De plus en plus d’études affirment que le bilinguisme représente un moyen de retarder ou de prévenir la maladie d’Alzheimer. En ce sens, une étude canadienne révèle que le bilinguisme génère des changements dans la structure du cerveau. Ces changements sont liés à la résistance face à la maladie d’Alzheimer. Et au déficit cognitif léger.
Des études antérieures ont mis au jour des informations intéressantes à ce sujet. L’une d’elle, publiée dans la revue Neurology en 2013, nous dit que le fait de pouvoir parler deux langues pourrait retarder l’apparition d’Alzheimer de 4,5 ans. Les chercheurs ayant réalisé cette étude ont également soutenu que le bilinguisme peut contribuer au développement de certaines zones du cerveau qui contrôlent la fonction exécutive. Elles impliquent des processus psychologiques basiques tels que l’attention.
Alors que ces études n’en sont qu’à un stade hypothétique, une autre, réalisée plus tardivement, s’est basée sur des informations recueillies grâce à l’imagerie par résonance magnétique pour examiner les régions cérébrales associées à la mémoire que l’on sait affectées chez les personnes souffrant d’Alzheimer ainsi que de son précurseur, le déficit cognitif léger (DCL).
Selon les chercheurs à l’origine de cette étude, il s’agit de la première qui a évalué les zones cérébrales responsables du langage et de la cognition. Mais aussi qui a aussi établi un lien entre l’apparence de ces zones et le fonctionnement de la mémoire dans un groupe de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.
Le bilinguisme peut enrayer les dommages cérébraux
Dans le cadre de cette expérience, les chercheurs ont examiné les cerveaux ainsi que la fonction de mémoire de :
- 34 participants multilingues souffrant d’un déficit cognitif léger
- 34 participants monolingues présentant un DCL
- 13 participants multilingues malades d’Alzheimer
- 13 participants monolingues souffrant de la maladie d’Alzheimer
Il est important ici de souligner que les chercheurs ont observé ce que l’on appelle les lobes temporaux médians, qui sont essentiels dans la formation de la mémoire. Ainsi que les zones frontales du cerveau. Ils expliquent que dans les zones liées au contrôle cognitif et langagier, les patients multilingues souffrant d’un DCL ainsi que ceux présentant la maladie d’Alzheimer avaient un cortex plus gros que celui des personnes monolingues ayant participé à cette expérience. Les résultats se sont répliqués en grande mesure parmi les participants canadiens natifs souffrant d’un DCL. Cela a donc permis de rejeter l’immigration comme un facteur potentiel de confusion.
Ainsi, cette étude soutient l’hypothèse consistant à penser que parler deux langues est un facteur protecteur de certaines régions cérébrales spécifiques. Et que cela peut augmenter la grosseur corticale ainsi que la densité de la matière grise. De plus, elle a également permis de démontrer que ces différences structurelles peuvent être observées dans les cerveaux des patients multilingues souffrant d’Alzheimer. Ou d’un déficit cognitif léger.
De plus, les résultats obtenus contribuent à l’étude qui indique que parler plus d’une langue est un des facteurs de style de vie qui améliorent la réserve cognitive. Il s’agit d’une sorte de tiroir où est stockée la capacité du cerveau à relever un défi. Prenant pour base la connaissance de manières alternatives de réaliser une tâche.
Les bénéfices du bilinguisme pour le cerveau
Nous devons ici faire une mention spéciale des bénéfices du bilinguisme sur le cerveau pour vous permettre de comprendre encore plus précisément pourquoi il est si important pour améliorer les fonctions de cet organe.
- Le bilinguisme aide à prévenir la démence. Les adultes bilingues souffrant d’Alzheimer voient les symptômes arriver deux fois plus de temps plus tard que les monolingues. L’âge moyen au cours duquel apparaissent les premiers signes de démence chez les adultes monolingues est de 71,4. Contre 75,5 chez les bilingues.
- Le bilinguisme aide à se concentrer sur les tâches à effectuer. Les personnes bilingues font montre d’une plus grande concentration dans leurs tâches que les monolingues. Elles sont en effet plus habiles pour se focaliser sur une information importante.
- Le bilinguisme permet d’alterner les tâches. Les bilingues sont des experts pour passer d’un système à l’autre, ce qui en fait des experts du multitâche.
- Le bilinguisme améliore les habilités cognitives. Les personnes bilingues maintiennent leur cerveau alerte et actif, même lorsque qu’elles n’utilisent qu’une langue.
- Le bilinguisme augmente la densité de la matière grise. La matière grise est responsable du processus du langage, ainsi que du stockage de la mémoire et de l’attention. Les personnes bilingues ont une matière grise plus dense que les personnes monolingues.
- Le bilinguisme améliore la mémoire. Apprendre une langue étrangère implique de mémoriser les règles et le vocabulaire. Cet exercice mental améliore la mémoire générale. Les personnes bilingues sont donc meilleures pour se souvenir de listes et de séquences.
- Le bilinguisme améliore les capacités de prise de décision. Les personnes bilingues ont tendance à prendre des décisions plus raisonnables. De plus, elles sont plus sûres de leurs choix après avoir pensé dans leur seconde langue.
- Le bilinguisme améliore la connaissance de la langue maternelle. Le seconde langue se focalise sur la grammaire et la structure des phrases. Par conséquent, les locuteurs bilingues sont davantage conscients du langage en général. Apprendre une langue étrangère fait des locuteurs bilingues des communicants, des éditeurs et des écrivains plus efficaces.
Comme nous venons de le voir, le fait d’être bilingue présente bien plus de bénéfices au-delà que ceux qui peuvent sembler évident. Par exemple, l’amélioration du CV ou encore la possibilité de communiquer efficacement lorsque l’on voyage à l’étranger ou que l’on reçoit des personnes venant d’autres pays. Il ne fait aucun doute qu’il vaut la peine d’essayer.
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