L’inquiétude pathologique est semblable à une pièce fermée qui vient peu à peu à manquer d’oxygène. C’est se perdre dans un labyrinthe sans issue, c’est une maison sans fenêtres et en même temps, marcher vers une pente sans bien comprendre pourquoi nous n’arrivons pas à faire demi-tour. Cet état psychologique constitue, comme nous pouvons l’imaginer, la base des troubles anxieux.
Pourquoi le faisons-nous ? Pourquoi l’esprit humain est-il si facilement entraîné dans ce genre de situations angoissantes ? Une chose que nous devons comprendre, c’est que l’inquiétude est en effet la composante cognitive de l’anxiété. C’est ce qui l’alimente et qui, à son tour, la rend si résiliente. Il ne faut pas non plus négliger un autre aspect : l’inquiétude se nourrit de la peur.
Nous avons tendance à nous inquiéter lorsque nous ne sommes pas sûrs de ce qui va se passer, lorsque nous nous disons que quelque chose de mal va arriver ou lorsque, dans notre tentative de résoudre un problème, nous doutons de presque tout. On pourrait en déduire que derrière tout cela se cache du négativisme. Cependant, nous aurions tort ; derrière le négativisme se cache, en réalité, l’ombre de la peur.
L’inquiétude, lorsqu’elle est pathologique, se transforme en angoisse mentale. Dans ce scénario psychologique, les idées et les désirs ne grandissent pas, et encore moins l’espoir. Par conséquent, nous devons détecter ce type de schéma mental afin de le désactiver. Découvrons-en plus à ce sujet.
Pourquoi nous préoccupons-nous et à quoi cela sert-il ?
En soi, s’inquiéter est un processus psychologique normal. Son but est de résoudre un problème, une inquiétude qui, pour une raison quelconque, nous enlève notre calme. Cette activation cognitive, émotionnelle et psychophysiologique nous amène à employer, dans des circonstances normales, certaines stratégies d’adaptation pour réduire l’incertitude, les craintes et pour apporter des solutions à l’événement.
Il est également intéressant de savoir qu’au cours des dernières années, l’intérêt de la science pour les préoccupations s’est accru de façon notable. Il n’y a pas si longtemps encore, l’accent était presque exclusivement mis sur la connaissance de « combien » un être humain s’inquiète et comment cela affectait notre anxiété.
Ces dernières années, cependant, des études comme celle menée par le Dr Mark Freeston de l’Université de Californie, aux Etats-Unis, ont tenté de déterminer les sources de préoccupation qui inquiètent presque tout le monde.
Vos préoccupations concernent deux causes très spécifiques
Selon les travaux du Dr Freeston et de son équipe, la plupart de nos préoccupations auraient deux origines :
- Nous nous inquiétons parce que nous anticipons un événement négatif : nous craignons, par exemple, de décevoir les autres, de ne pas obtenir ce que nous attendons, de perdre quelque chose qui a un sens pour nous, ou même d’éprouver des sentiments de culpabilité pour ne pas avoir fait certaines choses d’une certaine façon
- La deuxième raison pour laquelle nous nous inquiétons est assez curieuse : en moyenne, on en vient à penser que « s’inquiéter beaucoup » des choses nous rend plus responsables. C’est comme si passer de nombreuses heures à réfléchir à certaines choses nous aidait à trouver la solution et à avoir un plus grand sentiment de contrôle. Alors qu’en fait ce n’est pas toujours le cas, car l’inquiétude excessive nourrit l’anxiété
L’inquiétude pathologique et le cycle de rétroalimentation
Une inquiétude excessive entraîne une inquiétude pathologique. Ce sont des états où l’esprit ne cesse de penser aux mêmes choses, en anticipant même les résultats négatifs. C’est une sorte de rumination où, loin de résoudre un problème, elle le magnifie, en intensifiant aussi le malaise émotionnel.
D’autre part, il est important de prendre en compte un aspect. La préoccupation pathologique provient d’un cycle curieux de rétroalimentation entre notre amygdale et le cortex préfrontal. L’amygdale est cette région destinée à détecter les risques et à envoyer un message d’alarme au cerveau, un signal qui se traduit par un état émotionnel très spécifique : la peur et la détresse. Face à cet état, notre cortex préfrontal est incapable de penser de façon logique et réfléchie pour donner des réponses plus précises à nos préoccupations.
Que pouvons-nous faire dans ces circonstances ?
Trois clés pour faire face à l’inquiétude pathologique
Une façon de réduire l’inquiétude pathologique et cette énergie négative qui alimente notre cerveau est de parler. Les stratégies verbales sont connues pour agir comme des mécanismes cathartiques pour réduire l’angoisse. N’hésitez donc pas, par exemple, à dialoguer avec quelqu’un qui sait écouter, comprendre et être proche. En parlant aux autres, nous pouvons détecter plus rapidement nos idées irrationnelles et les approches qui alimentent réellement la souffrance.
La seconde est d’atteindre un esprit calme. Dans un scénario mental calme, les émotions sont équilibrées, le cerveau respire, les idées circulent et l’angoisse perd de son pouvoir. Pour atteindre cet état intérieur idéal, il existe des stratégies intéressantes comme la relaxation, la promenade ou la pratique de la pleine conscience.
La troisième étape consiste à cesser d’être obsédé par le problème et à se concentrer sur les solutions. Peu importe comment nous en sommes arrivés là. De plus, la dernière chose que nous devrions faire est de prévoir ce qui pourrait ou non se produire. L’essentiel est de définir objectivement le problème et de penser à des stratégies d’adaptation.
En conclusion, un seul aspect doit être souligné : lorsque nous sommes constamment soumis à un état d’inquiétude pathologique, il est conseillé de consulter des professionnels spécialisés. Il existe des thérapies très efficaces pour générer des changements et gagner en bien-être, ne l’oublions pas.
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