Nous avons tous des préoccupations à un moment donné. Celles-ci remplissent une fonction importante car elles nous guident et nous préparent à agir en résolvant les problèmes et en prévenant les dangers. Cependant, chez les personnes ayant une certaine prédisposition, elles peuvent atteindre un niveau pathologique. Ainsi, différencier les préoccupations de type 1 et de type 2 peut nous aider à comprendre comment quelque chose d’aussi quotidien peut conduire à un trouble.
Cette distinction a été proposée dans le modèle métacognitif de Wells pour le trouble anxieux généralisé. Cependant, ses postulats peuvent s’appliquer même sans être atteint de cette condition. De cette façon, si l’inquiétude est devenue un problème pour vous, savoir comment fonctionne l’esprit vous permettra de prendre de meilleures décisions.
Préoccupation pathologique
Avant de se plonger dans les préoccupations de type 1 et de type 2, il est important de définir le point à partir duquel l’inquiétude passe de naturelle à pathologique. Cela arrive, en premier lieu, lorsqu’elle se produit trop fréquemment, trop intensément ou face à des événements qui ont très peu de chances d’avoir lieu.
Mais, surtout, elle devient pathologique lorsqu’elle cesse de remplir sa fonction. C’est-à-dire que la préoccupation doit toujours être le préambule d’une action ; le drapeau rouge qui nous dit qu’il y a un problème dont nous devons nous occuper. Lorsque nous restons coincés dans cette première étape, ruminant encore et encore la même séquence de pensées et sans agir, quelque chose ne va pas.
De plus, au sein de cette appréhension dysfonctionnelle, nous pouvons différencier les préoccupations de type 1 et de type 2 en fonction du type de croyances qui les soutiennent. Ce sont ces idées qu’il faut revoir pour sortir du cercle vicieux de l’inquiétude.
Différences entre les préoccupations de type 1 et de type 2
Croyances positives
Les préoccupations de type 1 ne sortent pas de l’ordinaire. Elles peuvent porter sur des sujets du quotidien comme l’emploi, la famille, la santé ou la vie sociale. Ce qui se passe, c’est qu’elles surgissent avec trop de fréquence, d’intensité et qu’elles ne favorisent pas une action. La personne continue de s’inquiéter car elle entretient une série de croyances positives à ce sujet :
- « S’inquiéter de quelque chose le rend moins susceptible d’arriver ». Cette croyance est très courante et se maintient car, dans la plupart des cas, ce que nous craignons est très improbable. Ainsi, quand cela n’arrive finalement pas, nous nous convainquons que nous l’avons évité grâce à l’inquiétude.
- « M’inquiéter m’aide à trouver des moyens d’éviter ce que je crains ». Souvent, nous avons le sentiment qu’en réfléchissant mentalement à un problème, nous trouverons une solution adéquate. Ce serait positif au début ; mais lorsque nous avons fait le même voyage mental plusieurs fois, continuer à ruminer ne fera que nous maintenir dans ce cycle sans fin.
- « L’inquiétude m’aide à me préparer au moment où l’événement négatif se produira ».Cette affirmation, bien qu’assez répandue, n’est pas vraie. Revenir sans cesse sur la même idée angoissante ne nous aidera pas à être mieux préparés, cela nous privera seulement de profiter du présent.
Il peut y avoir de nombreuses autres croyances positives, comme le fait selon lequel s’inquiéter ferait de nous de meilleures personnes, des individus plus empathiques ou plus responsables. En tout cas, toutes ces idées entretiennent l’habitude de s’inquiéter.
Croyances négatives
Lorsque cette tendance à s’inquiéter se maintient pendant longtemps, la personne commence à développer des croyances négatives à ce sujet. Elle commence à réaliser à quel point cela interfère avec sa vie, le mal-être que cela lui cause. Elle prend conscience qu’elle a atteint un point où elle ne peut plus contrôler ces idées répétitives.
Cela génère ce que Wells appelle la « méta-préoccupation », ou préoccupations de type 2. C’est-à-dire que l’individu commence à s’inquiéter d’être inquiet car il le perçoit maintenant comme quelque chose de négatif. Par conséquent, il essaie de contrôler et d’éviter ces pensées et, à défaut d’y arriver, recommence à croire qu’elles sont dangereuses et incontrôlables. Le résultat est un retour continu d’inquiétude.
Avez-vous des préoccupations de type 1 et de type 2 ?
Si vous sentez que l’inquiétude est excessivement présente dans votre quotidien, interférant avec votre fonctionnement, faites attention à vos croyances. Que pensez-vous du fait de se préoccuper ? Pensez-vous que c’est une chose positive ou dangereuse ? Si vous détectez en vous-même l’une des idées mentionnées ci-dessus, il conviendrait de les passer en revue.
Rappelez-vous que la préoccupation doit être ponctuelle, justifiée et proportionnée. Mais, avant tout, elle devrait vous motiver à agir. Ne vous enlisez pas dans des séquences de pensées circulaires, poursuivez le processus de résolution de problèmes jusqu’au bout. Et, surtout, si vous vous reconnaissez dans l’un de ces patrons, n’hésitez pas à consulter un professionnel qui pourra vous conseiller.
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