Le Dr Kelly McGonigal de l’Université de Stanford proposa une théorie intéressante dans son dernier livre The Willpower Instinct. Elle indique que l’auto-compassion renforce la volonté. Autrement dit, être bien avec soi-même nous aide à surmonter les obstacles, à ramer quand le vent ne souffle pas en notre faveur.
Cela se voit très clairement en matière d’habitudes. Notamment en fin d’année, les gens proposent généralement de changer une habitude ou d’en acquérir une autre que nous considérons comme positive. Ils savent cependant pas que ce n’est pas facile du tout, mais ils croient que l’effort en vaut la peine. Ils commencent avec beaucoup d’enthousiasme et au bout d’un (court) moment ils cèdent et reviennent en arrière.
Cela se produit à des fins telles que cesser de fumer, faire plus d’activité physique, maintenir une alimentation saine et bien plus encore. Il se passe néanmoins qu’il s’agit là d’une lutte interne acharnée : ce que l’on veut et ce que l’on doit. Le premier gagne presque toujours. McGonigal souligne que cela se produit parce que nous ne prenons pas en compte le fait que l’auto-compassion renforce la volonté.
« L’esprit est délicat. Le savoir et appliquer une pensée paradoxale nous permet de sourire aux machinations de l’esprit et de faire des pas dans de meilleures directions ».
-John Campbell-
Aller contre soi
McGonigal posa donc la thèse selon laquelle l’auto-compassion renforce la volonté comme base d’une réflexion sur la motivation et le stress. Tout objectif difficile à atteindre implique une certaine quantité de stress. Cependant, cette tension peut être résolue par la motivation.
Aussi, lorsque le stress augmente en intensité, la motivation change. Il n’est alors plus si important d’atteindre cet objectif rêvé, mais plutôt de revenir à un état de confort. Le stress n’est pas facile à surmonter et peut devenir à un moment donné ce facteur qui nous pousse à baisser les bras.
Naturellement, tous les êtres humains tendent à un plus grand confort. Il n’y a rien de mal à cela et, en fait, c’est une tendance biologique. Chaque organisme veut réserver son énergie à ce qui est obligatoire et ne pas la gaspiller sur ce qui peut être traité d’une autre manière. Il s’agit donc d’un biais vers l’optimisation énergétique.
L’auto-compassion renforce la volonté
La plupart des personnes pensent que le moyen d’atteindre des objectifs difficiles est de se concentrer sur la persévérance et d’utiliser l’autocritique. Le problème est que nous pouvons parfois être très durs avec nous-mêmes. Ainsi, revenir sur un objectif, comme se remettre à fumer après quelques jours d’arrêt, peut nous amener à infliger une punition mentale à un coût très élevé : abandonner notre objectif.
Nous pouvons même finir par nous rejeter pour ne pas avoir réalisé ce que nous nous sommes proposé de faire. Après tout, dit Kelly McGonigal, nous vivons dans une société qui surestime les réalisations.
Nous utilisons les réseaux sociaux depuis des années dans lesquels les gens, en règle générale, publient ce qu’ils réalisent et continuent à partager ce qu’ils s’apprêtent à faire, mais n’ont pas réalisé. Ainsi, nous avons intériorisé que l’échec ou l’erreur est rare et typique des personnes vraiment maladroites ou invalides.
Par conséquent, nous auto-flageller est une stratégie qui échoue souvent. En revanche, lorsque nous entretenons un dialogue bienveillant avec nous-mêmes, honnête, mais sans être cruel, les choses peuvent changer. D’une part, cela réduit le stress implicite de la situation. D’autre part, il devient possible de maintenir une motivation reposant sur le plus important : notre propre bien-être.
Renforcer l’auto-compassion
Ce qui définit le succès ou l’échec dans la réalisation d’un objectif est que la motivation est plus profonde et plus intense que le stress impliqué dans l’effort. La clé réside dans la gestion des échecs, qui apparaissent toujours, dans ces processus. Le conseil de McGonigal est d’être bon avec vous-même lorsque vous cédez à la tentation, car l’auto-compassion renforce la volonté.
Que faut-il faire à ces moments-là ? McGonigal suggère trois actions :
- Observez et décrivez ce que vous ressentez, immédiatement après l’échec. Y a-t-il une autocritique ? S’il y en a une, comme c’est souvent le cas, analysez comment elle se manifeste.
- Rappelez-vous ce que vous êtes : un humain. Le simple fait de penser à cela vous aide à être plus gentil avec vous-même.
- Soutien et confort. Il est important de vous traiter comme vous le feriez pour un ami cher. Ce qu’il faut, c’est du soutien, de la compréhension et du réconfort, non un doigt pointé.
McGonigal est convaincue qu’il est plus facile d’atteindre n’importe quel objectif en soustrayant de la force et en ajoutant de la noblesse. L’auto-compassion renforce la volonté car celle-ci est le résultat de la motivation, laquelle est nourrie par la première.
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