Le syndrome de Balint est un trouble causé par des lésions bilatérales des deux lobes pariéto-occipitaux. Cette anomalie affecte la connexion entre les régions corticales de la vision et les aires motrices prerrolandiques. De plus, on la caractérise par la présence d’une ataxie visuelle, d’une incapacité à voir et à saisir les objets ainsi que d’une inattention visuelle.
Au début du XXe siècle, en 1909, le médecin hongrois Rezsö Balint offre la description d’un tableau clinique déjà observé à la fin du XIXe siècle qu’il appelle l’ataxie optique. C’est pourquoi, on surnomme ce syndrome porte son nom. Cette ataxie se caractérisait par une difficulté à saisir les objets avec précision, car les yeux et les mains ne bougeaient pas de manière coordonnée.
C’est respectivement en 1916 et 1918 que Fuero Smith et Holmes, a posteriori, réinterprètent cette image comme un défaut d’orientation visio-spatiale. Enfin, Hecaen et Ajuriaguerra établissent définitivement, en 1953, le tableau descriptif du syndrome. Ce dernier consiste en une paralysie psychique du regard, une ataxie visio-motrice et une inattention visuelle.
Caractéristiques du syndrome de Balint
On caractérise le syndrome de Balint principalement par trois modifications qui constituent une triade typique dans le tableau :
- Incapacité à voir et à saisir des objets
- Ataxie visuelle
- Déficience visuelle qui affecte fondamentalement la périphérie du champ, même lorsque l’attention portée aux autres stimuli est intacte
« Votre vision est le lien insensible qui relie vos images, les plus éloignées et les plus distinctes. »
-Robert Bresson-
Causes du syndrome de Balint
Il est produit par des lésions bilatérales des lobes pariétaux ou des zones pariéto-ocipitales. Ces blessures sont secondaires à des blessures par balles, des infarctus cérébraux ou d’autres traumatismes.
Les zones touchées sont :
- Le gyrus angulaire
- La région dorsolatérale du lobe occipital (zone 19)
- Le précuneus (lobe pariétal supérieur)
Des études de cas récents ont souligné les blessures par gyrus angulaire comme étant essentielles à la production du syndrome de Balint.
Symptômes du syndrome de Balint
Les personnes qui en souffrent sont incapables de localiser le stimulus visuel. De plus, elles présentent des troubles de la perception de la profondeur et elles possèdent une capacité limité pour changer de direction du regard avant l’apparition d’un stimulus. Et lorsque ce dernier est finalement là, il est désorganisé, pas suffisamment précis et ne maintient la fixation appropriée.
Un signe très caractéristique de cette pathologie est la simultagnosie : la constriction de l’attention visuelle dans un objet-stimulus avec l’incapacité résultante de percevoir l’espace visuel dans sa totalité. D’autre part, c’est une situation choquante, car ces personnes sont capables de voir le moindre détail (taches, objets minuscules), cependant, elles ne peuvent pas « voir » l’ensemble. Elles se comportent donc comme si elles étaient aveugles dans la plupart des situations.
Que pouvons-nous observer ?
À l’examen, on peut constater que certains patients peuvent suivre le mouvement de leurs propres doigts. Toutefois, ils n’arrivent pas à suivre ceux de l’examinateur. De la même manière, ils peuvent atteindre des points spécifiques de leur propre corps, mais pas des objets extérieurs. En outre, la difficulté de modifier le focus visuel empêche le début de la fixation qui se manifeste par le symptôme d’inattention visuelle. La difficulté de localiser le stimulus visuel dans l’espace produit l’ataxie optique. En effet, il n’est pas organisé lorsque le stimulus est d’une autre nature.
Comment est-il évalué ?
Premièrement, on évalue l’altération de vision des objets en observant le mouvement des yeux et leur fixation. Cette analyse se fait avant le déplacement et l’arrêt manuel d’un stimulus, tel qu’une lanterne oculaire. Deuxièmement, on détermine la difficulté à attraper des objets en montrant différents objets à hauteurs diverses, de couleurs et de tailles variées. Celle-ci a pour but d’observer le déplacement et la difficulté à les atteindre, ainsi que le temps écoulé dans l’exécution de l’exercice.
On mesure l’ataxie optique en lisant un texte, en calculant le nombre d’erreurs, le manque de fluidité dû aux interruptions ou en observant les mouvements saccadés et la fixation. Effectivement, on peut vérifier l’absence d’attention visuelle indirectement comme on détermine la mémoire récente vis-à-vis d’un stimulus visuel pluriel. En plus, cela est aussi possible en observant comment il suit le déplacement ou non de la lumière de la lanterne, ou devant un tableau de stimuli lumineux progressifs.
« La vision est l’art de voir des choses invisibles. »
-Jonayhan Swift-
Traitement
Comme le syndrome de Balint apparaît après une grave lésion cérébrale, le traitement de cette maladie consiste à tenter de récupérer les fonctions perdues après avoir subi la lésion. D’ailleurs, on envisage cette procédure durant des séances de rééducation. Dans la plupart des cas, on utilise la thérapie professionnelle comme approche principale ; en effet, elle se réalise à l’aide de méthodes traditionnelles ou des nouvelles technologies, tout dépend du cas et de la recommandation du médecin traitant.
Le but de la thérapie est de réduire autant que possible les difficultés rencontrées par les patients. En outre, elle cherche à améliorer leurs capacités, de manière à ce qu’ils puissent faire face à la situation.
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