La victimisation, comprise au sens de déguisement qui nous permet d’attirer l’attention sur l’impuissance et le mal que nous renfermons, est très dommageable. Dans la plupart des cas, cela devient une stratégie pour ne pas être responsable de ce qu’il se passe dans notre vie. En fin de compte, nous parlons d’un moyen d’éviter la maturité.
Peut-être reconnaissez-vous là certains de vos proches. Ils avaient tendance à s’isoler, à rester seuls et à se sentir mal à l’aise. Existe-t-il une relation entre l’isolement et la victimisation ?
Quand une situation nous dépasse, il est normal de se sentir perdu et incapable de contrôler ce qui nous arrive.
Le malaise que cela génère peut nous faire sentir victimes de ce qui s’est passé. Cependant, après quelques heures ou quelques jours, nous devons être en mesure de repousser ce sentiment. Dans le cas contraire, nous courons le risque d’adopter certaines habitudes malsaines, dont l’isolement fait partie.
L’isolement est une forme de victimisation
Quand on parle d’isolement, on parle d’acte volontaire. Une personne qui s’isole est une personne qui décide de se réfugier chez elle ou de ne pas passer de temps avec ses amis, pour diverses raisons personnelles. Dans ce type de situation, cette personne a souvent tendance à se tromper elle-même. Elle croit que les autres la laissent de côté, quand en réalité c’est elle qui évite les engagements sociaux.
Les personnes qui s’isolent ont besoin de sentir qu’elles sommes importantes pour quelqu’un, que si elles s’éloignent, l’autre les cherchera. C’est alors qu’elles se sentent seules sans l’être vraiment pour autant.
L’isolement renforce le sentiment de victimisation, et empêche ainsi d’accepter la responsabilité de ce qui arrive. Cependant, quelle influence est la plus grande ? Celle de l’isolement sur la victimisation, ou celle de la victimisation sur l’isolement ?
En réalité, isolement et victimisation se rétro-alimentent. Si nous nous isolons, fort probablement finirons-nous par nous sentir victimes de ce qui nous arrive. Si nous nous sentons comme des victimes, nous serons plus à même de nous isoler des autres.
Pourquoi nous éloignons-nous des autres ?
Bien que l’on comprenne l’isolement comme un fait découlant de l’enfermement et du refus de voir quiconque, la vérité est que cela va beaucoup plus loin. Voici certaines des raisons pour lesquelles nous nous isolons, favorisant ainsi le sentiment de victimisation :
- Isolement des autres pour nous sentir mal : même si cela semble absurde, si nous sommes des victimes, nous nous isolerons pour renforcer le sentiment que personne ne nous aime, que tout le monde nous ignore, que l’on ne vaut rien.
- Recherche d’une distance physique et émotionnelle : le fait de s’enfermer chez soi ou de rejeter certains engagements est un moyen de ne pas entrer en contact avec d’autres personnes. Le fait de voir comment elles continuent leur vie et respectent ce que nous avons voulu, à savoir nous laisser de l’espace, ne fait qu’intensifier le sentiment de victimisation.
- Souhait d’attirer l’attention : l’isolement et la victimisation peuvent être des stratégies utilisées par capter l’attention des autres. Or, généralement, cela ne fonctionne pas, ou bien si cela fonctionne, les personnes qui tenteront de s’approcher seront toujours rejetées.
La zone de confort
L’une des raisons pour lesquelles il nous est si difficile de sortir du rôle de victime que nous avons adopté est que notre zone de confort est justement là. Nous nous plaignons, mais nous ne faisons rien pour changer la situation que nous vivons.
Comme dit Maximiliano Hernández Marcos, « l’essor des victimes au cours des dernières décennies montre qu’il ne s’agit pas d’une tendance sociale à court terme, mais d’une mentalité dominante ». Si la situation est si grave, que pouvons-nous faire à ce sujet ?
Faire le premier pas
Pour sortir de l’isolement et de la victimisation, il est très important de commencer à adopter certaines mesures. Il est également vivement recommandé de solliciter l’accompagnement d’un professionnel. Cela nous fournira des outils pour sortir de ce trou dans lequel nous nous sommes immergés et dont nous pensons que nous ne pourrons pas sortir.
La première étape est la plus difficile à donner, mais la plus précieuse. Pour commencer, nous devons nous débarrasser de tout ce qui nous fait sentir comme des victimes. Pour l’obtenir, une bonne idée est revoir les croyances que nous avons, les remettre en question et oublier celles qui ne nous apportent que douleur et souffrance.
Après cela, il est temps d’ouvrir un espace vers la nouveauté (au début cela peut nous coûter cher). La zone de confort peut devenir très attrayante et nous fera toujours croire que « nous n’en avons pas envie » ou que « nous sommes très fatigués » ou que « nous ne nous sentirons pas à l’aise ». Cependant, les voyages de l’autre côté en valent la peine.
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