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La génération Z est la plus sobre, pourquoi ?

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Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des foules de jeunes se vantant de leur consommation réduite d’alcool sur les réseaux sociaux ou, directement, des jeunes qui s’extasient sur leur sobriété. Dès lors, on peut dire que la génération Z (celles nées entre la fin des années 90 et les années 2000) est la plus sobre de l’histoire, pourquoi ?

Selon une étude internationale réalisée par HSBC, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les jeunes boivent moins d’alcool que jamais. Seuls 8 % déclarent boire une fois par semaine, soit un tiers de ceux qui l’ont fait en 2006.

En revanche, une étude menée au Royaume-Uni assure que, chez les jeunes entre 16 et 25 ans, l’abstinence est un attribut qui améliore l’image de ceux qui sont associés à cette étiquette. Si l’on regarde les générations précédentes, celles qui ont aujourd’hui entre 55 et 75 ans, seuls 15 % pourraient être considérés comme des abstinents. Il en va de même aux États-Unis, où le nombre de jeunes qui ne boivent pas d’alcool est passé de 20 % à 28 % en une décennie.

L’idée d’une consommation modérée chez les plus jeunes a commencé à devenir populaire après la pandémie.

Génération Z : buveurs conscients

Cette génération Z a été la première – mais pas la seule – à accepter les challenges et les hashtags qui circulent sur les réseaux sociaux autour de la consommation d’alcool. Des labels comme #alcoholfree ou #soberlife aident ces jeunes à mieux contrôler l’alcool qu’ils consomment. Beaucoup d’entre eux ne sont pas abstinents, car ils se considèrent comme des buveurs conscients ou, à défaut, des buveurs conscients. D’autres réduisent directement leur consommation d’alcool parce qu’ils prennent soin d’eux-mêmes.

Rosamund Dean (2017) a donné naissance au terme de buveurs conscients. Sous forme de journal, il explique les stratégies qu’il a mises en place pour éviter de considérer la consommation d’alcool comme une habitude et une obligation sociale. “Je n’ai jamais envisagé d’y renoncer complètement parce que j’aime déguster un vin au dîner ou avec des amis”, dit-il dans le livre.

Le tournant qui a conduit Rosamund Dean à suivre cette stratégie a été la maternité. “Parce que je n’ai pas bu pendant les grossesses, j’ai pu me rendre compte de tout l’argent que je dépensais en vin. De plus, avoir la gueule de bois est très dur avec un petit enfant”, explique-t-elle. Ce que le journaliste a appris au cours de ce processus, c’est que, bien souvent, il vaut mieux laisser la consommation de certaines boissons aux occasions importantes.

Sobre curieux

Un autre tag qui fait déjà toute une catégorie sur des réseaux comme TikTok est #sobercurious. C’est une culture qui invite les jeunes à explorer des plans et des modes de divertissement loin de l’alcool. Dans le réseau social susmentionné, les hashtags tels que #sobriety, #soberlife, #alcoholfree ou #sobrietyforwomen triomphent également.

Ce concept est né en 2018 dans le livre Sober Curious, publié par l’écrivaine anglaise Ruby Warrington. Dans celui-ci, elle assure que sa consommation d’alcool dans le passé était très contrôlée. Elle n’a pas bu pendant deux jours d’affilée et n’a jamais fini complètement ivre. Malgré tout, il avait deux problèmes : elle buvait plus qu’elle ne voulait et elle ne pouvait pas dire non.

“Parce que je n’ai pas bu pendant les grossesses, j’ai pu réaliser tout l’argent que je dépensais en vin.”

Doyen de Rosamund

La philosophie de son livre consiste à poser une série de questions et de réflexions qui nous aident à contrôler notre relation avec l’alcool. Warrington nous invite à questionner chacune des pulsions qui nous poussent à boire. “Pourquoi cette bière et pourquoi maintenant ?”, demande l’écrivain.

Des années plus tard, Warrington a fondé Club Soda, un groupe d’établissements et une communauté en ligne qui invite les gens à s’entraîner pour devenir abstinent ou, à défaut, à boire avec modération. Environ la moitié de ses 70 000 membres sont plus intéressés par une consommation contrôlée que par l’abstinence absolue. La croissance rapide de cette communauté aux États-Unis est due à toute une génération Z préoccupée par l’impact de ce type de boisson sur sa santé mentale.

Des adolescents de cultures différentes
Selon les experts, la seule option saine en matière d’alcool est l’abstinence.

Est-ce suffisant de réduire sa consommation d’alcool ?

Cette idée de consommation modérée s’est popularisée après la pandémie, époque à laquelle les chiffres de la consommation d’alcool à domicile ont explosé. Le cabinet de conseil IRI a publié une étude comparant les ventes de boissons alcoolisées, de snacks salés, de confiseries et de chocolats dans différents pays européens. Il révèle que l’Espagne est le pays qui a connu la plus forte croissance de la consommation de vin pendant les mois de confinement. Plus précisément, 17 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Face à l’idée de boire avec modération, les experts sont de plus en plus clairs sur le fait que la seule option saine est l’abstinence. Selon une étude publiée en 2021 par The Lancet Oncology, la soi-disant “consommation modérée” – moins de deux bières par jour – provoque plus de 100 000 cancers par an.

De nombreux défis et activités circulent sur les réseaux sociaux avec des hashtags tels que #alcoholfree ou #sobercurious. C’est une tendance qui invite les jeunes à s’interroger sur leurs habitudes de consommation et sur la pression sociale autour de l’alcool. Mais, selon les experts, il n’y a pas de meilleure stratégie que la consommation zéro. L’alcool n’est pas une question d’équilibre ou de modération, ce qui est vraiment sain et transgressif c’est de ne pas boire.

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ChMaille

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