Être un peu plus gentil avec les autres pourrait changer nos vies. Cependant, nous n’avons pas le temps. Nous vivons dans un monde où tout va vite et où nous nous laissons envahir par la précipitation, nos propres soucis, l’anxiété, et souvent la fatigue accumulée et le manque de volonté. Or, la bonté cognitive est une ressource qui pourrait bien nous aider.
C’est un nouveau concept qui mérite d’être approfondi. Les progrès dans la compréhension de la cognition humaine montrent que le raisonnement et la réflexion prennent du temps, de la volonté et de l’énergie. Or, nous avons tendance à avoir recours à de simples automatismes, aux préjugés et à suivre certaines impulsions.
Nous sommes, pour ainsi dire, des avares cognitifs. Nous essayons de finaliser au plus vite les jugements que nous portons pour limiter les dépenses énergétiques. Cela affecte nos relations. C’est ce qui fait, par exemple, que nous sommes de moins en moins proches et empathiques avec les autres.
Il est toujours plus facile de juger que de chercher à comprendre. À cause de cela, la société perd en sensibilité et gagne en froideur, voire même, est égoïste. Pratiquer la bonté cognitive serait sans aucun doute la meilleure réponse à ce scénario. Voyons en quoi cela consiste.
La bonté cognitive nous pousse à être plus présents et attentifs à notre réalité immédiate. Être empathique, conscient et réceptif aux autres et à notre environnement implique de développer un esprit plus ouvert au présent et moins à nous-mêmes.
Bonté cognitive : en quoi consiste-t-elle ?
La bonté cognitive va au-delà de l’intelligence émotionnelle. Alors que cette dernière nous permet de gérer les émotions, la première tente de réorienter notre façon de traiter la réalité d’une manière plus amicale. Il s’agirait d’apprendre à penser et de s’occuper de ce qui nous entoure de manière plus attentive et même sensible.
Si l’on se demande maintenant en quoi consistent les sciences cognitives, il faut noter qu’il s’agit d’un domaine interdisciplinaire. Ce domaine trite de l’esprit, de ses processus, de ses fonctions. Il fait référence au langage, à la mémoire, au raisonnement, à l’attention…
L’étude de la gentillesse a pour but de comprendre pourquoi le cerveau peut nous motiver à agir de manière non affectueuse envers les gens qui nous entourent. Le terme de bonté cognitive est assez récent. Il a été utilisé dans plusieurs conférences TED par la psychologue américaine Karen Yu.
Dans ces conférences, cette psychologue se demande pourquoi, puisque l’esprit est notre meilleure ressource individuelle, nous n’en faisons pas une entité plus douce. Dans un monde de plus en plus complexe, nous avons besoin de cette dimension pour façonner un présent et un avenir plus prometteurs. Approfondissons.
Nous continuons à renforcer les faux mythes sur la bonté
À l’heure actuelle, on continue à donner du crédit à une série d’idées qui déprécient le sens de la bonté. Ce sont les suivantes :
- Être gentil rend vulnérable. C’est un raisonnement complètement déformé, car c’est précisément la gentillesse qui nous permet de nous connecter plus authentiquement avec les autres.
- La gentillesse rend faible. À ce jour, nous continuons de renforcer le mythe selon lequel “qui est bon est naïf”.
- Être bon est une perte de temps. C’est une autre idée fausse. Des études comme celle que celle menée à l’Université Tohoku Gakuin (Japon) indiquent par exemple que ceux qui accomplissent des actes de gentillesse et d’altruisme sont plus heureux et plus satisfaits.
- Si vous faites preuve de gentillesse au travail, les autres profiteront de vous. En effet, c’est une autre perception que nous avons tendance à croire lorsqu’il s’agit de faire partie de milieux sociaux, tels que les écoles ou les environnements de travail. La vérité est que si nous utilisions tous la bonté cognitive, nous ferions beaucoup mieux dans l’ensemble, en tant que société humaine.
“En recherchant le bien-être de nos semblables, nous trouvons aussi le nôtre.”
– Platon –
La bonté cognitive comme stratégie pour améliorer notre cerveau et la coexistence
La bonté cognitive va au-delà de l’aspect émotionnel. Elle intègre les pensées, le raisonnement et les comportements. Les recherches expliquent quelque chose d’ important : la bienveillance implique le soin et l’attention aux autres et aussi une volonté de comprendre l’autre dans ses circonstances.
Pour mener à bien ces processus, nous devons effectuer une série d’efforts cognitifs. Il s’agit de couper le pilotage automatique pour éviter les préjugés et raisonner de manière plus réfléchie. Ce n’est qu’alors que nous nous permettons d’être plus sensibles aux besoins des autres.
Comment mettre en pratique cette compétence cognitive ?
La bonté cognitive n’apparaîtra pas en nous du jour au lendemain. Il n’est pas facile de l’activer ,car cela nécessite d’effectuer un travail profond de désactivation des biais, des schémas de pensée négatifs et de reformulation des idées. Pour commencer, nous devrions tous arrêter de préjuger.
Rien n’est aussi nuisible à la coexistence que de juger sans savoir, comme de tirer ses propres conclusions sans s’être connecté à la réalité de l’autre. Il faut laisser de côté les préjugés.
De même, la bonté n’est pas seulement un sentiment, elle nécessite des actions : elle implique de prendre des décisions et de les exécuter. Par exemple, il ne suffit pas de percevoir que quelqu’un semble inquiet, il faut lui demander ce dont il a besoin.
Essentiellement, être plus attentionné sur le plan cognitif nécessite de combiner l’intelligence émotionnelle avec l’attention, la réflexion, la prise de décision et des comportements axés sur les valeurs. Un tel savoir-faire est complexe, mais les résultats peuvent être merveilleux et encore plus dans les circonstances actuelles.
Pratiquons la bienveillance et transformons un peu plus ce petit monde. Gardons cela à l’esprit.
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