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Thérapie cognitive pour les troubles de la personnalité

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Nous pouvons considérer Aaron Beck comme étant le père de la thérapie cognitive. Ce type de thérapie a montré son efficacité dans une multitude de problèmes psychologiques, tels que la dépression unipolaire, l’anxiété, les troubles sexuels, etc.

Dans le domaine des troubles de la personnalité, le traitement psychothérapeutique est plus complexe. Il est alors plus productif d’identifier et de modifier les problèmes “nucléaires”, c’est-à-dire les schémas sous-jacents.

La prémisse de base du modèle cognitif en relation avec les troubles de la personnalité est que la principale source d’affect et de comportement dysfonctionnel chez l’adulte réside dans la distorsion attributive et non dans la distorsion de motivation ou de réponse.

Pour la thérapie cognitive, les schémas sont des modèles de comportement qui ont tendance à produire systématiquement des jugements biaisés et une tendance à faire des erreurs dans certains types de situations.

Il est fréquent que les personnes concernées consultent un spécialiste pour des problèmes de dépression ou d’anxiété, des problèmes relationnels ou encore des situations externes qui incitent à solliciter de l’aide.

Les personnes atteintes d’un troubles de la personnalité se voient souvent comme des victimes des autres ou, plus globalement, “du système”. Elles ne savent pas pourquoi elles souffrent de ce trouble, ni comment modifier leur fonctionnement. Ces personnes ont tendance à penser que les autres doivent changer, un obstacle pour leur propre changement.

Les différences entre les troubles de l’Axe I et de l’Axe II

Lorsque nous utilisons la thérapie cognitive pour les troubles de la personnalité, nous pouvons voir la différence entre les troubles de l’Axe I – dépression, anxiété, etc. – et les troubles de l’Axe II – troubles de la personnalité.

Dans le premier cas, il existe des pensées négatives automatiques. Du type “je ne vaux rien”, “une vie comme celle-ci n’a pas de sens” et des croyances irrationnelles. Mais elles s’en remettent de manière satisfaisante avec la thérapie.

L’intervention pour modifier ces pensées et croyances est généralement réussie. Parfois, une rémission spontanée peut même se produire lorsque l’épisode “névrotique” s’apaise.

Il n’en va pas de même pour les troubles de la personnalité, dans lesquels ces pensées et croyances sont bien plus profondément enracinées. Les patients s’y tiennent, même si elles leur font du mal. Un phénomène qui rend l’intervention difficile.

Il en est ainsi parce que les croyances dysfonctionnelles des troubles de la personnalité sont “structurées”. C’est-à-dire incorporées dans l’organisation cognitive “normale” de la personne.

La première étape, qui à son tour est une grande avancée, se produit parce que le patient reconnaît l’irrationalité de ses croyances et est capable d’identifier l’effet négatif qu’elles projettent sur sa vie.

Les techniques de thérapie cognitive pour les troubles de la personnalité

Les techniques les plus importantes proposées par la thérapie cognitive pour les troubles de la personnalité sont :

La conceptualisation du cas

La conceptualisation spécifique de chaque cas est essentielle dans cette thérapie, car chaque patient est un monde. L’objectif est la compréhension par le patient de son comportement inadapté.

Des schémas peuvent être montrés au patient, tel un modèle explicatif de son problème, ainsi que des guides qui le conduiront à le résoudre. Certains thérapeutes utilisent un tableau noir pour montrer comment la mauvaise construction de la réalité dérive des croyances.

Le thérapeute peut, par exemple, tenter de montrer que les croyances du type “je suis un imbécile” sont la conséquence d’un parent strict qui a poussé son enfant à être perfectionniste. Le patient, pour compenser, a développé l’habitude d’humilier les autres en essayant de les contrôler, d’où l’apparition du trouble narcissique.

L’identification schématique

Le thérapeute utilise les données qu’il recueille pour déduire le concept de soi du patient, ainsi que les règles et formules que le patient suit dans sa vie. Les conceptions du patient sur les autres doivent également être identifiées. Un schéma cohérent de conclusions arbitraires refléterait une distorsion cognitive. On dit qu’il est “axé sur les schémas”.

La spécification des objectifs sous-jacents

Les patients poursuivent des objectifs généraux, bien qu’ils l’ignorent parfois. Le thérapeute, en identifiant les hypothèses conditionnelles, doit découvrir cet objectif et le faire apparaître à la personne.

Par exemple, un patient qui se dit : “je me sens mal dans les soirées où peu de gens viennent me saluer” dit en fait quelque chose comme “il est essentiel pour moi d’être aimé par tout le monde et si ce n’est pas le cas, eh bien, je n’en vaut pas la peine”. Par conséquent, dans ce cas particulier, l’objectif serait “d’aimer les gens”.

L’accent sur la relation thérapeute-patient

Les stratégies utilisées à cet égard sont :

  • la coopération, c’est-à-dire l’instauration d’un esprit de confiance ;
  • la découverte guidée ou la transmission d’une sensation d’aventure thérapeutique dans laquelle le patient s’assoit dans une expérience éducative humaine ;
  • l’utilisation de réactions de transfert, un outil pertinent en thérapie.
Découvrez la thérapie cognitive.

Les techniques cognitives

Les techniques utilisées sont des sondes cognitives avec lesquelles nous apprenons au patient à capturer des pensées automatiques et à les tester.

Le thérapeute peut utiliser la flèche vers le bas pour atteindre le schéma nucléaire. L’apparition d’une sensation forte chez le patient indique que nous avons atteint ce schéma. Une autre technique consiste à s’attaquer aux schémas.

En ce sens, nous avons trois options :

  • La restructuration schématique ou modification totale des régimes, ce qui est très difficile et parfois impossible. La modification schématique implique d’apporter des changements dans la manière de répondre au monde, plus petits que dans le cas précédent.
  • La réinterprétation des schémas consiste à aider les patients à comprendre et à réinterpréter leurs modes de vie.
  • La prise de décision est une autre des techniques utilisées. Le thérapeute peut utiliser les techniques de résolution de problèmes de D’Zurilla et Goldfried.

Les techniques comportementales

Les objectifs de ces techniques sont triples : modifier les comportements autodestructeurs, renforcer les capacités et proposer des tâches comportementales pour tester les cognitions.

Les techniques comportementales utilisées sont : la programmation d’activités, les tests cognitifs, la relaxation, la distraction…

La thérapie cognitive et évocation d’expériences d’enfance

Le matériel de l’enfance est essentiel dans les troubles de la personnalité. Il permet de découvrir les origines des modèles inadaptés.

La dramatisation et l’inversion des rôles sont utilisées pour mobiliser l’affect et produire la mutation des schémas nucléaires. Les patients doivent subir une catharsis émotionnelle pour prendre conscience et entreprendre la modification schématique.

La thérapie cognitive et utilisation du rappel d’image

Avec cette stratégie, il est prévu que le patient revive les expériences de l’enfance dans lesquelles il a appris ses schémas. Il ne s’agit pas seulement de les verbaliser. Pour générer un changement, il faut les interpréter.

La thérapeutique vient quand le patient, maintenant mature, change l’expérience qu’il a vécue enfant. Lorsque ces dramatisations se répètent et changent au stade adulte, les schémas inquiétants peuvent être modifiés. C’est comme refaire ce qui a été vécu de façon traumatisante.

Comment la thérapie cognitive aide-t-elle ?

Les conclusions sur la thérapie cognitive des troubles de la personnalité

Certaines études commencent à reconnaître l’efficacité de la thérapie cognitive pour les troubles de la personnalité. Ce que nous pouvons voir, c’est que le lien que le patient établit entre ses pensées actuelles et ses expériences passées joue un rôle angulaire.

Connaître l’origine de tout nous permet de prendre conscience de “pourquoi je suis comme ça, alors que je ne souhaite pas l’être”. Il est vrai que le passé est immuable, mais réinterpréter les situations de l’adulte rationnel et leur donner une fin moins traumatisante permet de comprendre que les choses auraient pu être autrement. Et c’est la clé du changement d’aujourd’hui.

Ainsi, à l’heure actuelle, il existe d’autres moyens. Il existe des alternatives et tout n’est pas perdu. Le patient comprend qu’il est un adulte et qu’il peut changer les habitudes émotionnelles, cognitives ou comportementales qui lui nuisent.

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