Travailler plus d’heures est l’un des grands mantras de presque toutes les sociétés occidentales, en particulier depuis l’ère moderne. Cependant, le fait d’investir plus d’énergie dans les activités professionnelles n’est pas toujours synonyme de succès.
Comme on peut le supposer, le mythe d’Hercule fait référence au personnage mythologique qui porte ce nom. C’était le fils des dieux, mais lui-même était mortel. Il se caractérisait, entre autres aspects, par sa force énorme. Un accès de colère de la déesse Héra l’a obligé à accomplir « les 12 travaux » : des activités ardues et presque impossibles qu’il a néanmoins réussi à réaliser après d’énormes sacrifices.
Dans le monde moderne, il est courant de croire que les êtres humains doivent être comme cet Hercule de la mythologie : forts, infatigables et pleins d’abnégation. La valeur de travailler plus longtemps pour réaliser quelque chose d’important est surfaite. Cependant, dans la pratique, il semble que ce ne soit pas le cas.
« Le travail est le refuge de ceux qui n’ont rien à faire ».
-Oscar Wilde-
Travailler plus longtemps : le mythe moderne
Le mythe d’Hercule est le mythe de la modernité, de l’industrialisme et du capitalisme. De même, l’acte de travailler est devenu un axe du socialisme orthodoxe. Dans le sujet qui nous occupe, le mode de production qui a commencé à se mettre en place au XVe siècle appelle toujours à travailler plus d’heures.
Ça n’a pas toujours été le cas. Dans la Grèce antique, par exemple, ce travail intense et prolongé, si vanté aujourd’hui, était typique des esclaves. En d’autres termes, les hommes libres n’avaient pas à travailler de cette façon. En fait, Platon et Aristote, dans une partie de leur philosophie, étaient plus favorables à l’idée que le loisir absolu était la richesse suprême.
Les Grecs ne comprenaient pas les loisirs comme de la paresse ou de l’improductivité. Ce mot vient du latin otium et a plusieurs sens. On retrouve ainsi : « état dans lequel le travail obligatoire est suspendu » ou « temps libre » ou « le temps d’écouter et d’apprendre ».
À son tour, l’oisif, otiosus, est l’« inoccupé », mais aussi « calme et tranquille ». En principe, le loisir n’était que le temps qu’un être humain libre avait pour lui-même, sans les connotations négatives qu’il porte aujourd’hui.
Avec le capitalisme est venue la béatification du dur labeur. En fin de compte, quelques-uns avaient besoin que les autres pensent qu’avec leur travail, quel qu’il soit, ils s’épanouissaient. La valeur excessive de travailler plus dur est fonction des besoins des employeurs.
Le consumérisme conduit à travailler plus d’heures
La réalité prouve qu’une personne ne réussit pas toujours après avoir passé plus d’heures au travail pendant des années. En fait, la majeure partie de l’humanité passe sa vie à travailler plus que sainement et, en fin de compte, ne parvient qu’à garantir sa survie. Quels que soient les facteurs structurels et systémiques qui y conduisent, il existe également des comportements individuels qui mènent à cette situation.
Le premier facteur est le concept même de besoin et de succès. Dans le monde d’aujourd’hui, on considère comme des lacunes des aspects qui ne le sont pas. En même temps, le « succès » consiste à combler ces lacunes. En d’autres termes, la possession de certains biens, qui sont socialement valorisés, détermine la manière dont le besoin et le succès sont perçus.
Le deuxième facteur découle de ce qui précède. Ces besoins créés forment une liste pratiquement infinie. Nous avons à peine réussi à en satisfaire un que nous pensons déjà au suivant. Par conséquent, le cycle est sans fin. Il y a une volonté implicite d’atteindre la « plénitude » et le travail est devenu un moyen alors que, par nature peut-être, ce devrait plutôt être une fin.
Travaillez plus intelligemment
Il est vrai que travailler plus d’heures peut nous rapporter plus d’argent, mais la question est de savoir si le prix qui en dérive vaut le prix que l’on paye. En même temps, grâce à la psychologie et aux neurosciences, nous pouvons aujourd’hui affirmer qu’il ne s’agit pas de travailler plus, mais de le faire de manière plus intelligente.
Ce qui compte, ce ne sont pas les heures de travail que l’on investit dans une tâche, mais la manière dont nous utilisons ce temps. Vous pouvez passer beaucoup de temps à faire quelque chose et, au final, obtenir un résultat à peine acceptable. De même, vous pouvez travailler plus intensément sans parvenir à en tirer un meilleur résultat. La science nous dit que pour être plus productif, nous devons protéger le repos et les loisirs.
Travailler plus que nécessaire conduit souvent à la fatigue et à l’improductivité. La clé est de réorganiser les priorités et de trouver des moyens de gérer le temps plus efficacement. Rien n’est plus important que votre propre vie et votre bien-être. Le temps consacré aux loisirs est non seulement une grande source de bien-être, mais garantit également une plus grande efficacité dans tout ce qui est fait.
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