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George Whitesides, le scientifique qui prône la simplicité

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George Whitesides est aujourd’hui l’un des scientifiques les plus importants au monde. On le considère comme l’un des chimistes les plus influents. En fait, en 2006, il a été catalogué comme le chimiste le plus lu et le plus cité par la communauté scientifique internationale.

Mais qu’est-ce qu’un scientifique dans ce domaine a à apporter au monde social et personnel ? Beaucoup. Ses idées sur la connaissance et la pensée sont très intéressantes.

L’une des idées sur lesquelles George Whitesides a insisté est la simplicité. Même si cela n’en a pas l’air, c’est l’un des concepts qui traverse les sociétés actuelles. Cela peut sembler contradictoire, si l’on tient compte du fait que nous vivons à une époque de grande complexité, à bien des égards.

La réalité sociale est complexe. La vie a acquis des complexités qui n’existaient pas auparavant. De la même manière, jamais la science n’avait pu autant se plonger dans les complexités de l’univers, de la matière, de la biologie, etc. Alors, pourquoi cet empressement à revendiquer la simplicité ? Voyons de quoi il s’agit et ce que George Whitesides en dit.

« Tout devrait être rendu aussi simple que possible, mais pas plus simple que cela ».

-Albert Einstein-

La vie a acquis une complexité qui n’existait pas auparavant, et c’est pourquoi Whitesides prône la simplicité.

Le principe KISS

George Whitesides est un scientifique des États-Unis, un pays qui a également donné naissance au soi-disant principe KISS. C’est l’acronyme de l’expression Keep it simple, stupid (KISS) (littéralement « garde ça simple, idiot »). C’est un principe selon lequel les choses doivent rester aussi simples que possible, tant en termes de systèmes qu’en termes de conception.

On pense que cette expression a été utilisée pour la première fois dans la marine américaine, par l’ingénieur aéronautique Kelly Johnson. Il faisait référence aux engins et aux armes de guerre. Il a préconisé que leur utilisation et leur entretien soient aussi simples que possible car dans des conditions de combat, il n’y avait ni le temps, ni l’opportunité de s’embrouiller avec ces problèmes.

En fin de compte, cela a fini par être l’un des paramètres de base de la production. L’objectif était et est toujours de faciliter la soi-disant « expérience utilisateur ». De faire en sorte qu’il soit facile, pour une personne, de gérer les choses. Or, dans le monde de la connaissance, note George Whitesides, cela ne semble pas toujours s’appliquer.

George Whitesides : complexité et simplicité

George Whitesides souligne que la complexité s’est développée de plus en plus dans le domaine des sciences. Presque tous les scientifiques aiment la complexité et ne semblent pas faire l’effort de se concentrer sur la simplicité. Il définit la complexité comme un système dont les composants interagissent les uns avec les autres.

Un exemple est le système de circulation dans une ville : il y a des routes et des autoroutes, des systèmes de signalisation, des conducteurs et des véhicules. Chacun de ces éléments a en soi une complexité, c’est-à-dire une série d’éléments qui interagissent les uns avec les autres. Par exemple, les automobiles sont des appareils dont les pièces interagissent les unes avec les autres pour les faire avancer. Si l’une de ces pièces est endommagée, cela cause des problèmes dans la voiture et si elle cale, cela modifie d’une manière ou d’une autre l’ensemble du système de circulation.

En revanche, selon Whitesides, la simplicité a trois caractéristiques : elle est reproductible, prévisible et fiable. Reproductible signifie qu’elle fonctionne toujours de la même manière. Cela la rend prévisible, précisément parce qu’elle fonctionne toujours avec la même logique. Par conséquent, elle est fiable. Un exemple est l’interrupteur d’éclairage : si vous appuyez dessus, la lumière s’allume ou s’éteint, selon la position dans laquelle il se trouve. La même chose arrivera toujours.

Simplicité, science et vie

George Whitesides souligne que si la technologie s’est efforcée de rendre les choses aussi simples que possible pour les gens, avec la science, ou une partie de celle-ci, ceci ne s’est pas produit. Il souligne que dans des sociétés comme l’Amérique du Nord, en réalité, il n’y a pas de besoins mais seulement des désirs. En effet, la vie moderne a résolu, dans une certaine mesure, presque tous les problèmes de la vie quotidienne.

Par exemple, si une personne a besoin d’une analyse d’urine, le système de santé lui permet de l’obtenir avec une procédure simple. Dans un pays très pauvre, c’est presque impossible car parfois, il n’y a personne pour prélever l’échantillon, ni de laboratoires pour le traiter. Une solution serait de concevoir un système similaire à celui des tests de grossesse, mais très bon marché. Une bande de papier qui prend une certaine couleur, en fonction des substances que contiennent quelques gouttes d’urine. Le fait est que cela n’a pas été conçu.

Tout ce qui précède est résumé dans l’idée centrale que George Whitesides veut véhiculer : la simplicité est fondamentale pour résoudre des problèmes pratiques. L’objectif doit être le suivant : que tout type de complexité puisse être « conditionné », pour ainsi dire, dans un système reproductible, prévisible et fiable. Cela s’applique aux petits et grands problèmes, et aussi à la vie.

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