Vous attendez-vous à ce que les gens autour de vous vous blessent ? Dans cet article, nous parlerons de la façon d’anticiper que nous allons être blessés, humiliés, qu’on se moque de nous, qu’on profite de nous ou nous manipule de manière consciente et intentionnelle. En ce sens, certaines personnes croient qu’elles sont la cible d’abus constants de la part d’autrui ; une croyance qui a un coût émotionnel très élevé.
À cet égard, au début des années 2000, Jeffrey Young a développé la thérapie schématique (TE). Il s’agit d’une intervention particulièrement indiquée pour les clients qui ont de la difficulté à définir ce qu’ils ressentent et ce qui leur arrive, car ils sont bloqués. Pour Young, l’une des caractéristiques de ces personnes est leur mode d’adaptation à leurs problèmes basé sur l’évitement.
Qu’est-ce qu’un schéma ?
Pour ce format d’intervention, un schéma est un modèle appris, intériorisé et inconscient des façons de traiter les informations de l’environnement. Concrètement, ce sont des paquets de séquences d’émotions, de pensées, de souvenirs, de modes de relation à l’univers participatif, de coping, etc.
Les schémas peuvent produire de la douleur et de la souffrance, ou simplement du bruit. Le but de la thérapie est de parvenir à une guérison du schéma, ou du moins de faire en sorte que le schéma ne produise que du bruit, au lieu de l’inconfort.
Les schémas qui produisent de la douleur sont appelés schémas précoces inadaptés (EDT). Avez-vous déjà eu l’impression de vous auto-saboter ? C’est ainsi que fonctionnent les EDT.
Le rôle du dispositif de méfiance chez les personnes qui se sentent victimes d’abus
Pour Young, il existe jusqu’à 18 types différents d’EDT. Aujourd’hui, nous voulons nous concentrer sur un seul : le régime de méfiance et d’abus. Ce schéma implique la déconnexion et le rejet avec les autres.
Les gens ont des besoins fondamentaux et universels que nous devons satisfaire et lorsque cela ne se produit pas, des schémas comme celui auquel nous sommes confrontés aujourd’hui émergent. Parmi les besoins auxquels, au niveau psychologique, il est important que nous nous conformions figurent :
- Le besoin de savoir que l’on appartient à un groupe, de se lier de manière intime, sûre et stable. De plus, sachant que les relations sont basées sur des liens mutuels d’affection, d’amour et d’attention. Cela implique la certitude de se savoir accepté par ceux qu’on aime.
- La capacité d’exprimer ce que nous pensons et les émotions que nous ressentons spontanément, et la capacité de le faire librement et sans peur.
- La certitude que nous sommes des êtres impuissants et autonomes. En d’autres termes, bien que nous ayons et apprécions des liens avec d’autres personnes, notre identité n’est que cela : la nôtre. Cela implique de savoir que nous sommes des êtres individuels et de nous sentir, dans cet aspect, compétents.
Vos liens intimes sont-ils des liens sûrs ? Ressentez-vous la protection et la chaleur des relations intimes et que vous êtes libre de dire et de demander ce que vous voulez et sans crainte ? Êtes-vous indépendant ou codépendant ? Voilà quelques-unes des questions que nous pouvons nous poser concernant le régime d’abus.
Comment travaillez-vous avec le système d’abus ?
La pratique psychothérapeutique issue de la schémathérapie est complexe. En ce sens, nous allons donner quelques coups de pinceau sur le processus et les techniques de changement qui peuvent être utilisées dans ce schéma particulier :
Changement au niveau cognitif
La cognition est comprise en psychologie comme la manière dont les gens traitent les informations provenant de notre contexte. Il fait référence à la manière dont nous raisonnons sur les événements qui nous arrivent, sur les souvenirs que nous avons à cet égard et sur la façon dont nous sommes capables de résoudre des problèmes.
Les personnes qui ont été victimes d’abus développent une sensibilité particulière. Ils sont plus aptes à détecter les menaces environnementales, aussi petites soient-elles : ils sont hypersensibles.
L’objectif ici réside dans le fait de les aider à réduire la surveillance excessive de l’environnement.
L’objectif est d’offrir des points de vue alternatifs sur l’intentionnalité des autres dans les comportements qu’ils adoptent.
Changement émotionnel
Les souvenirs que ces personnes ont de situations de violence passées sont bouleversants. Parfois, ils sont si douloureux que lorsque vous vous en souvenez, vous ressentez une colère très intense. Surtout quand ils se souviennent des agresseurs.
L’objectif ici est de favoriser l’expression de cette colère cachée pour lui permettre de faire surface. À cette fin, des stratégies narratives sont souvent utilisées, comme la rédaction de lettres.
Changement au niveau comportemental
Être progressif est la clé. Le processus de faire à nouveau confiance aux gens est loin d’être facile. Il faut le faire petit à petit, progressivement et surtout en toute sécurité.
En ce sens, nous travaillons à partir de comportements qui impliquent l’intimité. Par exemple, partager des souvenirs et des secrets avec des personnes avec qui nous nous sentons à l’aise. Il est également essentiel d’enseigner à mettre des limites sur les aspects qui nous font mal.
Vous défendez-vous ? Savoir se défendre est important lorsque nous nous sentons la cible d’abus. Pour cela, nous pouvons utiliser la communication assertive. Le fait de fixer des limites implique également de supposer qu’il y aura des moments où, lorsque les limites sont franchies de manière répétée et délibérée, nous devons réfléchir au fait de savoir si cela vaut la peine pour nous de continuer à entretenir ce lien spécifique avec cette personne spécifique.
Si vous vous sentez la cible d’abus constants et que vous êtes loin de savoir comment y remédier, il est probable que votre psychologue ou votre psychiatre de confiance puisse vous aider.
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