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Les monoamines : nature et fonctions

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Les neurotransmetteurs sont essentiels à notre bien-être. Par exemple, grâce à eux, notre cerveau communique avec d’autres parties du corps. Les monoamines font partie de la classification neurophysiologique des neurotransmetteurs.

La principale caractéristique des monoamines est qu’elles sont distribuées dans tout le système nerveux central et aussi dans le système nerveux périphérique. Il s’agit essentiellement de neurotransmetteurs ayant diverses fonctions neuromodulatrices.

Les monoamines reçoivent et libèrent du matériel synaptique, qui contient de l’information pour chacune des activités complexes que nous effectuons. Malgré leur taille microscopique, ils peuvent réguler des fonctions telles que l’attention, les états émotionnels et les fonctions viscérales.

Les monoamines et leur fonction

La régulation des neurotransmetteurs du groupe des monoamines est perturbée par divers troubles psychiatriques et, en réalité, de nombreux médicaments psychotropes (affectant le comportement ou l’humeur) affectent une ou plusieurs étapes de leur synthèse, de leur stockage ou de leur dégradation.

En ce sens, certains antidépresseurs agissent comme inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), une enzyme nécessaire au catabolisme des monoamines.

Les monoamines sont produites par plusieurs systèmes neuronaux du cerveau. Par conséquent, les neurones monoaminergiques servent à moduler la fonction de régions étendues du cerveau, augmentant ou diminuant l’activité de certaines activités cérébrales.

Types de monoamines : catécholamines et indolamines

Les monoamines se divisent en deux sous-classes : les catécholamines et les indolamines. En retour, dans les catécholamines, il y aurait trois neurotransmetteurs : noradrénaline, dopamine et adrénaline. Dans la catégorie des indolamines, on ne trouverait que la sérotonine.

Les catécholamines

Toutes les catécholamines sont dérivées du métabolisme de la tyrosine. Les deux principales enzymes impliquées dans le catabolisme des catécholamines sont la monoamine-oxydase (MAO) – présente dans les terminaisons nerveuses et la catéchol O-méthyltransférase (COMT) – présente dans tous les tissus. Ces deux enzymes sont la cible de nombreux traitements psychotropes.

La dopamine (DA)

La dopamine est un neurotransmetteur synthétisé par certaines cellules nerveuses à partir de la tyrosine, un acide aminé (un composant des protéines dans l’alimentation). Elle affecte le mouvement des muscles, la croissance des tissus ou le fonctionnement du système immunitaire.

Les réseaux dopaminergiques du cerveau sont ainsi étroitement associés aux comportements d’exploration, de vigilance, de recherche du plaisir et d’évitement actif de la punition. Une faible activité dopaminergique se retrouve dans les dépressions mélancoliques, caractérisées par une diminution de l’activité motrice et de l’initiative.

Par contre, les produits et les activités qui procurent du plaisir, comme l’héroïne, la cocaïne, le sexe, activent certains systèmes dopaminergiques. Par conséquent, les drogues qui augmentent la dopamine, comme la L-Dopa ou les amphétamines, augmentent également l’agressivité, l’activité sexuelle et l’initiative.

La dopamine et les monoamines

L’adrénaline (A)

L’adrénaline, aussi connue sous le nom d’épinéphrine, est une de ces substances polyvalentes que notre corps utilise pour réguler différents processus.

C’est une hormone, car elle voyage à travers le sang pour atteindre différentes zones du corps et accomplir sa tâche dans les coins les plus profonds du corps, mais c’est aussi un neurotransmetteur, ce qui signifie qu’elle agit comme un intermédiaire dans la communication entre neurones.

L’adrénaline est l’hormone et le neurotransmetteur des situations dans lesquelles nous devons être vigilants et activés. En d’autres termes, l’adrénaline nous prépare organiquement à réagir rapidement. En particulier, elle augmente sa libération lorsque nous détectons une menace.

La noradrénaline (NA)

Les principaux neurones noradrénergiques se trouvent dans le locus coeruleus et le noyau du tronc cérébral qui est projeté de façon diffuse sur le cerveau moyen et le télencéphale. Ces neurones jouent un rôle important dans la modulation du sommeil.

Chez le rat, la destruction du locus coeruleus, siège des neurones noradrénalins, entraîne une disparition totale de la peur. Chez l’humain, la diminution de la noradrénaline affecte l’acquisition de nouvelles connaissances et associations. Mais la caféine, qui augmente la noradrénaline dans le cerveau, améliore la capacité d’effectuer des tâches répétitives, ennuyeuses et ingrates.

L’administration de tyrosine à des patients déprimés augmente la sécrétion de noradrénaline. Ce traitement améliore la composante hédonique de leur dépression.

En conclusion, la noradrénaline semble créer un terrain favorable à l’éveil, à l’apprentissage, à la sociabilité, à la sensibilité aux signaux émotionnels et au désir sexuel. Au contraire, lorsque la synthèse ou la libération de noradrénaline est interrompue, l’abstinence, le détachement, la démotivation, la dépression, la baisse de libido peuvent apparaître.

Les indolamines

Les indolamines sont des neurotransmetteurs qui se trouvent dans un groupe indol. La sérotonine et la mélatonine font partie de ce groupe.

La sérotonine

La destruction des régions cérébrales à forte densité de neurones sérotoninergiques entraîne une désinhibition du contrôle réflexif du comportement : l’animal cède alors la place aux impulsions, quelles que soient les conséquences de ses actions.

Lorsqu’on applique des chocs électriques à un rat qui essaie d’obtenir de la nourriture, il cesse d’essayer au mieux après 12 tests. Cependant, à de faibles taux de sérotoninefs, il persiste après 200 chocs.

Les souris et les rats coexistent généralement sans problème dans une cage. Cependant, si leur taux de sérotonine est anormalement bas, les rats tuent les souris. L’épuisement de la sérotonine entraîne également la désinhibition de l’activité sexuelle.

Chez l’Homme, des taux anormalement bas de sérotonine s’associent généralement à un comportement impulsif, agressif, voire très violent. C’est ainsi particulièrement le cas dans les formes violentes de suicide.

L’équipe du Dr Markus Kruesi (Université de l’Illinois, Chicago) a découvert qu’un faible taux de sérotonine chez un enfant à problèmes était le meilleur prédicteur du comportement criminel ou suicidaire.

 

La mélatonine

La mélatonine est une hormone présente dans le corps qui affecte le sommeil. La production et la libération de mélatonine dans le cerveau sont liées au moment de la journée. Elles augmentent donc avec l’obscurité et diminuent avec la lumière. La production de mélatonine diminue avec l’âge.

La mélatonine est également disponible sous forme de supplément, généralement sous forme de comprimés pris par voie orale. La plupart des suppléments de mélatonine se fabriquent en laboratoire. On utilise couramment la mélatonine pour traiter les troubles du sommeil tels que l’insomnie et le décalage horaire.

 

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