Trois grands dilemmes moraux

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Les dilemmes moraux sont des situations paradoxales dans lesquelles les valeurs sont contredites. Dans de tels scénarios, il n’est pas possible d’agir de manière à ce qu’aucun dommage ne soit causé. Ce qu’il faut évaluer, c’est laquelle des options cause le moins de tort et/ou dans laquelle des alternatives une plus grande cohérence éthique est maintenue.

L’un des dilemmes moraux les plus connus est « le dilemme du tramway ». Il faut imaginer un train roulant à pleine vitesse. Sur votre chemin, vous rencontrerez cinq personnes attachées à la voie. Cependant, il est possible d’appuyer sur un bouton pour changer d’itinéraire, avec la difficulté que dans cette nouvelle voie il y a aussi une personne attachée aux rails.

Dans ce cas, le dilemme est de savoir quoi faire. Le débat est de savoir s’il est moralement plus valable de laisser le train suivre son cours et tuer cinq personnes ou de décider délibérément que la personne sacrifiée devrait être celle qui est attachée à l’autre voie. Si les choses devaient suivre leur cours normal, il ne mourrait pas. Celui qui appuie sur le bouton lui donne la mort.

De cette situation hypothétique, une autre série de dilemmes moraux ont surgi. Les plus connus sont l’homme sur le toit, la route en boucle et l’homme dans le jardin. Voyons ce qu’il en est de chacun d’eux.

1. L’homme sur le toit

L’homme sur le toit est l’un des dilemmes moraux découlant de l’affaire du tramway. La situation est similaire : il y a un tramway qui va vers cinq personnes attachées à la voie. Cependant, dans ce cas, l’option est de lancer un poids lourd devant le train, de l’arrêter avant qu’il n’atteigne les personnes attachées.

La seule possibilité qui existe est un homme obèse qui est à côté de la voie. S’il était jeté au devant du tramway, il pourrait l’arrêter et empêcher les cinq autres personnes de mourir. Que faire ? La différence dans ce cas est que vous devez faire une tâche active pour mettre délibérément fin à la vie d’une personne.

L’éthique utilitariste souligne que le facteur déterminant est le nombre de victimes. Il vaut donc la peine de sacrifier une vie en échange d’en sauver cinq. L’éthique humaniste indique quelque chose de différent. L’homme au bord de la voie fait pleinement usage de ses droits. L’un d’eux est le droit à la vie et, par conséquent, de ne pas servir de moyen de sauver les autres.

2. La boucle, l’un des dilemmes moraux

La boucle est une variante similaire au dilemme du tramway dans le contexte des dilemmes moraux. Ce qui se passe dans ce cas, c’est qu’il y a une voie en boucle, c’est-à-dire une piste qui fait un chemin circulaire : elle revient à son point de départ.

Dans ce cas, il y a cinq personnes attachées à la voie. Le train peut également s’activer pour prendre une autre voie. Dans celui-ci, il y a un homme attaché. Il est imposant et pourrait arrêter le train, avant qu’il ne fasse le trajet en boucle et n’atteigne les cinq autres victimes. Que faire ?

Le dilemme classique du tramway est qu’il n’y a que deux solutions : l’une ou l’autre. L’une ou l’autre voie inévitable. Dans le cas de la boucle, ce dilemme a une modification subtile, qui implique une décision plus calculée : un homme est délibérément employé – comme un obstacle – comme un moyen de sauver cinq autres.

La voie ferrée et les dilemmes moraux

3. L’homme dans le jardin

Le troisième des dilemmes moraux liés au dilemme du tramway est celui de l’homme dans le jardin. Dans ce cas, la situation est la même que celle de l’original. La différence, c’est que la seule façon de détourner le train est de le faire dérailler. Ceci le ferait tomber d’une falaise et dans un jardin, où un homme se repose dans son hamac.

Cela signifie que si l’on décide de faire dérailler le train, la personne qui finira par mourir est une personne qui n’a rien à voir avec la situation et qui finira par être victime d’une décision étrangère. Au fond de tous ces dilemmes, il y a une contradiction entre faire du bien à un plus grand nombre de personnes ou prendre des mesures qui vont à l’encontre des droits essentiels.

Une étude de Guy Kahane de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) souligne que les personnes qui n’ont aucune objection à faire du mal à quelqu’un pour en sauver d’autres montrent des traits antisociaux et dans leur vie quotidienne sont moins scrupuleuses à faire du mal aux autres, même si cela n’est pas utile.

 

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