Pouvez-vous imaginer vous réveiller pendant la nuit et vous sentir paralysé ? Votre corps est immobile, vous ressentez une pression sur votre poitrine et, pire encore : vous ressentez une menace imminente, comme si quelqu’un vous traquait… Ce n’est pas l’intrigue d’un film d’horreur de Netflix. C’est une paralysie du sommeil, une des parasomnies les plus courantes.

Il faut savoir que les êtres humains en font l’expérience au moins une fois dans leur vie. Sans que cela ne pose de problème majeur. Cependant, certains souffrent de ce phénomène de manière récurrente. Si tel est votre cas, sachez qu’il existe des moyens de réduire ces épisodes. Ci-dessous, nous vous donnons toutes les clés.

“Shelby Harrys (Le guide des femmes pour vaincre l’insomnie, 2019)”

«Les terreurs nocturnes apparaissent pendant le sommeil profond et sont plus fréquentes chez les enfants, tout comme les cauchemars. Mais ce qui se passe avec ces phénomènes est comme l’éclair d’une image ou quelque chose qui se passe dans le cerveau. La vérité est que nous ne comprenons pas tous ses mécanismes»

Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?

La paralysie du sommeil est une parasomnie associée à la phase REM. Cela se produit généralement dans les moments de transition entre le sommeil et l’éveil, comme avant de s’endormir ou juste au réveil. Ce qui se passe, en termes simples, c’est que l’esprit s’éveille, mais pas le corps.

Or, si vous en avez déjà fait l’expérience, vous savez que cela s’accompagne toujours d’une grande détresse émotionnelle. Pour cette raison, il est courant de décrire de telles expériences comme terrifiantes et déconcertantes.

Des travaux publiés dans l’International Journal of Applied & Basic Medical Research indiquent qu’environ 8 % en souffrent fréquemment. De plus, nous savons que cela apparaît aussi bien chez les individus en bonne santé que chez ceux qui souffrent déjà d’un trouble mental. Comment cela se manifeste?

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Caractéristiques de cette parasomnie

Si vous vous demandez ce qu’est la paralysie du sommeil, c’est un terme moderne qui décrit un phénomène lié il y a des siècles au surnaturel. Il était associé aux incubes, ces créatures malveillantes qui attaquaient leurs victimes pendant leur sommeil. Actuellement, on le définit comme une parasomnie résultant d’une superposition dysfonctionnelle des stades REM. Voyons en quoi cela consiste :

• Incapacité de bouger. Pendant le sommeil paradoxal, la plupart des muscles du corps sont paralysés. Cependant, lorsque ce trouble apparaît, l’esprit se réveille, mais le corps reste immobile comme si l’on dormait encore.
• Conscience. Même si le corps est paralysé, vous êtes très conscient de votre environnement et de ce qui se passe. Cela signifie que vous pouvez voir, entendre et ressentir ce qui se passe autour de vous.
• Hallucinations. Cette parasomnie se manifeste par des hallucinations hypnagogiques et des expériences sensorielles vives. Selon l’American Journal of Psychiatry Residents Journal, l’image la plus courante est celle de l’impression que de sinistres intrus vous traquent. Il est également courant de ressentir la sensation classique d’étouffement ou de pression dans la poitrine.
• Anxiété et terreur. Bien que sa durée n’excède pas quelques minutes, tout ce qui est mentionné fait de ce trouble du sommeil une expérience terrifiante et angoissante. Généralement, on vit avec un grand sentiment de vulnérabilité, d’anxiété et de peur. Si cela vous est déjà arrivé, il est difficile de l’oublier.

Quelles sont les causes de ce phénomène?

Comme le précise Sleep Medicine Reviews, bien que les causes soient inconnues, certains facteurs de risque augmentent son apparition. Nous les expliquons.

• Conditions psychologiques. Ce que cette recherche a pu détecter, c’est qu’il apparaît davantage chez les personnes qui souffrent de trouble de stress post-traumatique. C’est quelque chose qui devra être analysé beaucoup plus, mais les données sont significatives.
• Habitudes de sommeil irrégulières. Si vous travaillez par quarts rotatifs et accumulez le manque de sommeil, vous augmentez le risque de subir ce phénomène. Le déclencheur est une mauvaise régulation du rythme veille-sommeil et une altération de la phase REM.
• Stress émotionnel. La présence de cette parasomnie apparaît surtout dans les périodes de forte tension. Le stress est lié à l’apparition de cauchemars vifs qui peuvent souvent vous réveiller brusquement et partiellement.
• Autres troubles du sommeil. Parmi les causes de paralysie du sommeil figurent la narcolepsie et l’apnée. Ces conditions augmentent la probabilité d’en souffrir.
• Facteurs génétiques. Il est courant qu’il existe une certaine prédisposition génétique dans ce type de conditions. Si des membres de votre famille ont souffert de ce type de paralysie pendant leur sommeil, vous courez peut-être un risque plus élevé.
• Combinaison de plusieurs facteurs. Comme décrit dans la revue BMC Psychiatry, cette parasomnie apparaît souvent chez des étudiants souffrant d’anxiété, de traumatisme ou de stress qui consomment des substances psychoactives (caféine, alcool, nicotine). Et qui souffrent également d’une mauvaise hygiène du sommeil. Il y a donc un chevauchement de diverses variables.

Que faire si je souffre de paralysie du sommeil?

Tout d’abord, lors du traitement de la paralysie du sommeil, il faut en connaître les causes. Si vous souffrez d’apnée par exemple, il est nécessaire de la traiter. Si vous traversez une période d’anxiété et d’inquiétude, il est prioritaire de fournir des outils pour réduire cette anxiété. Examinons ci-dessous différents mécanismes d’approche.

1. Améliorer la qualité du repos

Il est d’une importance vitale de veiller à la quantité et à la qualité du sommeil. Essayez de dormir les heures nécessaires et d’avoir une hygiène de sommeil adéquate. Pour ce faire, évitez les substances stimulantes, l’utilisation d’appareils électroniques avant de vous coucher et surtout respectez les horaires de vie réguliers.

D’un autre côté, tenir un registre de vos habitudes de sommeil et de vos épisodes de paralysie peut vous aider à identifier les déclencheurs possibles. Cela vous sera utile lorsque vous consulterez un spécialiste dans ce domaine.

2. Réduire le stress et l’anxiété

La pratique de techniques de gestion du stress, comme la pleine conscience, le yoga, le sport ou la relaxation musculaire progressive, vous aidera à réduire la fréquence de ces épisodes. Demandez l’aide d’un professionnel si vous en avez besoin. Essayez d’exercer un meilleur contrôle sur vos émotions et vos pensées.

3. Comprendre cette parasomnie

Il est essentiel de fournir des informations sur ce trouble pour normaliser ses symptômes. Comprendre que les sensations corporelles étranges que vous remarquez sont typiques du sommeil paradoxal peut vous rassurer. Interpréter l’expérience du point de vue de la logique permet de réduire le sentiment de menace.

4. Thérapie psychologique

Il existe des thérapeutes spécialisés dans les troubles du sommeil qui proposent une thérapie cognitivo-comportementale. Cela peut tout inclure, depuis l’éducation du phénomène lui-même, la réduction de la peur et de l’anxiété qui y sont associées, jusqu’au développement de techniques de relaxation.

5. Rester calme et se rappeler que…

Enfin, la ligne directrice la plus recommandée est d’essayer de rester calme et de se rappeler que l’épisode ne dure que quelques minutes et qu’il va se terminer. Si vous êtes formé aux techniques de relaxation, celles-ci peuvent être utiles pendant les épisodes. La relaxation vous aidera à vous reposer voire à transformer les sensations de paralysie en sensations positives.

Vous pouvez également essayer de concentrer votre attention sur le mouvement d’une petite partie de votre corps. Par exemple vos doigts. De cette façon, il vous sera plus facile de « réveiller » votre corps et vous réduirez la durée de l’épisode de paralysie.

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Paralysie du sommeil: le phénomène nocturne le plus effrayant

Effectivement, la paralysie du sommeil peut faire peur. Mais n’oubliez pas qu’elle peut être soignée et qu’elle présente rarement un risque pour votre santé. Si vous en souffrez fréquemment, demandez conseil à un médecin ou à un spécialiste des troubles du sommeil. Le plus important est d’en connaître les causes et de définir une stratégie d’approche.

Enfin, dans de nombreux cas, cette expérience est le symptôme d’une période de stress plus important ou d’angoisse spécifique. Assurément, dès que ces jours les plus défavorables se dissiperont et que vous retrouverez un repos paisible et profond, le phénomène disparaîtra. Même si cela n’est pas agréable du tout, il est frappant de savoir que près de la moitié d’entre nous en souffriront à un moment donné. En parler et le partager est toujours utile.

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