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La déstigmatisation de la maladie mentale

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De nombreux mythes négatifs ont toujours été associés au bien-être psychologique. Contrecarrer cette tendance implique une déstigmatisation de la maladie mentale. Ainsi, une fois que le stigmate et les possibles mythes associés auront été éliminés, nous pourrons bénéficier d’un autre point vue plus sain, plus compréhensif et exempt de préjugés.

Il s’agit d’une approche qui abandonne la vision de la santé mentale d’un point de vue pathologiste. En d’autres termes, elle refuse de se fixer sur la maladie et sur les aspects négatifs qui lui sont associés. Pour cela, une approche complètement différente de la réalité est nécessaire.

Nous allons donc vous expliquer en quoi consiste la déstigmatisation de la maladie mentale. Quels sont les acteurs les plus importants lors de ce processus ? Quels sont les défis auxquels nous devons faire face pour détruire les mythes ? D’où vient cette stigmatisation ? Et, enfin, comment la favoriser ?

Déstigmatisation de la maladie mentale : en quoi consiste-t-elle ?

La déstigmatisation de la maladie mentale suppose l’adoption d’une nouvelle perspective et l’abandon de préjugés et d’attitudes discriminatoires. Il s’agit, en somme, de réussir à voir la santé mentale d’une autre façon.

Parler de déstigmatisation signifie donc s’intéresser réellement au sens de la santé mentale. Cela veut aussi dire reconnaître les troubles qui lui sont associés à partir d’autres points de vue.

Origine de la stigmatisation de la maladie mentale

La stigmatisation de la maladie mentale s’est développée à travers différents mécanismes tout au long de l’histoire. Elle est née de la crainte, de mythes et de stéréotypes qui ont débouché sur la discrimination et le catalogage de ces personnes qui souffraient d’un problème de santé mentale.

Dans l’Antiquité, on établissait déjà des différences entre ce type de problèmes et d’autres qui relevaient du domaine de la santé. Ils étaient parfois perçus de façon négative (par exemple, à la Renaissance, on considérait ces maladies comme démoniaques). D’autres fois, on les associait à un point positif, comme le génie d’un auteur (à l’époque de l’avant-garde). En résumé, la perception de la santé mentale a toujours été liée à son contexte historique.

Il est important de prendre en compte que l’une des conséquences de la stigmatisation de la maladie mentale a été la marginalisation des personnes qui en souffrent.

Par ailleurs, la santé physique a toujours eu une place plus importante que la santé mentale, et ce tout au long de l’histoire. Cependant, on a peu à peu découvert l’importance des aspects psychologiques dans les problèmes physiques et la façon dont les deux étaient liés. Nous ne pouvons également pas oublier que selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé générale regroupe le bien-être psychique, social et physique.

Face à cette problématique, différents organismes de santé se sont chargés d’inculquer l’importance du bien-être mental en tant que partie fondamentale de la santé des personnes. Ainsi, progressivement, on a commencé à voir la santé mentale d’un point de vue différent. Mais la stigmatisation persiste malgré tout.

Les défis de la déstigmatisation de la maladie mentale

Pour que les stigmates associés à la maladie mentale disparaissent, nous devons commencer par faire tomber certains mythes erronés :

  • La santé mentale n’est pas importante. La santé a une nature multidimensionnelle. Si nous prêtons attention à chacun de ses domaines et faisons en sorte qu’ils aillent du mieux possible, nous aurons une meilleure qualité de vie.
  • Tous les malades mentaux sont des génies. Ce mythe provient de l’époque où l’on faisait référence à la folie pour exprimer le génie d’un auteur. Or, c’est loin d’être le cas; chaque être est différent, certains sont des génies, d’autres non.
  • Les personnes qui souffrent de troubles mentaux sont agressives, instables ou dangereuses. S’il est vrai que les troubles mentaux ont une incidence sur notre comportement, nos émotions et nos pensées, toutes les personnes souffrant d’une maladie mentale ne présentent pas ce type de traits. Elles peuvent traverser des périodes où ces caractéristiques sont plus visibles, oui, mais ce n’est pas une chose qui se produit tout le temps, ni avec tous les troubles, ni avec tout le monde.
  • La santé mentale n’influe pas sur la santé physique. Différents aspects de la santé mentale peuvent avoir une répercussion sur la santé physique car toutes deux sont extrêmement liées. L’exemple le plus clair est le stress.
  • Vous êtes votre maladie. Bien souvent, on catalogue une personne en fonction de sa maladie, comme si elle définissait son identité. Les gens ne voient pas au-delà de la dépression ou de la schizophrénie d’une personne. Ils interagissent en considérant la maladie mentale comme quelque chose de nocif.

Comme nous le voyons, ces mythes -fruits de l’ignorance- peuvent déboucher sur des attitudes de discrimination sociale, que ce soit parce que l’on a répandu l’idée que l’on doit craindre les personnes avec une maladie mentale ou parce que l’on pense que la santé mentale n’est pas importante.

Comment lutter contre la stigmatisation

Ainsi, si nous mettons en place des campagnes de prévention et de promotion de la santé mentale, il sera beaucoup plus simple de faire tomber les mythes qui accompagnent cette situation. Nous pourrons ainsi parvenir à une déstigmatisation de la maladie mentale. Pour cela, il faudrait faire preuve de :

  • Empathie. Nous mettre dans la peau de l’autre nous aidera à voir comment est cette personne et nous empêchera de nous laisser guider par les stéréotypes et les préjugés.
  • Compréhension. Voir au-delà de ce que nous pensons, être ouverts à de nouvelles perspectives sur la santé et essayer de comprendre comment fonctionne un problème mental nous permettra d’avoir une nouvelle vision sur ce sujet.
  • Travail d’équipe. À travers le travail en groupe, réalisé dans différentes disciplines, nous pourrons concevoir la santé d’un point de vue multidimensionnel et pas seulement physique.

Les plus grands défis consistent à voir les personnes avec une maladie mentale comme des personnes normales, sans besoin de les associer à une idée de danger.

Nous avons aussi besoin de comprendre que la santé est un concept global, dans lequel plusieurs facteurs interagissent. Aucun ne doit être exclu. Par conséquent, nous devons essayer d’éviter de suivre l’opinion social et d’aider à faire s’écrouler ces mythes.

déstigmatisation de la maladie mentale

 

Les acteurs dans la déstigmatisation de la santé mentale

Pour qu’il existe une véritable déstigmatisation de la maladie mentale, plusieurs acteurs doivent participer :

  • Les organisations. En réalisant des campagnes de prévention et de promotion de la santé mentale, en mettant en place des politiques et en effectuant un travail dans les communautés pour comprendre le problème.
  • Les personnes avec des problèmes de santé mentale et leurs famillesEn promouvant la santé mentale comme un problème qui touche tout le monde et en faisant tomber les mythes.
  • Les professionnels de la santé mentale. En expliquant aux personnes en quoi consiste la santé mentale.

Comment promouvoir la déstigmatisation de la maladie mentale ?

Pour qu’il y ait une diminution de la stigmatisation de la maladie mentale et que l’on parvienne à une situation de déstigmatisation, il faut travailler dans différents secteurs.

À ce sujet, López et d’autres collaborateurs ont suggéré, dans un article publié dans la Revue de l’Association Espagnole de Neuropsychiatrie, une stratégie complexe pour un problème complexe, c’est-à-dire agir à travers des interventions dans :

  • Les médias. L’objectif serait de promouvoir le concept de santé mentale d’un point de vue plus réaliste et positif. Le but est de pouvoir toucher le plus de personnes possibles.
  • Les diagnostics. L’usage des catégories diagnostiques doit être raisonnable, pour ne pas tomber dans des étiquettes.
  • Santé. Une attention sanitaire efficace qui promeut la santé et la prévention de la maladie mentale est requise.
  • Systèmes de soutien, de contact et d’interaction sociale. Pour que les mythes soient clarifiés et qu’il existe un traitement adéquat.
  • Mesures légales. Pour faire face aux processus de discrimination et de violence associés à la pathologie mentale.

S’il est évident que l’usage assertif de politiques et la transmission d’informations sont importants, ces mesures utilisées de façon isolée ne garantissent pas des changements durables. Le soutien et la compréhension nécessaires doivent surgir de chaque personne pour mettre fin à cette situation. La déstigmatisation de la santé mentale concerne tout le monde.

 

 

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