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Nouvelles addictions : classification et intervention

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Les addictions représentent l’un des plus grands problèmes psychologiques et ce sont les problèmes les plus difficiles à traiter. L’inconfort lié au syndrome d’abstinence est si intense qu’il est très difficile pour le patient de ne pas succomber à la tentation. Au-delà des addictions classiques que nous connaissons tous telles que les drogues ou la dépendance émotionnelle, de nouvelles addictions sont apparues.

Les drogues ont le pouvoir d’offrir à notre cerveau une gratification terriblement forte très rapidement. Et ce n’est pas tout… Elles sont aussi capables de soulager des sensations négatives. Nous aurons alors tendance à soulager un sentiment désagréable tel que la tristesse en ayant recours à cette source de satisfaction rapide. La même chose se passe avec l’ennui et la colère. La drogue apaise cette sensation que nous ne sommes pas capable de tolérer ; c’est à ce moment-là que l’on parle de dépendance.

À l’heure actuelle, de plus en plus nombreuses sont les personnes qui ne tolèrent pas l’inconfort lié au fort désir d’obtenir quelque chose. Il peut s’agir d’informations sur les réseaux sociaux, de la faim ou du besoin d’être productif.

Dans la suite de cet article, nous vous invitons à découvrir quelques-unes des nouvelles addictions décrites par l’auteur Vicente Caballo. Il est fort probable que l’une d’entre elles vous concerne, car ces nouvelles addictions font partie de notre vie quotidienne. De plus, étant légales, ces addictions sont complètement normalisées.

Il est important d’identifier ces nouvelles addictions et d’œuvrer pour les combattre. Si nous ne le faisons pas à temps, ces addictions peuvent devenir chroniques et compromettre les relations sociales, les relations familiales ou provoquer des interférences sur le terrain académique et professionnel.

L’addiction à Internet, l’une des nouvelles addictions

Nous pouvons considérer qu’un patient est accro à Internet lorsqu’il n’utilise pas tellement cet outil comme un moyen d’obtenir une information mais plutôt comme un moyen d’échapper psychologiquement à la vie quotidienne.

Les personnes concernées passent trop de temps sur Internet. La durée oscille entre quatre et quatre-vingt heures par semaine avec des sessions qui peuvent parfois durer vingt heures. Elles ont tendance à consommer des stimulants tels que le café afin de prolonger les heures de connexion. Elles tentent également de cacher leur comportement addictif et leur besoin excessif. Certaines d’entre elles ont des problèmes de santé à cause de cette addiction, tels que le syndrome du canal carpien.

Au sein de cette catégorie, nous pouvons distinguer l’addiction suivante : l’addiction au cybersexe ou aux salles de chat intimes qui encouragent le sentiment d’acceptation au sein d’un groupe.

L’addiction au téléphone portable

Le téléphone portable génère des récompenses continues en raison de sa fonction communicative. Il permet d’attirer l’attention d’un entourage important et ainsi de générer un sentiment d’acceptation. Tout cela en temps réel et de façon immédiate. C’est pourquoi son pouvoir addictif est très fort.

L’addiction au téléphone portable est l’une des plus compliquées à traiter car, à l’heure actuelle, c’est un objet de la vie de tous les jours qui est devenu un véritable besoin.

 

L’addiction à la nourriture

L'addiction à la nourriture fait partie des nouvelles addictions

On parle également d’hyperfagie. L’addiction à la nourriture se caractérise par une consommation excessive de nourriture : la personne consomme de grandes quantités d’aliments sans pourtant ressentir une faim physique et elle continue de manger jusqu’à ressentir une sensation de satiété agréable. Généralement, une fois rassasiée, elle se sent coupable.

Cette addiction est généralement liée à un état anxieux ou stressant qui dure dans le temps, tel qu’un état dépressif.

Les aliments préférés des personnes qui souffrent de cette addiction sont généralement les hydrates de carbone qui se métabolisent rapidement et qui stimulent l’activité sérotoninergique (les sucreries, les produits laitiers…).

L’addiction au travail, l’une des nouvelles addictions

Les personnes concernées par l’addiction au travail pensent de façon récurrente au besoin d’être productives. Cela les pousse à travailler de façon constante. Elles n’apprécient pas les vacances et, qui plus est, présentent des distorsions cognitives vis-à-vis des exigences professionnelles. Elles peuvent ainsi penser : « Si je ne vais pas à la réunion de demain, je suis un raté. »

Cette addiction est étroitement liée à une faible estime de soi et au besoin de perfectionnisme.

 

Le traitement

Les addictions citées ici ne sont pas les seules addictions. Nous pouvons en citer bien d’autres : l’addiction au sexe, l’addiction au shopping, l’addiction à l’exercice physique…

Les nouvelles addictions ne figurent pas encore dans les classifications diagnostiques en tant que tel, mais il est fort probable qu’elles finissent par faire partie de ces classifications dans un futur proche. D’ailleurs, elles présentent presque les mêmes caractéristiques cliniques que les addictions aux drogues : perte de contrôle sur son comportement, dépendance psychologique, tolérance et abstinence.

Étant donné que les addictions comportementales partagent des points communs avec les addictions chimiques quant à leur démarrage et à leur maintien, les programmes d’intervention proposés sont similaires.

En ce qui concerne les addictions comportementales, le programme proposé par Echeburúa Corral y Amor (2005) est le plus détaillé. Le but ultime n’est pas l’abstinence totale comme c’est le cas avec les addictions chimiques. Il est question de réapprendre à contrôler son comportement, car ce sont des comportements nécessaires dans la vie de tous les jours, tel que nous l’avons vu avec l’addiction au téléphone portable.

Le programme cité comprend les éléments suivants :

  • motivation pour changer
  • analyse des stimuli associés à l’addiction
  • contrôle des stimuli identifiés
  • exposition et apprentissage des stratégies de solution face à des problèmes spécifiques
  • prévention de rechutes

Par ailleurs, en ce qui concerne les addictions technologiques, il existe des recommandations plus spécifiques :

  • rompre les habitudes de connexion
  • fixer des objectifs pour établir un horaire de connexion réaliste
  • utiliser des interrupteurs externes (alarmes)
  • utiliser des mémos pour se déconnecter
  • s’abstenir à certains moments sans renoncer à l’utilisation de la ressource en soi

 

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