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Le chagrin émotionnel, au-delà de la tristesse

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Vivre un chagrin émotionnel, c’est comme vivre sous des tonnes de tristesse et de découragement. Peu de sensations sont plus anéantissantes pour l’être humain que cette sensation imprécise, confuse, profonde et persistante. C’est comme une noyade, une pression dans la poitrine ou une boule dans l’esprit qu’il est difficile de démêler.

S’il est vrai que toute émotion n’est rien de plus qu’une réponse à des fins d’adaptation, il existe des états psychologiques plus faciles à comprendre et à réguler. On éprouve du chagrin face à une sorte de perte ou de déception. Vous ressentez de la colère ou de la frustration après une colère, un malentendu ou une injustice. Cependant, qu’est-ce qui déclenche ce que nous appelons la « lourdeur » ?

En réalité, cet état combine plusieurs processus émotionnels à fort impact. Cela le fait souffrir de l’attitude envers le comportement. Le corps ralentit, tout pèse beaucoup plus, la motivation est absente, nous ne trouvons aucun espoir et le monde semble un peu plus gris à travers ces lentilles lourdes. Que pouvons-nous faire dans ces situations ?

“La lourdeur est une maladie dans laquelle chaque patient doit se soigner”

.-Voltaire-

Qu’est-ce que le deuil émotionnel ?

Le mot chagrin est composé de deux termes latins : pensum et umbre. Le premier signifie « poids » et dérive de pendere (se suspendre en raison de la force de gravité terrestre) et le second est un suffixe de qualité. Tout cela pourrait se traduire par quelque chose qui exerce sur nous un poids angoissant, un fardeau qui pèse sur nous, qui nous ralentit et nous laisse la rouille de la tristesse.

La vérité est que nous pouvons nous sentir désolés pour beaucoup de choses. Perdre son emploi, subir une perte, une rupture amoureuse… Cependant, cet état a une autre cadence qui va au-delà de la simple tristesse. C’est quelque chose d’aussi profond que diffus.

De fait, le deuil émotionnel est tellement complexe et impressionnant qu’il fut un temps où cette dimension était très présente en philosophie.

Le philosophe Jean-Paul Sartre nous a parlé dans La Nausée de son sentiment de pessimisme et de morosité existentielle. Ce sentiment découlait (selon lui) de la perception du vide, de la solitude, de ne pas comprendre quel est le sens de soi avec la société, de voir sa propre liberté limitée. Plus tard, Rollo May se plongera également dans ce concept.

Pour Rollo May, psychologue humaniste et existentialiste, le deuil faisait partie de la dépression. Elle révélait l’incapacité de la personne à construire un avenir et à clarifier ses significations vitales et sociales.

Le fardeau des événements stressants répétés

Sous la lourdeur émotionnelle, il y a quelque chose de plus que la tristesse et ce manque de sens dont parlait l’existentialisme. En réalité, cet état psychologique découle également de l’expérience de plusieurs événements stressants répétés dans le temps. D’une certaine manière, cela est également lié à la théorie de la dépression d’Aaron Beck.

En d’autres termes, lorsque nous avons diverses expériences de vie défavorables ou problématiques, il est très facile de dériver vers un état mental dominé par la négativité. On arrête de faire confiance à l’avenir. Il regarde tout à travers le filtre de la menace et de l’inquiétude. Nous tombons dans le chagrin parce que ce que nous avons déjà vécu « nous pèse » et parce que ce qui peut arriver suscite en nous une plus grande inquiétude.

Ainsi, une étude de l’Université de la Colombie-Britannique met en lumière cette association. Les événements stressants sont dans de nombreux cas le déclencheur d’une dépression majeure. Des facteurs tels que le chômage, les problèmes familiaux, l’incertitude ou le fait d’avoir à faire face à une maladie construisent progressivement cette lourdeur mentale qui nous étouffe et nous enlève le moral.

Deuil émotionnel et somatisation

En effet, le deuil émotionnel a une particularité et c’est la somatisation. Ce stress accumulé au fil du temps, le désespoir, la tristesse et l’apathie finissent par adhérer au corps. La dalle des émotions se matérialise dans la douleur physique, l’épuisement, l’engourdissement musculaire et une sensation de lenteur.

Presque sans s’en rendre compte, on se retrouve piégé dans un cercle vicieux qui se nourrit de lui-même. Le malaise émotionnel qui persiste jour après jour finit par se transformer en malaise physique. Ainsi, cette sensation de “lourdeur” dans le corps qui nous empêche de mener une vie active normale diminue également davantage notre esprit.

C’est comme vivre dans une prison de surpoids mental et physique qui fait mal, qui nous met en colère, qui nous rend captifs de quelque chose que nous n’arrivons pas à définir.

Le problème avec la détresse émotionnelle est qu’elle est causée par une combinaison de nombreux facteurs. Nous avons du mal à définir à quoi cet état mental et physique est dû. En même temps, nous désespérons de nous sentir si apathiques, endoloris, ennuyeux…

main touchant l'eau

Comment enlever le poids de l’inconfort et de la souffrance

Lorsque nous nous sentons tristes, non seulement le monde ralentit, mais nos esprits sont également ternes et engourdis. Tout cela est l’effet d’un stress chronique et, parfois, aussi d’une dépression majeure sous-jacente. Le plus approprié dans ces cas est de demander une aide spécialisée.

Cependant, n’oublions pas un aspect. Le deuil émotionnel est un amalgame de nombreux sentiments qui doivent être spécifiés, identifiés et nommés . Il est également essentiel de désactiver ce biais d’interprétation qui qualifie tout de mauvais et de négatif. Qui regarde la vie avec désespoir construit sa propre prison de barreaux de verre.

Essayons de définir des pauses entre les événements et les performances. Autrement dit, chaque fois que quelque chose se produit, nous évitons de lui donner une interprétation défavorable. Si une telle personne ne nous appelle pas, ne pensons pas mal. S’il y a de mauvaises nouvelles dans l’actualité aujourd’hui, évitons de penser à la fin du monde. Au cas où il pleuvrait aujourd’hui, ne tenons pas pour acquis qu’il pleuvra demain aussi.

Comprendre les mécanismes que notre esprit utilise pour nous affaiblir est toujours utile. De même, nous devons aussi nous permettre de faire face au désespoir. C’est vrai que la vie est compliquée et parfois beaucoup de choses compliquées nous arrivent les unes après les autres.

Apprendre à naviguer dans l’adversité est un outil de vie que nous devons tous acquérir pour être à l’abri du chagrin… Celui qui s’acharne toujours à alourdir notre chemin.

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ChMaille

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