La volonté de puissance chez Nietzsche

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Selon Nietzsche, la culture occidentale est viciée par le fait d’avoir essayé d’établir la rationalité dans tous les aspects de la vie. Depuis le début de la culture occidentale en Grèce, la rationalité représente un symptôme de décadence. Ainsi, tout ce qui s’oppose aux valeurs de l’existence instinctive et biologique de l’homme est décadent.

Pour comprendre la philosophie nietzschéenne, nous ne devons pas perdre de vue sa critique sévère de Platon pour avoir postulé le monde des idées. Sa philosophie rejette  en effet ces pièges métaphysiques : le monde rationnel, le monde moral et le monde religieux.

Le principe fondamental de la théorie nietzschéenne est le concept de vie. Ainsi, pour comprendre ce que ce penseur entendait par « vie », il ne faut pas perdre de vue la négation absolue du monde rationnel platonique.

Nietzsche et le concept de vie

Pour le philosophe allemand, la vie repose sur deux principes de base : le principe de conservation et le principe d’augmentation.

Selon lui il n’y a de vie que tant qu’elle se conserve. Cependant, cette capacité de conservation est due au mouvement constant, à la nécessité d’augmenter. Si ce qui est conservé n’augmente pas, on meurt. On conserve donc la vie parce qu’elle augmente grâce au fait que l’on atteint ce qui nous fait avoir plus de vie.

Tout cet espace vital, dont nous avons repris les principes, est compris comme la volonté de puissance.

La volonté de puissance chez Nietzsche

La volonté de puissance est le devenir même de la vie. On pourrait même dire que la vie est la volonté de puissance. Parce que c’est elle qui conquiert ce à quoi nous aspirons. Celle qui cherche à obtenir ce que nous désirons. Et celle qui domine ce que nous possédons.

La volonté de puissance est la vie éjectée vers un horizon dans lequel nous trouvons et obtenons ce que nous désirons. Par conséquent, on veut des choses et on veut augmenter ce que l’on possède. Mais il est essentiel de dire que la volonté de puissance, avant de désirer quoi que ce soit, doit s’aimer se vouloir elle-même ; c’est seulement ainsi qu’elle voudra augmenter ce qu’elle possède afin de préserver ce qu’elle a déjà.

Imaginez que vous voulez acheter une voiture. Mais au moment où vous le voulez, vous n’avez pas assez d’argent pour l’acquérir. Le maintien de ce désir ne sera possible que si nous essayons d’augmenter nos économies afin de pouvoir payer la voiture désirée. Si nous ne faisions rien pour atteindre cet objectif, ce désir disparaîtrait comme un souhait et comme une motivation.

La volonté de puissance se veut elle-même

Une fois que la volonté de puissance veut sa propre conservation, elle comprend aussi que tout ce qu’elle a conquis, elle ne pourra pas le maintenir si elle ne fait que le conserver. Pour pouvoir conserver, il faut augmenter, il faut continuer à conquérir du terrain.

La volonté de puissance est intentionnelle et projetée vers le monde de la vie, le seul endroit où elle pourra obtenir ce qu’elle veut. La nature de cette volonté est le mouvement, qui ne s’arrête jamais, qui continue de s’étendre. Selon Nietzsche, si nous sommes satisfaits de ce que nous avons actuellement et si nous n’essayons pas de l’augmenter, nous mourons. Et ce dans un sens métaphorique dans lequel la volonté de puissance pétrifie.

« Il n’y a pas de faits. Il n’y a que des interprétations. »

la volonté de pouvoir selon Nietzsche

Où se trouve donc la vérité ? Pour le philosophe allemand, il est clair qu’elle se trouve dans la volonté de puissance. Il existe une relation très étroite entre la vérité et le puissance.

Imaginons qu’un certain moyen de communication publie un reportage le matin. Tous les autres médias se font écho, et chacun raconte l’histoire du point de vue de son idéologie. Il est probable que chaque personne prendra pour vrai le « fait » publié par le média qui correspond le mieux à ses idées.

D’autre part, imaginons maintenant qu’étant donné les différentes versions des médias, la controverse éclate. La nuit, les personnes des différents médias se rassemblent sur un plateau pour discuter de la vérité de ce qui s’est passé. Ils se heurtent aux vérités précisément parce qu’il n’y a que des interprétations des faits. C’est à ce moment qu’un esprit critique comprendra que la Vérité est la fille de la puissance.

Ceci étant, il est évident que la vérité hégémonique sera toujours soutenue par la puissance. Parce que c’est une expression puissante de la volonté qui veut croître pour se préserver. Pour le comprendre, pensons alors aux régimes totalitaires dont la vérité était la Vérité.

Finalement, pour Nietzsche, toute volonté de puissance qui ne cherche pas à s’accroître pour se préserver n’est qu’une vie imprégnée de rien : ce que nous entendons aujourd’hui par nihilisme (le mot nihilisme vient du latin nihil, un pronom indéfini indéclinable indéfini qui signifie « rien »).

 

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