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Comment notre cerveau produit-il du déjà-vu ?

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Vous êtes en vacances. Vous avez enfin le temps de faire ce voyage dont vous rêviez depuis si longtemps. Un pays étranger, là où tout est nouveau pour vous… pourtant, un matin, vous descendez prendre votre petit-déjeuner dans un petit café d’une rue quelconque, vous vous asseyez, et soudain, vous pensez : « vous êtes déjà venu ici, ces vieux bâtiments vous sont familiers, cette rue pavée, ces lampadaires et même l’odeur… tout cela vous est familier ».

Comment est-ce possible si vous n’y êtes jamais allé auparavant ? Un autre phénomène courant est le suivant : vous discutez avec quelqu’un, peut-être même une dispute où les émotions sont très intenses. Mais n’avez-vous pas déjà vécu cela ?

En effet, ces types de situations sont assez courants et déconcertants, à tel point qu’ils ont toujours attiré l’attention de scientifiques et d’experts de divers domaines désireux de nous donner leurs explications au sein de leurs propres disciplines. Les scientifiques, mais aussi les surnaturels. Voyons donc aujourd’hui quelles réponses nous trouvons dans notre propre cerveau, en découvrant de quelle région provient le déjà-vu.

La fonction du gyrus denté et le déjà-vu

Le nom de cette structure cérébrale peut vous sembler quelque peu troublant : gyrus denté. Mais, en réalité, c’est une petite région très particulière avec une fonction extrêmement spéciale. Il fait partie de l’hippocampe, dont nous vous avons souvent parlé tant il est étroitement lié à la mémoire et à notre partie émotionnelle.

En fait, ce que fait le gyrus denté est très simple et pertinent : il est en charge de la soi-disant mémoire épisodique. Autrement dit, c’est lui qui évoque et raconte nos événements autobiographiques ; c’est lui qui associe une odeur à un souvenir, une rue à une conversation, ce restaurant à ce dîner où le repas est mal passé, ce banc dans un parc à une personne qui n’est jamais venu à notre rendez-vous…

Le gyrus denté est ce qui nous permet également de différencier des situations très similaires, en nous permettant de les situer dans le temps. Par exemple : l’achat que vous avez effectué aujourd’hui n’est pas le même que celui que vous avez effectué la semaine dernière, et cette personne que vous avez rencontrée aujourd’hui au travail, vous ne l’aviez jamais vue ailleurs ni à aucun autre moment.

Pourquoi apparaissent-ils ?

À ce stade, nous allons vous montrer ce que les scientifiques nous disent. Nous pouvons adopter l’approche que nous voulons mais, en réalité, ce qui est clair, c’est qu’à ce jour, il n’y a toujours pas de consensus :

  • Susumu Tonegawa est un neuroscientifique qui a travaillé avec un groupe de personnes vivant constamment ce phénomène de déjà-vu. Pour lui, ce n’est rien de plus qu’un problème de mémoire, une petite erreur qui survient lorsque notre gyrus denté ne parvient pas à différencier deux situations très similaires. Il s’agit d’un phénomène courant et persistant dans des maladies telles que la maladie d’Alzheimer.
  • Une autre théorie que nous devrions prendre en compte est la soi-disant « mémoire des rêves ». Parfois, pendant ces moments où nous sommes plongés dans une dimension onirique, nous nous retrouvons impliqués dans des histoires, des scénarios et des situations que le cerveau invente. Ce sont des rêves très vivants dans lesquels nous vivons intimement différents événements.

Plus tard, dans notre vie quotidienne et lucide, nous entrons en contact avec des situations qui « nous semblent familières ». Le gyrus denté a du mal à différencier si ce que nous vivons a déjà été vécu ou si c’est bien nouveau. Ai-je déjà été dans les rues de ce pays ? Ou est-ce que cet endroit me rappelle peut-être un rêve que j’ai fait ? C’est un domaine d’étude vraiment intéressant.

  • Un dernier aspect à prendre en compte est le profil des personnes chez qui, selon les statistiques, le déjà-vu survient plus fréquemment. Ce sont des personnalités sensibles, intuitives et créatives. Par créatives, nous ne voulons pas dire « qu’elles inventent ces expériences de façon volontaire ou involontaire », pas du tout. Ce sont des personnes aux compétences plus ouvertes, plus réceptives et donc plus créatives. Des profils qui, lorsqu’il s’agit de se souvenir de quelque chose, accèdent plus facilement au plan de l’inconscient de notre cerveau, celui qui n’est pas si accessible à tout le monde.

Toutes ces théories ne nous ont pas encore apporté de conclusion claire. Mais, sans aucun doute, chacun de nous est libre d’adopter l’approche qui convient le mieux à ses propres expériences. Quelle est la vôtre ?

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ChMaille

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