Le harcèlement scolaire est un phénomène auquel participent les auteurs, les victimes, mais aussi ceux qui sont témoins de ce qui se passe. Ces témoins de bullying ne sont parfois pas d’accord avec ce qui se passe, ils s’en moquent parfois et quelques uns en viennent même à apprécier la situation. La vérité est que, bien que dans de nombreux cas ils ne soient pas pris en compte dans l’équation, ils font selon des études, également partie du problème.

Les témoins de bullying sont en fait un facteur clé dans ce phénomène de harcèlement. Tout comme ils sont souvent le combustible qui alimente l’incendie, ils pourraient également être décisifs dans sa solution ou sa prévention. Semblable à ce qui se passe dans la société, les actes d’abus gagnent en force lorsqu’ils bénéficient de l’approbation ou de la permissivité de l’environnement.

L’aspect néfaste de l’attitude individualiste est qu’elle permet à la graine de l’intimidation de prendre racine et de grandir. Bien qu’en principe l’abus soit dirigé vers une autre personne, il n’est pas exclu qu’à l’avenir il soit redirigé vers les témoins du bullying. Ainsi, regarder de l’autre côté pourrait devenir une attitude très contre-productive.

Ne jamais être maltraité en silence. Ne vous permettez jamais d’être une victime. N’acceptez que personne ne définisse votre vie, définissez-la vous-même ».

-Champs de temps-

Témoins de bullying

Les témoins de bullying sont les personnes qui ont connaissance d’actes d’intimidation ou qui en sont témoins. Dans la plupart des cas, ceux qui remplissent ce rôle sont également touchés par la situation et sont finalement considérés comme des victimes supplémentaires.

Il n’est pas rare que ces enfants ou adolescents présentent des symptômes similaires à ceux de la victime directe. La peur, l’anxiété, les sautes d’humeur ou la baisse des résultats scolaires sont quelques-unes des transformations qui les trahissent. Sa grande peur est d’occuper la place qu’occupe désormais la victime.

Le problème du harcèlement scolaire est plus facile à corriger lorsque l’environnement est contre le harcèlement lui-même. Les parents, les enseignants et les enfants ou jeunes non-concernés par le problème peuvent arrêter ou renforcer ce harcèlement. Le problème est que la plupart du temps, le bullying se maintient secret et que les témoins collaborent pour qu’il en soit ainsi.

De même, dans de nombreux cas ces témoins de bullying ne parlent pas. Ils ne veulent en effet pas être dénoncés à leurs pairs, mais aussi parce qu’ils n’ont pas assez confiance dans les adultes qui les entourent. Comment le reste des camarades de classe, les parents ou le centre lui-même réagiront-ils institutionnellement lorsqu’ils apprendront le problème ?

Les types de témoins

La réaction habituelle chez les témoins de bullying est d’être rempli de peur et de se sentir inhibé pour agir. Cependant, la peur se manifeste souvent de manière différente du conventionnel. Cela se traduit par différents types de comportement.

Les témoins peuvent réagir à la situation de plusieurs manières, par exemple :

• Activement. La peur les pousse à rejoindre les agresseurs, bien qu’en principe ils ne soient pas d’accord avec eux. Ils unissent leurs forces pour se faire bien voir et ainsi éviter d’être victimes de harcèlement.
• De manière passive-agressive. Dans ce cas, ils ne participent pas pleinement au harcèlement, mais ils l’approuvent par des rires ou des commentaires qui impliquent leur acceptation de ce qui se passe, bien qu’au fond ils n’en aient aucune conviction. Ils agissent comme des renforçateurs.
• Attitude d’observateur. Elle correspond à ceux qui observent en silence et tentent ainsi de se rendre invisibles. En pratique, il s’agit d’un comportement approbateur, puisqu’ils ne s’opposent pas à ce qui se passe.
• Attitude prosociale. Il s’agit d’enfants ou de jeunes qui font face à la situation et expriment ouvertement leur désaccord ou leur désapprobation. Parfois ils se contentent de le commenter et d’autres fois ils vont plus loin et le dénoncent.

Renforcer les témoins

Comme on le sait, les auteurs d’intimidation sont presque toujours une minorité. Les intimidateurs ont souvent besoin d’un public pour les soutenir, car leur jeu est de devenir des figures de pouvoir et personne n’y parvient sans témoins. De plus, le fait qu’il y ait des spectateurs renforce l’acte d’humiliation implicite du bullying.

Les témoins de bullying subissent en partie les conséquences du harcèlement. Mais quelque chose de pire peut aussi arriver : qu’ils deviennent indolents – produisant un phénomène de chambre (ce qui est anormal, devient considéré comme normal) -, comme mécanisme de défense pour faire face à la situation. Ceci est très négatif, car cela favorise la violence sociale, et est un poison pour la solidarité. Cela instaure une sorte de barbarie dans les relations, dont, à long terme, personne ne s’en tire.

Les parents et les enseignants deviennent parfois également des témoins muets du harcèlement, car ils ne prennent pas vraiment de mesures concrètes pour résoudre le problème. Ceci est encore plus négatif car cela envoie un message d’approbation totale à ce qui se passe.

Bien que ces situations doivent être corrigées d’une certaine manière, il est également important de les prévenir avec l’éducation des témoins. Ils doivent être bien informés sur l’intensité de la souffrance que peut vivre la victime. De plus, il est nécessaire qu’ils connaissent le protocole d’action lorsqu’ils détectent un problème de ce type.

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