Amours dépressifs : quand l’amour est un plaidoyer

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Nous appelons les amours dépressifs ces liens amoureux qui naissent lorsque l’un ou les deux impliqués souffrent de dépression ou de problèmes importants en lien avec leur image. Dans ces circonstances, le sentiment et le lien lui-même acquièrent des caractéristiques spécifiques et sont vécus d’une manière particulière.

C’est peut-être un peu difficile à dire, mais nous devrions commencer par nous demander si ce sentiment qui surgit au milieu d’une dépression peut être appelé amour. Souvent, ce n’est pas un “bon amour”, ou du moins il est très difficile qu’il le soit. Aimer et être aimé nécessitent un certain équilibre préalable.

Bien que les amours dépressifs ne soient pas de l’ “amour” avec un grand A, cela ne veut pas dire qu’ils sont moins intenses. C’est même généralement le contraire. Ce sentiment peut sembler être la solution aux sautes d’humeur, mais finalement, tout se complique très vite.

“Le prix à payer pour sortir de la dépression est l’humilité.”

-Bert Hellinger-

La dépression comme une fissure amoureuse

La dépression est marquée par un sentiment de solitude intérieure et de manque. Indépendamment de ce que cela signifie du point de vue de la psychiatrie, en termes symboliques, ce manque, c’est de l’amour. Les personnes concernées en manquent envers elles-mêmes, la vie, ceux qui les entourent, etc.

Dans le monde strictement physique, il est certain que l’amour produit des transformations dans la chimie du cerveau. Aujourd’hui, nous savons que tomber amoureux implique une grande décharge de neurotransmetteurs, dont beaucoup augmentent la sensation de bien-être.

Mettre l’un et l’autre ensemble conduit à une conclusion gênante. Chimiquement, l’amour pourrait être un “médicament” contre la dépression. À son tour, du point de vue symbolique, l’amour satisferait le manque ressenti. Nous arrivons ainsi à une idée discutable : la solution à tout se trouve dans l’amour.

Les amours dépressifs

Les amours dépressifs naissent lorsque la personne en manque émotionnel ou chimiquement déséquilibrée trouve un objet qui transforme sa condition. Dans un premier temps, tomber amoureux déclenche ce cocktail indispensable de neurotransmetteurs et cette sensation subjective de plénitude qui manquait cruellement.

L’autre est un monde qu’une personne souffrant de dépression peut utiliser pour se sentir mieux. En plus de la distance avec le véritable amour que cette posture égoïste implique, l’étape suivante n’est généralement pas aussi harmonieuse que la première.

Tôt ou tard, l’autre cesse d’être l’objet qui réconforte ou équilibre. Comme ce n’est pas une drogue, les contradictions et les lacunes feront surface. L’idée selon laquelle quelque chose ne va pas surgit, et l’autre est prié de redevenir cet objet qui a été inventé au départ. Cet objet qui résout l’inconfort.

Vivre des amours dépressifs.

Ce qui manque à l’équation

Ce qui manque à l’équation de l’amour dépressif, c’est précisément l’amour. Il ne s’agit pas seulement de se laisser aimer, mais aussi pouvoir aimer un autre. Mais cela nécessite aussi la capacité d’abandonner et de s’abandonner. Il est impossible de ressentir ce sentiment sans amour-propre.

Un travail individuel est nécessaire avant de prétendre partager son intimité, avec un autre. Le plus grand risque dans tout ce scénario est que la personne souffrant de dépression conçoit l’image selon laquelle elle sera sauvée par un autre.

Cela, loin d’aider, sera un facteur supplémentaire d’inconfort. Cela peut même être vécu comme une catastrophe et comme la preuve ultime qu’il n’y a rien de plus dans la vie qu’une obscurité qui gouverne tout.

Les amours dépressifs ne fonctionnent pas sur le long terme. Si les deux personnes qui composent le couple traversent une dépression, il est possible que l’une des deux finisse par assumer le rôle du sauveur, mais à un moment donné, le lien s’effondrera.

Inutile d’être parfait pour vivre un amour authentique, mais il faut tendre la main et entretenir le lien à partir d’un endroit autre que le manque ou le besoin. Gardons cela à l’esprit.

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