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Pourquoi une déception est si douloureuse ?

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Nous nous sommes tous déjà demandé pourquoi une déception était si douloureuse. Cela ne nous étonnera pas de savoir que ces expériences perturbent d’une manière remarquable l’équilibre de cet univers neuronal contenu dans notre cerveau. A un tel point que les neurologues indiquent que les mécanismes de la dépression ont certains points communs en termes de processus et structures avec ceux de la déception.

D’un point de vue neurochimique, la déception est presque identique à la frustration. Nous savons également que ces deux réalités émotionnelles sont peut-être celles que nous expérimentons le plus dans notre quotidien. En effet, nous les ressentons lorsque notre ordinateur se bloque, juste au moment où nous en avons le plus besoin. Nous ressentons de la déception quand quelqu’un que nous voulons voir annule le rendez-vous.

Nous nous sentons frustrés quand notre voiture ne veut pas démarrer. Mais aussi quand nous ne nous recevons pas de réponse à cette offre d’emploi pour laquelle nous avons envoyé notre candidature. Notre quotidien est rempli de frustrations et de déceptions. Il y en a des plus inoffensives et d’autres plus sévères. Ce sont celles qui laissent des séquelles, comme celles dont on souffre après qu’une personne importante pour nous nous abandonne à un moment donné.

Quoi qu’il en soit, les neuroscientifiques ont récemment découvert quelque chose d’évident. Face à chaque déception, on assiste à un « déclenchement » neuronal. Les taux de sérotonine, de dopamine et d’endorphines baissent. Toutes ces molécules responsables de notre bien-être réduisent leur présence dans notre cerveau pendant un moment. Approfondissons la question dans la suite de cet article.

« Les attentes font toujours mal. »

-William Shakespeare-

Pourquoi une déception est si douloureuse ? L’explication de la neuroscience

Jean-Paul Sartre disait que tout rêveur était condamné à vivre un grand nombre de déceptions. Parfois, nous avons des attentes trop élevées. Nous le savons, la plupart d’entre nous avons déjà placé un excès d’aspirations, d’idéaux et de vertus démesurées en quelqu’un d’autre. Les personnes nous font défaut, c’est vrai. Néanmoins, nous faisons également défaut.

Cette réalité psychologique fait partie de la vie et en dépit de cela, notre cerveau ne parvient toujours pas à le « digérer ». Cela est dû en soi au fait que cet organe régi surtout par des principes sociaux et émotionnels cherche toujours la sécurité. Il cherche à sentir une appartenance à quelque chose ou à quelqu’un d’une manière stable et prévisible. Par exemple, si nous avons un bon ami, nous espérons qu’il le soit toujours. Si nous sommes en couple, nous espérons que notre partenaire soit sincère, qu’il n’existe pas de possibilité de mensonges ou de trahisons.

Cependant, à un moment donné, cet idéal de sécurité que nous avions peut s’écrouler.

L’habenula, le centre de nos déceptions

Roberto Malinow, professeur de neurobiologie de la faculté de médecin de l’université de Californie à San Diego, a réalisé une étude avec une équipe pour explorer le mécanisme complexe de la déception. Il a pu démontrer le rôle prépondérant de l’habenula dans les processus tels que la déception et la dépression. 

Ainsi, lorsqu’une personne est déçue, on assiste à une libération immédiate de glutamate et de GABA vers l’habenula. Si le cerveau envoie une quantité élevée de ces neurotransmetteurs, la sensation de déception sera plus grande. Autrement dit, c’est notre cerveau qui interprète l’impact de l’expérience et qui module l’intensité de notre douleur émotionnelle.

De même, le sentiment de frustration ou le désagrément de ne pas obtenir quelque chose ou de nous tromper est également traité dans cette très petite (et ancienne) zone du cerveau de l’épithalamus.

Pourquoi la déception est-elle si douloureuse ? Le rôle joué par les endorphines

La plupart d’entre nous a déjà goûté à la déception. Au-delà de l’origine, il y a un fait que nous aurons tous senti. La déception fait mal et c’est une douleur physique. Nous remarquons également une fatigue, une lourdeur corporelle, un engourdissement et la sensation que le monde va trop vite alors que l’on essaie de traiter l’expérience d’une déception.

Pourquoi cela arrive-t-il ? Cette information s’avère aussi intéressante que curieuse. On sait que lorsqu’on reçoit un coup, qu’on se coupe ou qu’on se brûle, notre organisme libère des endorphines pour diminuer la sensation douloureuse autant que possible. Le cerveau réagit immédiatement face à ce message qu’envoient nos récepteurs en présence d’une blessure physique.

Néanmoins, avec les « blessures » psychologiques, il ne se passe pas la même chose. Bien que notre cerveau interprète la déception comme un impact contre l’équilibre émotionnel, il ne répond pas avec des endorphines. Au contraire, nous terminons souvent par somatiser la souffrance sous forme de douleur physique, de migraines et de tension musculaire.

Une femme qui se trouve derrière une fenêtre

La déception, comment l’affronter ?

Les neurobiologistes indiquent que si une déception est si douloureuse, c’est parce que celles-ci sont traitées dans le système limbique. Cette structure de notre cerveau est la plus primitive et celle qui est liée à nos émotions. Nous nous sentons déçus, nous filtrons ces expériences d’une manière purement émotionnelle.

Une manière de réduire l’impact desdites expériences consiste à les diriger vers notre cortex cérébralAutrement dit, il faut les raisonner, les traiter d’un point de vue plus objectif. Il est clair que cela n’est pas facile. Pas quand on sent le poids de la trahison et de la rupture de ce que nous valorisons le plus : la confiance.

Néanmoins, nous devons le faire. Et nous pouvons travailler cela en contrôlant les pensées négatives et en cessant de chercher des coupables. C’est également possible en adaptant les attentes, en étant plus réalistes et en acceptant ce que nous ne pouvons pas contrôler. En fin de compte, les déceptions ne s’oublient pas, nous le savons, mais elles se surmontent.

Nous pourrons vivre avec elles en assumant ce qu’il s’est passé. Il faut néanmoins garder à l’esprit que rien n’est plus important que d’aller de l’avant. Il nous reste de grandes histoires à écrire, celles où la souffrance n’aura pas sa place.

 

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