Le terme « harcèlement » est présent dans différents domaines de la vie quotidienne. Les plus petits souffrent d’harcèlement scolaire, aussi appelé bullying. Au sein d’un foyer, il peut y avoir harcèlement entre les différents membres de la famille. Dans le monde du travail, nous devons parfois faire face au mobing de certains collègues. Le harcèlement peut aussi concerner notre voisinage, on parle dans ces cas-là de blocking.
Comme nous pouvons le constater, hostilité, agressivité et violence entre les personnes sont à l’ordre du jour. Ici nous nous intéressons particulièrement au blocking, soit à l’harcèlement de voisinage. Ce terme désigne le harcèlement de certains voisins envers un autre qui vit dans le même bâtiment. Ou dans le même quartier. S’agissant de harcèlement, le problème ne se limite donc pas à des simples problèmes de cohabitation.
Puisqu’il y a harcèlement, la victime souffre alors des conséquences psychologiques que l’on observe habituellement chez la plupart des victimes de maltraitance. Ces symptômes sont généralement les suivants : une faible estime de soi, une peur et une anxiété constantes, le désespoir, des symptômes dépressifs et même des envies de suicide.
À l’heure actuelle, le harcèlement de voisinage ou blocking constitue l’objet de l’article 222-33-2-2 du Code pénal. Il s’agit donc d’un délit pouvant être puni par la loi.
Les phases du blocking
Le phénomène du blocking comporte plusieurs phases bien différenciées. L’idéal est de ne pas attendre de passer par toutes les phases pour résoudre le problème. Il faut dénoncer dès le début :
- La phase de conflit : généralement, le harcèlement de voisinage commence à prendre forme lorsqu’un problème de cohabitation n’a pas été résolu à temps. Par exemple, un des voisins a un chien qui aboie la plus grande partie de la journée. Aboiements qui dérangent un autre voisin
- Le début du harcèlement : le ou les voisins dérangés commencent à mettre en place des stratégies pour générer un certain malaise. Voici quelques attitudes : ne pas dire bonjour lorsque l’on croise le voisin qui nous dérange, faire des commentaires à voix basse… À ce stade, il est fort probable que la victime et les harceleurs nient le harcèlement. Si le déni persiste, il est fort probable que le harcèlement continue : refuser de voir la réalité telle qu’elle est finira par créer un vrai problème si ce refus n’est pas stoppé à temps
- L’intervention externe : la situation devient publique et différents organismes externes commencent à intervenir pour tenter de résoudre le conflit
- La marginalisation, la fuite ou l’exclusion : lors de cette dernière phase, la victime peut se sentir obligée d’abandonner son lieu de vie, de vendre son appartement… Si cela ne lui est pas possible, elle fera tout son possible pour éviter de croiser ses harceleurs (éviter l’ascenseur, se dépêcher dans le hall d’entrée..). À la longue, toutes ces stratégies la conduiront à l’épuisement total
Qu’est-il possible de faire au niveau psychologique ?
Lorsque le harcèlement est en marche, il est indispensable que la victime consulte un psychologue. Ce dernier pourra l’aider à gagner en confiance et en estime de soi. Il lui conseillera sans doute de ne pas rentrer dans les conflits. Et surtout de ne pas réagir face aux insultes ou aux humiliations. Lorsque la victime fait abstraction du comportement du harceleur en ne se montrant pas affectée, il se peut que ce dernier se fatigue. Bien entendu, cela n’est valable que si les humiliations que la victime subit sont seulement verbales. S’il y a maltraitance physique, il faut porter plainte.
D’ailleurs, aussi bien la victime que le harceleur devraient bénéficier d’une intervention psychologique. Avec cette approche, il est question de réaliser un bon entraînement en communication et en assertivité.
L’idéal est d’intervenir lorsque le harcèlement est en train de prendre forme, à savoir dans la première phase du conflit. C’est à ce moment-là, lorsque le conflit principal a lieu, que la victime et le harceleur doivent apprendre à bien communiquer. Une bonne communication est basée sur le respect et l’empathie.
Une mise en situation
Si, par exemple, un voisin a un chien qui aboie toute la journée et qu’un autre voisin s’en plaint, il est essentiel que ces deux voisins arrivent à un accord afin qu’il y ait une bonne entente par la suite. Le maître du chien peut, tout d’abord, s’excuser et garantir qu’il fera son possible pour que cela ne se reproduise plus (éducation canine, dresseurs, ne pas laisser le chien seul, trouver un jouet qui occupe le chien suffisamment longtemps…).
Quant au voisin qui se plaint et qui, si la situation ne se résout pas, finira probablement par devenir un harceleur, il doit tenter d’être plus flexible. Si le dérangement n’est pas démesuré, il peut peut-être tolérer ce bruit dérangeant de temps à autre.
Si les deux voisins parviennent à s’entendre, l’un faisant preuve de flexibilité et de tolérance et l’autre tentant de trouver une solution, il est probable que cette situation ne se transforme pas en harcèlement. En revanche, lorsque nous agissons sur la défensive, il est fort probable que la situation ne s’arrange pas et termine très mal.
Si, malgré tous les efforts, la situation ne s’améliore pas, la possibilité de déménager est à envisager. Mais en dernier recours. Au nouveau domicile, il est important que la victime de harcèlement se présente aux voisins et fasse part de sa situation (présence d’un chien, d’un bébé…). Et ce, afin d’éviter de se retrouver dans la même situation. Les voisins seront ainsi déjà prévenus et feront alors preuve d’une plus grande tolérance.
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