Si vous connaissez le monde de Harry Potter, le nom de Dobby vous est probablement familier. Dobby est un elfe domestique qui se mutile souvent lorsqu’il ne répond pas aux attentes de ses maîtres (ou qu’il croit ne pas y arriver). Cela, en dépit d’un essai de scène comique, horrifie ceux qui se trouvent autour de lui. En effet, qui souhaiterait se faire du mal à lui-même ? Néanmoins, c’est une réalité que de nombreuses personnes vivent. C’est pourquoi cela s’est popularisé comme l’effet Dobby.
L’effet Dobby est directement lié à la forme dont l’elfe attachant se traite lui-même. Nous sentir coupable d’avoir fait quelque chose qui va contre nos valeurs ou que nous qualifions de « mauvais » est, dans une certaine mesure, normal. Le problème survient lorsque nous nous punissons constamment parce que nous nous sentons coupables de tout. C’est alors un problème bien plus grand. Nous nous rendons responsables à l’excès.
L’excès de culpabilité
Dans la société dans laquelle nous vivons, il existe plusieurs raisons de nous sentir coupables sans raisons réelles. Souvent, la culpabilité surgit parce que nous n’avons pas répondu aux attentes des autres ou de ce que la société attend de nous. Voici quelques exemples qui nous permettront de mieux comprendre :
- Être une mauvaise mère : de nombreuses femmes souffrent de ce que l’on connaît comme la dépression postpartum. Cela les rend coupables. En effet, être mère devrait correspondre à un « bonheur absolu ». Ainsi, dans les -nombreux- cas où on ne répond pas à cette attente, une culpabilité peut alors apparaître
- Mériter les coups de son partenaire : les personnes maltraitées justifient souvent les violences physiques de leur partenaire en raison d’actions ou d’attitudes qu’elles auraient eues. Elles ne sont ainsi pas capables de les abandonner parce que ce sont elles qui sont coupables
Il existe davantage de situations dans lesquelles une personne peut s’identifier à l’effet Dobby. La femme qui passe par la dépression postpartum l’alimente en se sentant coupable. La personne maltraitée fait de même en justifiant les violences qu’elle subit. De fait, c’est une sorte d’autoflagellation indirecte. Ce n’est pas elle qui se fait mal mais elle permet qu’une autre personne le fasse pour elle.
La responsabilité dans l’effet Dobby
La culpabilité n’a pas à être nocive. Néanmoins, elle l’est lorsqu’elle devient le moteur d’une punition sans aucun type de finalité au-delà de celle d’expérimenter une souffrance. Une culpabilité qui devient perverse lorsqu’elle achève notre assertivité, en permettant que d’autres nous fassent du mal. C’est exactement ce que vivait Dobby.
Cette responsabilité que nous portons sur nos épaules naît parfois pendant notre enfance. Nos parents vidaient peut-être sur nous toutes leurs frustrations. Ils nous disaient peut-être encore et encore que nous ne méritions pas ceci ou cela. Tout cela est resté dans notre esprit. Au fur et à mesure de notre croissance, nous apprenons à anticiper ce « C’est de ta faute » ou « Tu l’as mal fait ». Nous nous chargeons nous-mêmes de nous fustiger.
Malgré tout, on peut se défaire de cet effet Dobby. La meilleure manière est de réaliser un travail qui nous permette d’améliorer notre estime de soi. Une fois que nous avons réussi à améliorer ce concept que nous avons de nous-mêmes, nous pouvons commencer à être plus flexibles avec nos erreurs. Mais, surtout, nous cesserons d’exagérer notre responsabilité.
Si vous sentez que vous êtes pris au piège dans une espèce de grotte et que la culpabilité fait écho, si vous vous êtes identifié à l’effet Dobby, n’hésitez pas et recourir à un professionnel.
Votre dialogue interne s’améliorera ainsi que la manière dont vous vous traitez, en vous protégeant contre des phénomènes aussi dangereux que la dépendance émotionnelle de personnes qui sont prêtes à satisfaire leurs intérêts avec notre côté le plus vulnérable.
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