Les 3P

La bidépendance : un piège qui asservit

0

La bidépendance fait référence à la dépendance multiple. L’une d’elle concerne un type de drogue ou une situation, que ce soit l’alcool, la marijuana ou le sexe, par exemple. L’autre est la dépendance addictive à une personne en particulier, qui est généralement le partenaire, bien que ce ne soit pas nécessairement le cas.

Techniquement, elle se définit comme une dépendance secondaire qui émane ou s’abreuve de troubles addictifs. Nous la connaissons également sous le nom de double dépendance et est classé comme un trouble sociopathique ou « habitude relationnelle accommodante ». Ce manque d’autonomie conditionne le comportement de la personne atteinte.

De l’autre côté de la dyade établie dans la dépendance en question, il y a quelqu’un qui se comporte comme un co-addict, c’est-à-dire qui favorise ou promeut le scénario. Cette deuxième personne voit également son comportement comme étant fortement conditionné et limité, mais peut éprouver le sentiment qu’il est impossible de changer le lien.

« La codépendance se distingue de la bidépendance en ce que la personne non dépendante établit une relation de dépendance vis-à-vis du sujet toxicomane (alcoolique, héroïnomane, etc.) alors qu’à l’inverse la bidépendance est la relation qu’un dépendant entretient vis-à-vis d’une ou plusieurs autres personnes. ”.

-Carlos Sirvent-

En plus de la consommation de drogues et d’alcool, il existe d’autres dépendances, personnes et comportements qui influencent le trouble.

Définir la bidépendance

Formellement, la bidépendance est l’ensemble des attitudes, comportements et affections qu’adopte une personne dépendante, vis-à-vis d’une autre personne dont elle dépend. Les personnes atteintes de ce trouble renoncent délibérément à leur autonomie et adoptent des habitudes de passivité, sauf dans les situations qui impliquent le maintien de leur dépendance primaire.

Cela signifie que le bidépendant ne prend de décisions que sur ce qui a à voir avec sa dépendance initiale. Ce n’est que dans cet aspect qu’il prend des initiatives et laisse voir ses préférences et ses désirs. Mais pour tout le reste il adopte une attitude tellement passive qu’il va même jusqu’à l’auto-invalidation. Laissant quelqu’un d’autre décider pour lui dans d’autres aspects de la vie.

Ce trouble s’observe également chez certaines personnes qui sont dépendantes de drogues ou d’objets. On dit que cela implique des traits sociopathiques parce que l’affecté soumet l’autre à “porter ses fardeaux”, sans tenir compte des besoins de cette autre personne. Il pense souvent que cela s’appelle “l’amour”.

Caractéristiques de la double dépendance

En plus de ce qui a été indiqué, il existe d’autres caractéristiques de la double dépendance, spécifiées à partir du Sentimental Dependencies Test (TDS), conçu par Sirvent et Moral en 2007. Ces particularités reposent sur les caractéristiques générales suivantes :

  • Rechercher des partenaires de manière obsessionnelle et les idéaliser.
  • Le bidépendant n’est pas conscient qu’il a un problème.
  • Il éprouve un fort sentiment de vide et l’impossibilité d’échapper à sa situation.
  • La relation qu’il établit avec la personne dont il dépend ressemble beaucoup à une dépendance.
  • Il recherche chez son partenaire des sensations similaires à celles qu’il éprouve ou qu’il a éprouvées avec la drogue.

Tous ces traits sont spécifiés dans les comportements que nous énumérons maintenant.

  • Chantage affectif.
  • Le parasitisme dans la relation.
  • Il exige un amour inconditionnel.
  • Alternance de domination et de soumission.
  • Peur et évitement obsessif de l’abandon.
  • Réactions extrêmes au changement ou à l’inconnu.
  • Il blâme lui-même et l’autre pour toutes les difficultés.
  • Manipulation sentimentale de l’autre, par le reproche et la culpabilité.
bidépendance
Les personnes bidépendantes ont tendance à se sentir vides et à craindre de ne pas sortir de cette situation.

La prison de la bidépendance

La bidépendance altère le système de récompense : elle fait perdre de la valeur à certains renforçateurs par rapport à ceux qui deviennent principaux pour la personne. Dans ce contexte, il y a besoin d’un autre vécu de manière obsessionnelle et passionnelle. Ainsi, si la relation prend fin, la personne cherche souvent rapidement un remplaçant.

Dans le cas des hommes, ils ont tendance à utiliser leur partenaire de la même manière qu’ils utilisent la drogue. Chez les femmes, la tendance à la soumission et à l’autodestruction prédomine, sans comprendre pourquoi. La situation la plus illustrative dans ce dernier cas est celle de certaines travailleuses du sexe avec lesquelles elles jouent le rôle de proxénète.

On pourrait dire que le bi-dépendant a son autonomie très compromise. Il la vit comme un terrain dangereux sur lequel il ne veut pas s’aventurer. Il craint irrationnellement la solitude, mais il ne peut concevoir ou établir une relation affective qui transcende son propre parasitisme. D’une manière ou d’une autre, ce qu’il cherche, c’est de retourner dans l’utérus et de ne pas grandir.

La double dépendance n’est pas facile à traiter en psychothérapie. Les personnes atteintes de ce trouble ont tendance à boycotter leur propre rétablissement. Cependant, avec un travail axé sur la restructuration de leur identité et de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes, des progrès peuvent être réalisés. À l’heure actuelle, ce problème n’est pas considéré comme une entité clinique en tant que telle, mais comme un substrat de la dépendance.

Cela pourrait vous intéresser …

Cet article La bidépendance : un piège qui asservit est apparu en premier sur Nos Pensées.

Conversational Hypnosis

Previous article

Mon fils a le syndrome de Gilles de la Tourette, comment puis-je l’aider ?

Next article

You may also like

Comments

Comments are closed.

More in Les 3P