On estime qu’environ 10,8 % de la population présente un diagnostic de trouble mental. Ce chiffre, qui est déjà alarmant en soi, est encore plus important si nous prenons en compte les personnes institutionnalisées et celles qui, même si elles présentent des symptômes, n’ont pas consulté ou n’ont pas reçu de diagnostic.
Il est paradoxal de voir qu’il existe encore une incompréhension de la souffrance mentale si généralisée. Nous entendons de plus en plus parler de maladies comme la dépression ou l’anxiété chronique (ce qui est normal si nous prenons en compte sa prévalence élevée).
Apparemment, la société admet progressivement l’existence de ces cadres cliniques et de l’impact qu’ils ont sur la vie des personnes qui les présentent. Néanmoins, nous ne savons pas encore comment les aborder correctement quand ils apparaissent dans notre entourage proche.
Or, ce manque d’empathie, de connaissances ou de ressources mène les personnes qui en souffrent à faire face à l’incompréhension, au jugement et à un sentiment de solitude. Approfondissons.
L’incompréhension de la souffrance mentale de la part de l’entourage
Souffrir de troubles anxieux, d’altérations de l’humeur, de désordres du comportement alimentaire ou de toute autre pathologie mentale est un défi. Non seulement à cause des conséquences directes qui dérivent de la maladie, mais aussi à cause de la difficulté à trouver le soutien nécessaire.
Malheureusement, l’incompréhension commence très souvent par les professionnel de santé eux-mêmes. Que ce soit en raison du temps limité de consultation dans les services publics, d’un diagnostic erroné ou d’un poids excessif donné aux médicaments face au faible nombre de possibilités de psychothérapies disponibles.
En définitive, de nombreuses personnes ne trouvent pas l’orientation et l’accompagnement professionnel dont elles ont besoin.Parfois, on leur diagnostique même de l’anxiété, une dépression ou tout autre trouble sans prendre en compte que, fréquemment, leurs réactions sont compréhensibles et attendues dans le cadre de la société dans laquelle nous vivons.
Or, c’est l’incompréhension de la souffrance mentale de la part de l’entourage proche qui affecte le plus. Car les réactions des membres de la famille, des amis, des connaissances et des collègues ne sont pas toujours les plus adéquates. Différentes postures ont tendance à se manifester. Nous les détaillons ci-dessous.
Minimiser le problème et invalider les émotions
La réaction immédiate et naturelle de nombreuses personnes en écoutant le récit de la personne qui est atteinte du trouble est de lui ôter de l’importance. Ainsi, elles se servent de phrases comme : « tu te noies dans un verre d’eau », « ça passera ». Au lieu d’aider la personne à relativiser, cela la fait se sentir encore plus seule, incomprise et invalidée.
Faire culpabiliser le malade
Une autre réponse très commune consiste à faire culpabiliser la personne malade. « Tu as une attitude très négative, ce n’est pas comme cela que tu vas t’en sortir. » « Tu ne fais rien de la journée, tu dois sortir et t’amuser. » « Tu ne manges pas parce que tu ne le veux pas. »
Ces affirmations, comme bien d’autres, ne reflètent que l’incompréhension de la souffrance mentale qui est encore bien présente. Loin d’être inoffensives, elles augmentent notablement le mal-être émotionnel de la personne malade.
Stigmatiser
Stigmatiser la personne est aussi une posture néfaste. Cela revient à la définir par son trouble et non par son identité. Et au lieu de faire preuve d’empathie, on lui recommande de chercher de l’aide professionnelle. C’est-à-dire qu’on délègue la responsabilité du soin et on laisse l’individu seul face à sa problématique.
Comment éviter l’incompréhension de la souffrance mentale ?
Pour éviter tous les points précédemment cités, beaucoup de personnes qui sont atteintes de troubles psychologiques choisissent de cacher leur maladie et mettent du temps avant de chercher de l’aide. Par conséquent, si quelqu’un de votre entourage se trouve dans cette situation, optez pour les mesures suivantes :
- Écoutez. Intéressez-vous réellement à ce que la personne pense, ressent et vit pour pouvoir la comprendre.
- Faites preuve d’empathie. Au lieu de la juger ou de la faire culpabiliser, essayez de vous mettre à sa place et traitez-la comme vous aimeriez être traité.
- Soyez patient. Les troubles psychologiques peuvent conduire les personnes à se montrer irritables ou à agir de façon blessante ou incompréhensible. Souvenez-vous que ce sont elles qui souffrent le plus.
Il est vrai que l’aide professionnelle est très souvent indispensable. Ainsi, il est positif de motiver la personne à utiliser les ressources qui sont à sa portée.
Néanmoins, le soutien de l’entourage est fondamental. Par conséquent, impliquez-vous et montrez-vous disponible pour l’accompagner dans ce processus. Obtenir de la compréhension et du soutien améliore significativement les possibilités de récupération.
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