nécessaires à l’établissement d’un diagnostic. De même, s’il y a un tremblement de terre et qu’une personne est laissée sous les décombres, elle n’a parfois que la possibilité de se plaindre pour être localisée.
Par ailleurs, exprimer un désaccord ou un mécontentement peut faire la différence entre l’arbitraire et la justice. Si votre patron vous attaque systématiquement, vous avez le droit de déposer une plainte officielle.
L’essence de la plainte constructive est qu’elle a un objectif clair et différencié : rendre visible un problème, dans le but de trouver une solution. En ce sens, c’est un comportement raisonnable et positif qui permet d’améliorer une certaine situation ou circonstance.
La plainte destructive
En fait, personne ne se plaint sans raison, mais convenons que certaines personnes transforment la plainte en un comportement persistant sans objectif clair en vue. Font-elles semblant pour ennuyer les autres ? Rarement. Il y a presque toujours une gêne ou une affliction présente, mais plongée dans une toile d’araignée névrotique.
Certains utilisent la plainte pour se victimiser eux-mêmes. Dans ce cas, se plaindre est un moyen qui alimente et renforce cette position existentielle. Il existe un manque ou un besoin fondamental mais, au lieu de chercher un moyen d’y répondre, ils choisissent d’en faire un facteur qui produit des bénéfices. Lesquels ? Attirer l’attention ou gérer de manière irrationnelle un sentiment de culpabilité.
Cela ne se fait presque jamais consciemment. Il arrive que la personne souffre réellement et prenne l’habitude de se plaindre. Sans s’en rendre pleinement compte, elle tire certains gains, réels ou apparents, de cette condition. Elle reste donc dans cette façon de se comporter, même si à la longue cela ne réussit qu’à désespérer les autres et à les rendre indifférents à sa souffrance.
Modifiez la façon de vous plaindre
Que ce soit dans la plaintes constructive ou destructive, il y a un certain mal-être présent. La différence entre l’une et l’autre réside dans le but que l’on recherche avec cette manifestation de contrariété, de chagrin ou de désaccord. Ainsi, un bon moyen de savoir dans quel modalité vous êtes est de vous demander ce que vous cherchez lorsque vous vous plaignez.
Voulez-vous transmettre une partie de votre inconfort à quelqu’un d’autre ? Le fait que les autres aillent bien, alors que vous traversez une situation difficile, vous dérange-t-il ? Souhaitez-vous qu’ils vous prennent davantage en compte ou qu’ils valorisent davantage votre souffrance ? Si c’est le cas, il est peut-être préférable d’explorer ce qui se cache derrière ce désir de changer le comportement des autres.
Peut-être que le mieux n’est pas de penser à ce que les autres font ou ne font pas, mais à ce qui vous donne envie de déranger les autres ou d’obtenir leur compassion. C’est peut-être la clé de tout. Cela peut être la première étape pour construire une plainte constructive et résoudre votre mal-être.
Le syndrome de Calimero : la plainte en tant que manière d’être
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