Le silence fait partie de la communication. Nombreuses sont les personnes qui pensent que les silences sont des espaces vides pendant une communication. Or, ils ont un sens, et c’est le contexte qui nous permet de comprendre leur sens.
Les moments de silence sont présents dans de nombreuses situations (rites religieux, manifestations de deuil, conversations privées…). Et s’il y a bien un moment où le silence est spécialement important c’est en psychologie. Le silence en psychologie est un outil très utile au service des thérapeutes.
La culture du bruit
Le silence n’a pas le même sens ni la même importance d’une culture à une autre. La culture occidentale n’est pas spécialement riche en moments de silence. Cela s’explique sans doute par le fait que nous n’avons pas de coutumes qui invitent à la réflexion et à la connaissance de soi.
Dans la série télévisée catalane Merlí (Philo en français), une série qui raconte les aventures et les mésaventures d’un professeur de philosophie qui donne ses cours d’une façon particulière, il y a un passage qui illustre bien le sens du silence.
Dans le premier épisode intitulé Los peripatéticos, un élève demande au professeur si nous sommes tous prêts à philosopher. Merlí, le professeur, reste silencieux pendant une vingtaine de secondes, la main posée au niveau de son menton et le regard perdu dans le vide. Après ce moment de silence, il explique à ses élèves que s’il s’est tu c’était pour leur montrer que lorsque quelqu’un pense, ses interlocuteurs le regardent de façon étrange.
Le pouvoir du silence
N’ayant pas de contenu lexical, les silences peuvent sembler vides, voire inutiles. Or, nombreuses sont les situations dans lesquelles le silence nous aide au quotidien. Les êtres humains ont besoin de moments de silence à tous les niveaux.
Par exemple, lorsqu’une personne s’énerve contre une autre personne, la tension entre les deux personnes monte. Si cette tension est alimentée par des paroles, elle sera davantage prononcée et se prolongera dans le temps.
À l’inverse, si dans une telle situation nous optons pour le silence et décidons alors d’écouter les arguments de l’autre personne, même si nous ne sommes pas d’accord avec ses arguments et même s’ils ne sont pas exprimés de la meilleure des façons, la tension descendra beaucoup plus rapidement, car nous avons fait le choix de ne pas l’alimenter.
Par ailleurs, les silences sont nécessaires dans certaines situations. Certains événements requièrent des moments de silence. La perte d’un proche est un exemple de situation où les mots sont inutiles. Dans un tel contexte, les mots prennent une dimension ridicule par rapport à l’intensité émotionnelle de la situation.
Ces exemples montrent que le silence est bel et bien une façon de communiquer qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne signifie pas être absent. C’est même parfois tout le contraire : ne rien dire revient parfois à être présent, à montrer son soutien et à faire preuve de respect.
Le silence en psychothérapie
Dans le domaine de la psychologie clinique, les silences sont déterminants. Les séances de psychologie ont pour but d’orienter les patients vers des changements qui favorisent leur santé mentale. Ces changements doivent être le résultat de leurs propres réflexions à propos de leur situation. Si la parole est essentielle pour le psychothérapeute pour orienter le patient vers ces changements, pour le questionner et pour argumenter, le silence peut l’être tout autant.
Le rythme de vie de beaucoup d’entre nous est frénétique. De nombreux stimuli et des pressions en tout genre envahissent notre quotidien, et nous manquons alors de temps pour profiter du silence. Dans un contexte clinique, les moments de silence encouragent la réflexion, la pensée et la pause.
La technique du miroir
Le silence pendant une consultation psychologique peut s’apparenter à la technique du miroir. Par exemple, lorsqu’un patient pose une question à son thérapeute, si ce dernier répond avec un silence correctement exécuté, il se peut que le patient finisse par formuler lui-même la réponse à sa question. Cette technique permet aux patients de tirer leurs propres conclusions et permet d’éviter que le thérapeute impose son opinion. Le silence en psychologie est nécessaire : c’est un outil et, en tant que tel, le psychothérapeute ou psychologue doit l’utiliser.
Les psychologues qui débutent dans le métier peuvent rencontrer des difficultés à l’heure de créer des moments de silence pendant une séance de thérapie. C’est un fait très commun qui s’explique par leur manque d’expérience et l’insécurité qu’ils ressentent à l’heure de se lancer dans les consultations psychologiques.
Il est toutefois important de garder à l’esprit que savoir créer et gérer des moments de silence pendant une séance thérapeutique améliorera considérablement la communication avec le patient. Et contribuera, par conséquent, à améliorer son état mental.
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