Tout d’abord, sachez que maîtriser un trouble obsessionnel-compulsif est tout à fait possible. Cependant, ceux qui en sont atteints et leur entourage pensent bien souvent qu’ils sont enfermés dans un tunnel sans échappatoire. Néanmoins, il existe des traitements psychologiques efficaces pour faire face à cette difficulté.
Wikipedia nous indique que l’obsession est « une idée ou un sentiment qui s’impose à la conscience de la personne qui le ressent comme contraignant et absurde, mais qu’il ne parvient pas à chasser ». Dans le langage familier, on parle plus de manie que d’obsession. En effet, on réserve le terme « obsession » à une manie ou une fixation très forte et très dérangeante.
Il est possible de maîtriser le trouble obsessionnel-compulsif
Les deux grandes peurs de l’être humain sont la mort et la folie. Ces deux concepts impliquent un processus sans retour. De plus, ils indiquent une perte de contrôle de soi. C’est cette peur de la folie qui conduit de nombreux patients à nier leurs obsessions. Ou du moins à réfuter la gravité de leurs symptômes.
En vérité, tous les symptômes obsessionnels n’ont pas la même gravité. La symptomatologie obsessionnelle fait un peu penser aux fameuses poupées russes. Les symptômes s’imbriquent l’un dans l’autre jusqu’à ce qu’on arrive au plus petit. Le trouble obsessionnel-compulsif est le niveau le plus grave. Il se manifeste par des obsessions et des compulsions incapacitantes.
Beaucoup de personnes qui souffrent de trouble obsessionnel-compulsif en éprouvent souvent de l’embarras et de la gêne. Ils sont alors peu disposés à chercher de l’aide. De plus, parmi ceux qui ont eu le courage de faire une démarche thérapeutique, beaucoup ont été déçus des résultats obtenus.
En effet, certains professionnels de la santé, même s’ils sont bien intentionnés, ne sont pas toujours formés convenablement pour leur fournir des stratégies efficaces. Ce type d’expérience conduit souvent le patient à ressentir plus de souffrance et de culpabilité. Finalement, il se décourage et devient méfiant. C’est ainsi que nombre de personnes perdent espoir et confiance dans leur capacité à maîtriser le trouble obsessionnel-compulsif.
En réalité, il n’existe toujours pas de remède médical. Cependant, les psychologues disposent d’outils intéressants pour surmonter le trouble obsessionnel-compulsif. Le traitement de choix se base sur la thérapie cognitivo-comportementale.
Les thérapies contre le trouble obsessionnel-compulsif
Les thérapies issues du courant cognitivo-comportemental ont toutes un élément en commun dans leur processus de traitement des personnes souffrant de troubles obsessionnels-compulsifs. Les recherches menées par le Dr Lewis ont en effet démontré que la thérapie comportementale entraîne des changements positifs dans l’activité cérébrale (Yaryura-Tobias et Neziroglu, 1997b).
La thérapie cognitivo-comportementale aide le patient en lui fournissant les outils nécessaires pour gérer ses obsessions sans avoir à céder à ses compulsions. En effet, le fait de céder à ses obsessions est un comportement qui renforce ces mêmes obsessions. L’utilisation régulière de certaines techniques apprises en thérapie aide à rendre les symptômes plus gérables.
Toutefois, un traitement comportemental réussi exige motivation et pratique quotidienne. Lorsque la thérapie est associée à un traitement médicamenteux, les effets positifs sont d’autant plus forts. En effet, le médicament agit sur les taux de sérotonine et stabilise le patient pour que la thérapie puisse l’aider.
Sur quoi s’appuie la thérapie cognitivo-comportementale du trouble obsessionnel-compulsif ?
Les principales techniques pour dompter le trouble obsessionnel-compulsif sont l’exposition et la prévention de la réponse. Le but de l’exposition est de réduire l’anxiété et l’inconfort associés aux obsessions. Il s’agit d’un processus dit d’habituation. C’est un processus naturel qui bloque le comportement compulsif en soi.
Concrètement, il est question de longue exposition à l’anxiété et à des situations de la vie quotidienne qui suscitent des comportements rituels (les compulsions). C’est ce qu’on appelle l’exposition « in vivo ». Par exemple, dans le cas d’une obsession à la saleté. On demandera à la personne de toucher un objet sale en sachant qu’elle ne se lavera pas ensuite les mains.
Peu à peu, le patient se rend compte que ce type de geste n’a pas de conséquences dramatiques. Il se rend également compte qu’à un moment l’anxiété qu’il ressent commence à diminuer. En effet, le corps lui-même désactive les mécanismes d’alerte de manière naturelle. C’est ce qu’on appelle le processus d’accoutumance.
Idéalement, l’exposition se fait par étapes. De petites étapes qui conduisent à l’objectif final. A savoir, une accoutumance complète à l’objet ou à la situation redouté. Pour ce faire, on établit une hiérarchie de l’exposition. De l’anxiété la plus faible vers l’anxiété la plus grave.
Prévention des rituels et changements cognitifs
Le but de la prévention des rituels est de diminuer la fréquence de ces derniers. On apprend au patient à faire usage d’alternatives à la compulsion lorsque certaines pensées le tourmentent.
La composante cognitive de la thérapie cognitivo-comportementale consiste à modifier les pensées et les fausses croyances. Toutefois, il convient de noter que la thérapie cognitive n’est utile que si elle est associée à l’exposition rituelle et à la prévention. A défaut, les résultats observés ne seront pas très probants.
Comme nous l’avons vu, il existe donc des outils et des approches qui peuvent aider à maîtriser le trouble obsessionnel-compulsif. Dans la plupart des cas, cela passe par des techniques d’exposition, de prévention de la réponse et de modification des croyances irrationnelles.
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