Ainsi, l’amygdale, cette structure en forme d’amande, est typique de tous les vertébrés et se trouve profondément dans les lobes temporaux, fait partie du système limbique et traite tout ce qui concerne nos réactions émotionnelles.
En neurobiologie, il est presque impossible d’associer une seule émotion ou une seule fonction à une structure, mais quand on parle de l’amygdale, on peut dire sans se tromper qu’elle est l’une des plus importantes associées au monde des émotions.
C’est ce qui nous rend, par exemple, plus variables que n’importe quel parent évolutif proche. C’est elle qui nous permet d’échapper à des situations de risque ou de danger, mais c’est aussi celle qui nous oblige à nous souvenir de nos traumatismes d’enfance, et de tout ce qui nous a fait souffrir à un moment donné.
Structure de l’amygdale
En dépit d’être une si petite structure, l’amygdale peut être subdivisée en différentes parties. Benarroch (2017) dans son article souligne que les noyaux de l’amygdale peuvent être subdivisés en 3 régions principales :
- Groupe nucléaire basolatéral. Il comprend le noyau latéral et le noyau basal. Le noyau basal est subdivisé en noyaux basolatéral et basomédian.
- Région stratifiée corticale superficielle.
- Le groupe nucléaire centromédian. Il comprend les noyaux central et médial et la masse cellulaire intercalée. Le noyau central est subdivisé en noyaux latéral et médial.
L’amygdale et l’apprentissage émotionnel
Prenons un exemple. Nous venons de terminer le travail et nous allons à la voiture, garée dans une rue voisine, il fait nuit et il n’y a pratiquement pas d’éclairage, cette lumière tamisée nous alerte, l’obscurité est un scénario que nous avons évolutivement associé comme indicateur de risque et de danger. Nous hâtons nos pas pour retrouver la voiture. Mais quelque chose se passe, quelqu’un s’approche de nous et notre réaction logique est de commencer à courir pour nous échapper.
Grâce à cette scène simple, nous pouvons déduire de nombreuses fonctions installées dans l’amygdale. Car c’est l’amygdale qui nous avertit que l’obscurité est un risque et que la personne qui s’en approche l’est aussi. De plus, nous aurons créé un nouvel apprentissage en déduisant par peur que le lendemain nous ne garerons pas la voiture dans cette zone.
Des souvenirs et des expériences avec beaucoup de charge émotionnelle, font que nos connexions synaptiques sont associées à cette structure, provoquant des effets tels que tachycardie, augmentation de la respiration, libération d’hormones de stress… Les personnes qui, par exemple, ont une amygdale endommagée, seraient incapable de détecter les situations de risque ou de danger.
L’amygdale nous aide à trouver une stratégie appropriée après avoir identifié un stimulus négatif.
Comment identifions-nous que ce stimulus peut nous nuire ? En apprenant, en conditionnant, par ces concepts de base que, en tant qu’espèce, nous reconnaissons comme nuisibles.
Daniel Coleman, par exemple, a introduit le concept de “détournement d’amygdales” pour faire référence aux situations dans lesquelles nous nous laissons emporter par la peur et/ou l’angoisse d’une manière qui n’est pas adaptative, qui n’est pas logique, et où le désespoir nous empêche de trouver la bonne réponse.
L’amygdale et la mémoire
L’amygdale est associée à l’établissement de nos souvenirs et de notre mémoire, il existe de nombreuses occasions où certains événements sont associés à une émotion très intense : une scène d’enfance, une perte, un moment où nous avons ressenti de l’agitation ou de la peur… Plus nos sensations sont nettes plus les connexions neuronales se succèdent autour du système limbique et de l’amygdale.
De nombreux scientifiques analysent le type de détails biochimiques affectant cette structure pour les appliquer à des traitements thérapeutiques et pharmacologiques afin de minimiser les traumatismes infantiles. Mais il ne faut pas se limiter à associer la peur à une pulsion négative capable de nous causer des problèmes psychologiques, au contraire, c’est un interrupteur qui nous avertit et nous protège, une sentinelle qui nous a permis d’évoluer en fonction de notre protection et de celle de nos proches.
Sánchez-Navarro et Román (2004) dans leur revue de la littérature ont constaté que l’amygdale est activée lors de la réaction de peur conditionnée, ainsi que lors de la visualisation d’images au contenu désagréable. La plus grande activation des expressions de peur s’est produite dans l’amygdale gauche et le cortex périamygdalien.
L’amygdale est une structure primitive fascinante de notre cerveau qui prend soin de nous et nous donne une vision équilibrée des risques ; la peur, comme le plaisir, est essentielle à notre richesse émotionnelle en tant qu’êtres vivants.
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