Des débats houleux éclatent souvent autour de trois sujets en particulier : la politique, la religion et le football. Dans certains cas, la polémique atteint un point où il faut établir une règle qui punit ceux qui osent en parler. Ou, dans le pire des cas, les contradictions sont si intenses qu’elles finissent par détruire des amitiés et même des liens familiaux.
Il n’est pas rare que certaines organisations interdisent de parler de politique, de football ou de religion pour éviter les débats houleux et préserver la cohabitation. C’est en fait une erreur car censurer ces questions ne résout pas la difficulté de fond : la nécessité d’imposer sa propre vision du monde aux autres.
Dans les réseaux sociaux, il est également courant que ces débats houleux et irrespectueux se produisent. Il semble qu’il y ait une incapacité à accepter et à surmonter les différences avec maturité et hauteur. Proscrire certains sujets ne permet pas d’évoluer dans la capacité à débattre, mais castre ce processus.
« Il vaut mieux débattre d’un problème sans le résoudre, que de résoudre un problème sans en débattre ».
-Joseph Joubert-
Les débats houleux, pourquoi ?
Pourquoi y a-t-il des sujets particulièrement controversés ? Cela tient, en principe, au fait qu’il s’agit de questions impliquant un conflit d’hégémonie. En politique, c’est plus évident. Mais dans le contexte de la religion et du football, quelque chose de similaire se produit.
Dans ces questions, une charge argumentative ne s’utilise pas pour atteindre la vérité. On recherche plutôt des raisons de montrer qui est le meilleur et, par conséquent, qui détient un pouvoir plus solide. Ce n’est pas qu’il y ait des débats houleux là-dessus, car ce ne sont pas vraiment des débats, mais des confrontations directes. Il doit toujours y avoir un gagnant et un perdant.
Le fait est que ces débats houleux deviennent, comme cela arrive sur les réseaux sociaux, l’excuse parfaite pour déchaîner le narcissisme et cette dose de violence symbolique, et parfois physique, qui l’accompagne. On en discute pour voir qui l’emporte sur qui. Non pour déterminer laquelle des positions est la plus raisonnable ou même pour savoir de quoi il s’agit.
Ce n’est pas toi, c’est moi
Il est très courant que dans ces débats houleux sur la politique, le football ou la religion, les discours s’imprègnent d’une série de sophismes. En résumant l’objectif central de ces discussions, nous pourrions dire qu’il s’agit de démontrer à quel point l’autre est mauvais et indigne, alors que nous sommes bon, digne et méritoire.
L’argument de l’autre s’entend dans un seul but : l’attaquer. Il n’y a ni l’intention ni l’effort d’évaluer le point de vue de l’autre, en termes de logique ou de raison. Pour y parvenir, l’accent se met uniquement sur ce qui soutient ou entend soutenir la position elle-même. Ce ne sont pas des débats intellectuels, académiques ou même idéologiques. Ce sont des disputes frontales pour l’emporter.
C’est l’émotion qui prévaut dans ces débats houleux. Il est courant que ce type de discussion provienne d’une personne qui ne se sent pas en sécurité ou minée et qui gère ce sentiment d’infériorité en s’identifiant à un parti politique, une équipe de football ou une institution religieuse. Pour cette raison, elle assume les autres points de vue comme une menace.
Comment le surmonter ?
Pour transformer ces débats houleux en débats et produits civilisés, la première condition est de vouloir le faire. Beaucoup ne le souhaitent pas car leur identification politique, sportive ou religieuse est si forte qu’ils se chargent de défendre leur groupe en croisade. En d’autres termes, ils estiment que leur devoir est de s’imposer. Et, par là même, de renforcer la domination exercée par leur groupe.
S’il y a une intention d’éviter les débats houleux, apprendre à débattre est la voie à suivre. Ceci est influencé par les connaissances et la pratique. Il existe des règles élémentaires et universelles pour faire avancer ce type de discussion, comme respecter la tournure de parole, écouter l’autre, ne pas encourir d’offenses personnelles, etc.
Si pendant la formation à l’école ou à l’université il n’y a pas eu assez de pratique de ces compétences, ce qui est indiqué est de combler cette lacune. Une bonne façon d’y parvenir est de vous entraîner : discuter de questions qui ne sont pas si polarisées. Si vous parvenez à apprendre, non seulement vous devenez un interlocuteur plus intelligent et constructif, mais vous avancez également dans ce processus d’enrichissement de la différence.
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