Il est minuit passé. J’essaie de dormir mais je n’y arrive pas. Chaque fois que mon corps et mon esprit s’approchent du sommeil, un picotement se met à courir entre mes jambes. Je dois les déplacer. Alors je lève une jambe et je la secoue en l’air. Je soulève l’autre et je répète la même manœuvre. On dirait que cette sensation désagréable s’est envolée.
J’essaie de dormir à nouveau, mais les picotements réapparaissent. Je me lève, je fais le tour de la pièce plusieurs fois, je me masse les jambes et je me donne même de petits coups. Il semble que les picotements ont diminué. J’ai réussi à adoucir les symptômes du syndrome des jambes sans repos (SJSR) suffisamment pour que le sommeil s’empare de moi.
Le syndrome des jambes sans repos n’est pas facile à décrire. De fait, on croit que les jambes bougent d’elles-mêmes. Cependant, ce qui se passe en réalité, c’est un besoin constant de bouger les membres inférieurs pour arrêter les picotements désagréables qui les traversent. Certaines personnes définissent ce picotement comme des fourmis qui montent et descendent le long des jambes. Mais quel est ce syndrome et quelles sont ses principales caractéristiques ? Et enfin, quel est son rapport avec le cortex moteur ? Commençons !
Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
Selon l’Association Espagnole du Sommeil (ASENARCO), le syndrome des jambes sans repos consiste en un trouble sensoriel et moteur défini selon quatre critères diagnostiques majeurs :
- Un besoin urgent de bouger les jambes. Normalement accompagné ou provoqué par une sensation, une douleur ou un inconfort désagréable.
- Les symptômes se manifestent et s’intensifient dans les situations d’inactivité. Par exemple, en position assise, couchée ou juste avant de s’endormir.
- Les symptômes disparaissent ou s’améliorent avec le mouvement ou en étirant les jambes. Pendant la durée de l’activité, une amélioration est perceptible, bien qu’elle puisse réapparaître juste après la fin des mouvements.
- L’existence d’un rythme circadien. Les symptômes apparaissent ou s’aggravent l’après-midi ou au crépuscule.
L’Association Espagnole du Sommeil met également en avant plusieurs critères d’aide au diagnostic :
- Apparition d’un trouble du sommeil
- Antécédents familiaux
- Examen neurologique normal
- Mouvements involontaires des jambes pendant la journée
- Mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil
SJR et cortex moteur
Le neurologue Francisco Aguilar (2007) souligne parmi les causes possibles de ce syndrome la carence en fer et la prise d’antidépresseurs tricycliques. Ainsi que des inhibiteurs du recaptage sélectif de la sérotonine, du lithium et de la caféine. De nouvelles découvertes, cependant, établissent un lien entre le syndrome des jambes sans repos et le fonctionnement anormal du cortex moteur.
Depuis l’école de médecine de l’Université Johns Hopkins, la recherche a mis en lumière la cause possible de ce syndrome. Apparemment, il pourrait être provoqué par l’hyperactivité du cortex moteur cérébral.
De cette façon, de nouvelles pistes de recherche peuvent être ouvertes pour aider à traiter plus efficacement ce syndrome. Rachel Salas, professeure de neurologie à l’Université Johns Hopkins, affirme que « la région du cerveau qui contrôle les jambes montre une plus grande excitabilité corticale dans le cortex moteur.«
Traitements
Traitement pharmacologique
Dans le domaine de la pharmacologie, pour traiter le syndrome des jambes sans repos, différents types de médicaments se distinguent.
- Les agonistes de la dopamine comme le ropinirole, le pergolide ou le pramipexole sont habituellement les premiers traitements les plus utilisés.
- Les benzodiazépines sont habituellement prescrites pour calmer les picotements et vous aider à dormir.
- Les antiépileptiques comptent également parmi les principaux médicaments contre ce syndrome. La gabapentine et la carbamazépine se distinguent.
- Les opioïdes sont aussi souvent vus pour leur pouvoir analgésique.
Traitement non pharmacologique
Modifier son mode de vie peut aider à soulager les symptômes de ce syndrome, en particulier ceux liés aux habitudes de sommeil. Certains des changements les plus recommandés sont :
- Le maintien d’un horaire de sommeil régulier.
- La réduction ou l’élimination de la consommation de substances telles que le café, l’alcool et le tabac.
- La pratique régulière d’une activité physique.
Conclusion
Malgré les progrès de la science, il reste encore beaucoup à faire. En ce qui concerne le syndrome des jambes sans repos, il nous reste bien des choses à découvrir. Les patients atteints de ce syndrome cesseraient non seulement de ressentir une sensation désagréable de picotement au niveau des membres inférieurs, mais retrouveraient également leur qualité de vie.
Éliminer ou, du moins, diminuer les symptômes associés à ce syndrome permet de s’endormir correctement et de pouvoir se reposer. Ainsi, au cours de la journée, la somnolence associée à un mauvais repos disparaîtrait, de même que la fatigue, l’épuisement et les altérations de l’humeur.
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