Je suis tombé amoureux. Cette phrase revient plus d’une fois dans notre vie. Ce sentiment, cette auto-affirmation que nous nous faisons avec un mélange de surprise, d’anxiété et de bonheur contenu s’accompagnent généralement d’un doute. L’autre personne ressent-elle la même chose ? Et si c’est le cas… Nous aimera-t-elle de la même façon et aussi intensément que nous ?
S’il y a bien une chose que nous aimerions, c’est que, en matière d’amour, tout soit identique, équilibré, réciproque à 200 %. Or, dans ces besoins, nous trouvons parfois des petites dissonances qui nous emplissent d’anxiété. Il y a ceux qui aiment et ont excessivement besoin de l’autre. Puis ceux qui en ont moins besoin, et d’autres qui aiment à moitié parce qu’ils préfèrent un amour recyclable, à utiliser puis à jeter.
Heureusement, nombreux sont ceux qui aiment de façon mature et responsable. Ceux qui sont conscients qu’aimer ne signifie pas coïncider en tout mais s’efforcent quand même de trouver des accords. De faire d’une relation un voyage de croissance et de découvertes.
Platon disait que les lois sont de trop là où règne l’amour mais, en réalité, en matière de relations affectives, on a besoin de beaucoup de normes et de décrets explicites pour que cette aventure à deux fonctionne.
Lorsqu’il s’agit de savoir si nous aimons et tombons tous amoureux de la même façon, la réponse est non. Chacun le fait d’une façon, ce qui ne veut pas dire que nous soyons incompatibles. Approfondissons ce point.
Je suis tombé amoureux : la psychologie de l’amour
Le champ de la psychologie étudie ce thème depuis des décennies. Comprendre les mécanismes à travers lesquels les personnes sont capables de ressentir le plus grand des bonheurs et, dans d’autres cas, la plus dévastatrice des tristesses ou déceptions, est quelque chose qui intéresse de nombreux domaines de connaissance. Les neurosciences, la philosophie et la sociologie approfondissent également cet aspect depuis longtemps.
L’un des apports les plus curieux et intéressants a sans doute été celui du psychologue John Lee dans son célèbre livre The Colors of Love (les couleurs de l’amour). Selon cet expert en amour et en sexualité de l’Université de Toronto, lorsque nous nous disons « je suis tombé amoureux », nous pourrions aussi penser à une série de couleurs.
Pour le docteur Lee, l’amour authentique contenait les couleurs primaires (bleu, rouge et jaune) car, d’une certaine façon, un amour réel se définit aussi par trois ingrédients basiques : passion, engagement et respect.
De l’autre côté, nous retrouvons ces amours qui ne se définissent que par des « couleurs secondaires », comme celle de celui qui ne cherche que le sexe, ceux qui veulent contrôler ou ceux qui voient l’amour comme un jeu. Dans ces derniers cas, l’amour sera un risque parce qu’il ne mènera qu’au malheur.
Intéressons-nous maintenant à d’autres théories sur la façon dont nous tombons amoureux et sur les facteurs qui nous différencient.
L’amour au premier regard/L’amour à feu doux
« Je suis tombé amoureux dès que je l’ai vu », « je suis tombé amoureux petit à petit, presque sans m’en rendre compte, au fil des mois ». Le temps définit aussi le langage de l’amour. Il y a ceux qui s’y soumettent au bout de quelques secondes, en voyant cette image fascinante, en restant captivés par cette gestualité ou cette façon de s’exprimer qui reflète, à parts égales, de la confiance en soi et du mystère.
D’autres, en revanche, ont besoin que les aiguilles de l’horloge aillent moins vite. Ce sont ceux qui, après des mois ou des années d’amitié, découvrent que l’affection est plus profonde, pleine de tonalités, et qu’elle a besoin d’autre chose. Le temps est un facteur qui nous différencie les uns des autres lorsque nous tombons amoureux.
Les personnes qui cherchent à combler leurs vides/Celles qui n’ont besoin de rien et le trouvent
En matière d’amour, il y a ceux qui avancent, tels des explorateurs, en quête d’une personne très concrète. Ce sont des profils présentant de grandes carences, aussi bien en termes d’estime de soi que de concept de soi. Ces personnes veulent absolument trouver quelqu’un qui pourrait renforcer et nourrir chacun de leurs vides, elles recherchent des âmes sœurs qui se transforment en leur autre moitié ; des victimes, en fin de compte, de snipers émotionnels.
Dans le cas opposé, nous retrouvons ceux qui, tout simplement, n’ont besoin de rien. Ceux qui avancent dans la vie en étant réceptifs et en se sentant comblés, sûrs d’eux, disposés à profiter du quotidien. Pour ces personnes, l’amour ne se cherche pas, il se trouve, et quand cela se produit, il se vit avec bonheur et maturité.
Je suis tombé amoureux de son physique/Sa conversation m’a touché en plein cœur
Il y a des coups de foudre qui entrent directement par les yeux. Et, oui, parfois, on peut découvrir que, derrière ce visage parfait, se cache une personne exceptionnelle. Dans d’autres cas, l’amour arrive avec ce quotidien où les conversations en face à face ou la complicité construite au rythme de Whatsapp créent cette magie, qui fait finalement s’allumer un amour intense.
Comme nous le voyons, il y a une infinité de formes et de mécanismes derrière l’apparition de ce sentiment. Ainsi, et même si, au début, lorsque nous nous disons que nous sommes tombés amoureux, nous pouvons nous sentir effrayés et heureux, à parts égales, le plus important vient après.
Peu importe que ce qui nous fascine le plus lors de la première phase soit le physique ou le nombre de passions que nous avons en commun. Chacun franchit le seuil de l’amour à sa façon. Le plus décisif arrive plus tard, lorsque nous nous trouvons déjà dans le cœur de l’autre. Il s’agira du moment où tout prendra un sens et où nous serons réellement mis à l’épreuve, en faisant preuve de courage, d’engagement et de responsabilité.
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