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Qu’est-ce qu’un soupir ?

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Gustavo Adolfo Bécquer écrivit un jour : ” Les soupirs sont de l’air et vont dans l’air / Les larmes sont de l’eau et vont à la mer / Dis-moi, femme, quand l’amour part, sais-tu où il va ? ” Cependant, la réponse à ce qu’est un soupir n’était pas – et n’est pas – seulement l’exclusivité de la plume de ce poète.

Si l’on cherche le verbe soupirer, la première définition qui nous apparaît est “émettre un ou plusieurs soupirs, généralement comme expression d’un certain sentiment” et se poursuit par “désirer très anxieusement quelque chose ou une personne”.

D’autre part, l’Académie royale espagnole définit le soupir comme : “une aspiration forte et prolongée suivie d’une expiration, parfois accompagnée d’un gémissement et qui dénote généralement de la peine, de la nostalgie ou du désir”. D’autres significations très intéressantes se trouvent dans des domaines tels que la musique, où un soupir constitue une brève pause.

Ces conceptualisations nous amènent à donner une composante émotionnelle à l’acte de soupirer. Cependant, il convient de recentrer la question de cet article au point de vue physiologique et émotionnel. 

Le soupir depuis l’approche biologique

Le système respiratoire est l’un des principaux moteurs de l’organisme. Nous ne pourrions pas vivre sans lui puisqu’il régule le rythme cardiaque et le sommeil.

Nous respirons plus ou moins 16 fois par minute. Une sur-inspiration se produit néanmoins de temps à autre de sorte que les alvéoles pulmonaires se détachent du poumon et que tout le poumon puisse respirer correctement. Cette « brève pause » est le soupir dont nous parlons?. Une inspiration profonde qui suivie d’une expiration prolongée, dont la fonction principale est de bien oxygéner le sang.

Si nous ne soupirions pas, le corps s’effondrerait. En effet, ce n’est qu’alors que les poumons pourront recevoir l’oxygène nécessaire pour libérer le dioxyde de carbone qui s’accumule et qui ne pourrait pas sortir avec l’une des respirations normales.

Le bon fonctionnement du système respiratoire nous garantit de plus grandes défenses internes de  l’organisme et favorise souvent la réduction de l’anxiété due à la baisse du cortisol. De sorte que nous soupirons toujours.

À tel point que nous devons soupirer pour rester en vie. Le soupir étant alors un mécanisme normal de l’organisme qui se produit même en dormant.

Le soupir depuis l’approche psychologique

“Rend-moi ton soupir, et je monterai et descendrai de ta poitrine / Je m’emmêlerai dans ton cœur / Je sortirai à l’air libre pour y retourner. Et je participerai à ce jeu toute ma vie.”

-Gabriela Mistral-

Comme nous le soulignons préalablement, la plupart des définitions pointent vers la composante émotionnelle du terme soupir. De sorte que la plupart d’entre nous l’associent à l’ennui, la fatigue, la colère, l’amour, etc. Nous ne pouvons par ailleurs nier qu’il existe une relation étroite entre la respiration et l’humeur. 

Soupir vient du latin suspirāre, qui signifie « souffler » et « respirer ». Parmi eux, nous pouvons trouver : “esprit, inspirer, aspirer, expirer, respirer, soupirer et transpirer”. Selon Barcia (1961), le soupir, composé de sub (« sous ») et de spiritus (« esprit ») , suppose l’idée d’un souffle qui vient des profondeurs de l’âme, un souffle profond et laborieux.

soupir

Soulagement et angoisse, deux visages communs du soupir

Comme l’a souligné Chiozza (2008), le soupir n’a pas à supposer une situation douloureuse car, parfois, nous soupirons pour des situations positives qui nous arrivent, comme si le soupir était une salutation avec laquelle nous disons adieu à l’angoisse passée. Puisqu’il provient d’un moment d’arrêt du souffle, il constitue un “soulagement” qui exprime le dépassement du découragement. Peut-être que quelque chose d’interne qui est prêt à sortir.

Cependant, en plus d’être un phénomène biologique nécessaire, le soupir peut agir comme un symptôme qui avertit que quelque chose ne va pas et exprime une vérité que la personne ne connaît toujours pas, ignore ou nie, peut-être parce qu’elle n’est pas encore prête à gérer.

Cela pourrait être considéré comme un message crypté que la personne a besoin de déchiffrer et, dans ce cas, c’est le corps qui commence à parler lorsque des conflits émotionnels non résolus ou non verbalisés apparaissent, soit dus à des difficultés internes ou environnementales.

À tel point qu’il convient d’observer la fonction du soupir par rapport à un conflit familial, par exemple, s’il s’agit d’une alerte qui nous avertit qu’il y a un problème à résoudre ou qui aide à développer un malaise ultérieur qui amène le système familial à rediriger ou résoudre le problème.

De toutes les manières, tant depuis l’approche biologique que psychologique, l’action de soupirer nous aide à rester en vie. Il nous offre cette brève pause pour que l’organisme continue son bon fonctionnement et pour pouvoir rediriger certaines expériences, le cas échéant, qui provoquent un conflit émotionnel interne.

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ChMaille

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