S’il y a seulement quelques décennies voyager était un luxe pour une grande partie de la population, cette activité est aujourd’hui le loisir favori de millions de personnes et un véritable mode de vie pour beaucoup d’autres. Cependant, chez certains, cette possibilité n’est pas attrayante. Même s’ils ont le temps et l’argent pour le faire. Quelle est la particularité des personnes qui n’aiment pas voyager?

Si vous êtes un grand voyageur, vous ne comprendrez peut-être pas comment quelqu’un refuse de sortir de sa routine, de découvrir de nouvelles cultures et de vivre d’innombrables aventures. En revanche, si vous faites partie de ceux qui ne sont pas attirés par les voyages, vous vous êtes peut-être senti interpellé, jugé ou discriminé à plus d’une occasion.

En effet, les deux positions sont également valables et licites. Mais l’option choisie donne certaines informations sur la personne.

Pourquoi je n’aime pas voyager ?

Les voyages sont une tendance croissante et le tourisme ne cesse d’augmenter : c’est un fait. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (UNTWO), en 2018, 1 400 millions de touristes se sont déplacés d’un pays à l’autre à la recherche de nouvelles expériences.

Dans cette perspective, refuser un voyage peut vous faire paraître “bizarre” ou “ennuyeux” aux yeux de votre entourage. Cependant, tout est une question de personnalité. Voyons pourquoi.

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Tendances nativistes

Chez l’être humain deux tendances coexistent. Une qui prévaut le connu, la régularité et le standardisé (nativiste) et une autre qui recherche l’aventure, la nouveauté et la rupture de la routine (le tourisme). Les deux coexistent en chacun de nous et alternent. Mais la vérité est qu’il existe en chacun une tendance prédominante.

Pour les personnes qui n’aiment pas voyager, c’est la tendance nativiste qui ressort le plus fortement.

Tradition, routine et sécurité

Ceux qui rejettent les voyages ont tendance à être plus traditionnels. Ils valorisent la routine et cherchent à avoir un certain contrôle sur leur environnement, car cela leur assure une sécurité. Mais d’où vient ce besoin? Comme le suggère un article publié dans la E-Review of Tourism Research, cela viendrait même dès les premières années de l’enfance.

Suivant la célèbre théorie de l’attachement d’Ainsworth et Bowlby, l’enfant, dans la relation avec ses principaux aidants, développe une vision particulière de lui-même et du monde qui l’entoure. Plus précisément, il cultive un sentiment de sécurité plus ou moins grand.

Ainsi, les petits qui établissent un attachement insécure ont tendance à se sentir plus craintifs, mal à l’aise et angoissés lorsqu’ils sont loin de chez eux que ceux qui entretiennent un attachement sécure.

En le transférant à la vie adulte, cela explique pourquoi certaines personnes aiment partir en voyage et d’autres non. En effet, la perception du risque chez les personnes qui n’aiment pas voyager est beaucoup plus élevée.

Intolérance à l’incertitude

En plus de ce qui précède, nous ne pouvons pas oublier qu’un voyage suppose toujours une rupture avec le familier et le connu. Celui-ci dépend de nombreuses variables. La langue de la destination, sa compatibilité avec le voyageur, les informations antérieures dont on dispose… Mais, dans tous les cas, il fait toujours état d’un degré d’incertitude plus ou moins élevé.

Pour certaines personnes, ce n’est pas un problème et c’est plutôt rafraîchissant et stimulant. Cependant, chez d’autres, de petits événements imprévus, des changements, des zones inconnues et des éléments indépendants de leur volonté sont de la torture.

Pour ceux qui ont une faible tolérance à l’incertitude, ne pas être conscients de tant d’aspects de ce que sera leur voyage quotidien ou de la façon dont il sera résolu est une raison plus que suffisante pour ne pas voyager.

Ouverture à l’expérience

Enfin, il y a un aspect de la personnalité qui est essentiel lorsqu’il s’agit de déterminer pourquoi certaines personnes n’aiment pas voyager, c’est l’ouverture à l’expérience. C’est l’un des traits de personnalité des 5 décrits dans le modèle Costa et McCrae. Il fait référence à la tendance à être imaginatif, ouvert d’esprit, curieux et attiré par la nouveauté et la variété des expériences.

Lorsqu’une personne obtient un score faible dans cet aspect, elle est plus conventionnelle et conservatrice. Se sentant plus à l’aise dans des environnements familiers et avec des personnes familières. Par conséquent, sa curiosité et son intérêt pour les voyages sont réduits.

Les personnes qui n’aiment pas voyager seules font un choix

Enfin, il n’y a rien de mal avec les individus qui n’aiment pas voyager. Leur décision n’est pas nécessairement due au fait qu’ils sont des individus craintifs. Mais plutôt parce qu’ils priorisent et valorisent la stabilité, le familier et leur propre territoire.

S’ils veulent s’aventurer plus que d’habitude et profiter des avantages du voyage, il est positif pour eux de connaître à l’avance des informations utiles sur leur destination, de planifier en détail ou de retourner dans des endroits qu’ils connaissent déjà. Mais rappelons-nous que voyager ou ne pas voyager est un choix purement personnel.

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