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Personnalité et effet placebo : une relation marquante

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L’effet placebo est l’un des phénomènes les plus intéressants et les plus énigmatiques. En fait, la science n’a pas d’explication précise, bien qu’elle en ait une esquisse très approximative. En ce sens, une étude menée à l’Université du Michigan a révélé qu’elle est liée à la personnalité d’un individu.

N’oubliez pas que le nom d’effet placebo est donné aux changements que l’on s’attendrait à voir se produire chez la personne dans un état similaire à celui que la personne pense vivre. Par exemple, il est très courant pour la recherche d’avoir un groupe témoin à qui on dit qu’une intervention – un médicament – est appliquée alors qu’elle ne l’est pas. Ce qui est curieux, c’est que dans de nombreux cas, ce groupe non traité connaît une amélioration.

L’effet placebo est évoqué depuis le XVIIIe siècle, lorsque les médecins de l’époque ont remarqué que certaines substances ou interventions produisaient des résultats positifs chez les patients, même si elles étaient inoffensives. Cependant, ce n’est qu’en 1955 que Henry Beecher a démontré l’effet en tant que tel et l’a enregistré dans la recherche et les pratiques médicales.

« Nous avons fini par découvrir que la plus grande influence provenait d’une série de facteurs liés à la capacité de l’individu à se remettre de l’adversité, à endurer et à surmonter les facteurs de stress et les situations difficiles. Les personnes présentant ces facteurs étaient celles qui ont montré la plus grande capacité à prendre des informations environnementales [le placebo] et à les transformer en un changement de biologie ».

-Jon-Kar Zubieta-

L’effet placebo

En général, depuis le vingtième siècle, l’effet placebo est décrit comme une sorte de cure par suggestion. Elle est produite par l’ingestion de soi-disant médicaments, mais aussi par la physiothérapie, les actes médicaux et même les interventions chirurgicales.

Il a été prouvé que cet effet produit des variations sur des paramètres objectifs tels que la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la température corporelle et autres – c’est-à-dire que la personne ne pense pas seulement qu’elle s’améliore.

Il a également été vérifié qu’il peut se traduire par des changements physiologiques complexes, tels que la libération d’endorphines pour réduire la douleur ou de dopamine pour contrôler les symptômes de la maladie de Parkinson ou de l’asthme.

De plus, il existe des preuves que l’effet placebo peut être maintenu dans le temps. Bref, dans certains cas, il peut être aussi efficace et durable qu’un « traitement royal ».

La relation entre la personnalité et l’effet placebo

Des recherches menées par l’Université du Michigan en collaboration avec l’Université de Caroline du Nord et l’Université du Maryland ont conclu qu’il existe une relation cohérente entre la personnalité et l’effet placebo. Apparemment, plus les gens sont hostiles, moins l’effet placebo fonctionne ; en même temps, plus il est résistant, plus il est efficace.

Pour réaliser cette étude, nous avons travaillé avec 50 volontaires, hommes et femmes sains, âgés entre 19 et 38 ans. Tous ont reçu un questionnaire pour identifier leurs traits de personnalité.

On leur a ensuite demandé de s’allonger sur un tomodensitomètre et on leur a dit qu’ils leur donneraient une injection de solution saline, ce qui causerait une certaine douleur. À un moment donné au cours du test, un anesthésique serait également appliqué pour soulager ce symptôme.

De même, on leur a demandé d’évaluer le soulagement qu’ils attendaient de l’anesthésie. Ils devaient répondre à cette question avant de commencer le test. Comme on pourrait le supposer, un tel anesthésique était le placebo.

Garçon pensant

Les résultats de l’expérience

Le test a duré 20 minutes, et pendant cette période, les participants ont reçu l’injection de solution saline et l’anesthésique présumé, alternativement. Pendant ce temps, une activité cérébrale a été observée.

En particulier, la quantité d’opioïdes naturels libérés dans certaines zones a été surveillée. C’était un indicateur à la fois de l’expérience de la douleur et de son soulagement. De même, des échantillons de sang ont été prélevés chez certains volontaires, afin de mesurer leur taux de cortisol, l’hormone du stress.

Dans les résultats finaux, il a été constaté que chez les personnes présentant certains traits de personnalité, l’effet placebo semblait être plus efficace. Les traits décisifs étaient la résilience, l’honnêteté et l’altruisme. Dans le même temps, ceux qui opéraient le moins cet effet étaient ceux qui avaient la colère et l’hostilité comme traits dominants.

Les chercheurs savent que l’expérience a été réalisée avec un très petit nombre de volontaires. Pour cette raison, ils ont averti que les tests devraient être effectués avec un plus grand nombre de personnes, afin de parvenir à des conclusions plus fiables. Cependant, cette étude à elle seule est hautement suggestive et apporte un éclairage nouveau sur ce phénomène très intéressant : l’effet placebo.

 

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