René Spitz était un psychanalyste américain qui a apporté des contributions très intéressantes au sujet des relations précoces, notamment sur la relation mère-enfant.
Dans un premier temps, Spitz a étudié la médecine et, lorsqu’il a découvert l’œuvre de Sigmund Freud, il a changé de cap vers l’univers de la psychanalyse. En effet, pendant son temps d’étude, Spitz a rencontré Freud pour analyser sa personnalité car il voulait approfondir ses connaissances afin de devenir un bon psychanalyste.
Bien que sa carrière ait été interrompue en raison de la Première Guerre mondiale, il l’a reprise quatre ans après la fin de cette dernière. Son objectif était de devenir enseignant. Il voulait partager les connaissances qu’il avait acquises sur lui-même pour aider les autres à se connaître et à devenir psychanalystes. Cependant, toute l’essence de son œuvre se concentrait sur une étape essentielle de la vie de l’être humain : l’enfance.
René Spitz, un professeur très estimé
En 1926, Spitz devient membre de la Société psychanalytique viennoise. Quatre ans plus tard, il poursuit ses recherches en rejoignant une nouvelle société, la Société psychanalytique allemande. Ce n’est qu’en 1932 qu’il commence à travailler comme enseignant à Paris.
Le travail de professeur de René Spitz et sa passion pour la psychologie ont fait de lui un professeur très apprécié de tous ses élèves.
Au fil du temps, ses investigations n’ont fait que progresser. C’est néanmoins après la guerre et son déménagement en Amérique qu’il s’intéresse à la relation mère-enfant durant l’enfance.
En fait, après avoir été embauché comme professeur à l’Université du Colorado, il a commencé à travailler avec des enfants orphelins pour répondre à des questions telles que : comment se sent un enfant qui n’a pas de parents et qui n’a pas eu de famille (tel que l’on comprend ce concept) ?
Dépression anaclitique et hospitalisme
Les investigations que René Spitz a menées ont permis l’émergence de deux nouveaux concepts :
- Dépression anaclitique.
- Hospitalisme.
La dépression anaclitique est un terme qui désigne le cadre dépressif que présentent les enfants au cours des premiers mois de la vie. Elle est due à la séparation prolongée d’avec la mère et au manque de soins affectifs que cette situation entraîne.
D’autre part, l’hospitalisme désigne l’admission urgente dont une mère peut avoir besoin et qui l’oblige à se séparer de son enfant. Cette situation pourrait provoquer une dépression anaclitique chez les bébés, terme que nous avons déjà abordé.
En plus de toutes les études qu’il a menées, René Spitz a également réalisé des reportages et des publications dans des revues renommées et liées à son domaine de recherche, comme L’Étude psychanalytique de l’enfant. Son travail était si populaire qu’il a été nommé président de la Denver Psychoanalytic Society en 1962.
Comme on le voit, René Spitz a apporté des contributions très importantes au traitement de la relation mère-enfant pendant l’enfance. De même, il a été le premier auteur à évaluer la présence de troubles psychiatriques chez l’enfant puisque, jusqu’à présent, ceux-ci n’étaient pris en compte que dans la population adulte.
A titre de curiosité, on peut dire que son travail et celui de Bowlby se complètent parfaitement. C’est pour cela que, dans de nombreuses publications, ces deux auteurs sont traités conjointement.
La relation mère-enfant selon René Spitz
René Spitz a étudié la façon dont la séparation précoce d’avec la mère affectait les premiers mois de la vie des enfants. Le psychanalyste en a conclu que le manque de protection, d’affection et d’attachement pouvait entraîner la mort en raison de la dépression anaclitique que pouvaient subir certains enfants.
Alors, qu’arrivait-il aux enfants qui étaient orphelins ou dont la mère était séparée d’eux et ne s’occupait pas de leurs besoins ? Apparemment, en vieillissant, ils devenaient plus violents, peu sûrs d’eux, froids et distants avec les autres.
De plus, Spitz pensait que ces enfants étaient très susceptibles de reproduire le comportement que leurs mères avaient avec leurs enfants. Ainsi, le temps pouvant être consacré aux plus petits était très important pour lui. Il nous a d’ailleurs laissé la phrase suivante :
« Même si vous êtes très occupé, vous devriez toujours avoir le temps de faire en sorte que quelqu’un se sente important. »
Comme nous le voyons, rencontrer Freud a supposé un avant et un après dans la vie de René Spitz : le début d’une vie consacrée à la psychanalyse et à l’étude de la relation entre les enfants et leurs mères pendant la petite enfance. Ses travaux continuent d’ailleurs d’être consultés par de nombreux chercheurs.
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