La croissance est peut-être l’objectif central dans toutes les économies du monde actuel. Il s’agit de l’un des grands mantras du capitalisme. On suppose que l’idée est une production en croissance, secondée par une consommation également en croissance. Plus pour plus. Cependant, ce schéma a donné lieu à des phénomènes indésirables. Le premier d’entre eux est une attaque systématique de la nature et de ses processus. Le second est une diminution notoire de la qualité de vie, aussi bien humaine que non humaine.
Selon la théorie de la décroissance, les êtres humains devraient travailler moins et avoir plus de temps libre. Ceci serait la base d’un nouveau modèle au sein duquel la production se régulerait ; les besoins des sociétés seraient satisfaits sans porter atteinte à l’environnement ou transformer l’être humain en un automate.
Décroissance de la consommation
Actuellement, presque toutes les personnes consacrent la majorité de leur temps à leur travail. Contrairement à ce qu’il se passait auparavant, ce travail n’a généralement pas pour but principal de satisfaire les besoins basiques. Petit à petit, l’être humain a développé de nouveaux besoins associés à la consommation.
À travers le travail, beaucoup de personnes cherchent à augmenter leur capacité de consommation. Avoir plus pour acheter plus, et peu importe si ce qu’on achète est important ou non. Il y a quelques décennies, les gens n’avaient besoin que d’un savon pour se laver; désormais, nous en avons besoin de cinq ou plus: celui pour les mains, celui du corps pour la douche, le shampoing, le savon intime, l’après-shampoing, etc.
La capacité de consommation a rapidement grandi dans de nombreuses sociétés. Cependant, cela ne signifie pas que les personnes sont plus heureuses ou se sentent plus comblées. Dans une étude réalisée au Canada, on a demandé à un groupe de volontaires s’ils pensaient être plus heureux que leurs parents. Seuls 44% ont répondu que oui, alors que la capacité de consommation avait augmenté de 60%.
Les bases de la décroissance
Le monde est arrivé à un point où le déséquilibre entre production et nature est devenu dangereux. Il existe de nombreux doutes à propos de la disponibilité de certaines ressources pour les nouvelles générations. Quelque chose ne va pas et la théorie de la décroissance affirme que la déficience se situe dans la production sans contrôle. La théorie de la décroissance propose huit mesures ou solutions pour le monde actuel.
Les huit points de la décroissance
- Réévaluer. Cette idée est liée au besoin de remplacer les valeurs individualistes et consommatrices par d’autres qui valoriseraient la coopération et le sens humaniste de la vie.
- Reconceptualiser. Il faut redéfinir les concepts de pauvreté et de richesse, de besoin et de consommation. Il est par ailleurs nécessaire d’adopter un point de vue différent face à la pénurie et l’abondance.
- Restructurer. Cela suppose l’adaptation de l’appareil de production à des objectifs tels que la protection de l’environnement, le bonheur humain… Il faudrait par exemple opter pour l’éco-efficacité et la simplicité.
- Relocaliser. Il s’agit de récupérer un ancrage régional. C’est une proposition qui va contre la production multinationale. Chaque territoire pourrait trouver une façon de produire les biens dont il a besoin.
- Redistribuer. Cela veut dire adopter une optique coopérative. En d’autres termes, les biens basiques doivent être accessibles à tous. La capacité d’acquisition des grands consommateurs mondiaux doit être réduite afin d’éviter la consommation ostentatoire.
- Réduire. Ici, la décroissance s’applique à la production et à la consommation. Par conséquent, aux heures de travail. Elle implique aussi de diminuer la consommation de médicaments et de réduire le tourisme de masse qui est en train de se transformer en fléau.
- Réutiliser. Il s’agit de prolonger le temps de vie utile des différents produits, d’éliminer la culture du « jetable ».
- Recycler. Cela signifie donner un traitement adéquat aux déchets, éviter les produits qui ne peuvent pas être recyclés et nous occuper de tout ce que nous produisons.
Il est clair que le système économique actuel ne génère pas de bonheur: il aboutit plutôt à une névrose, à une aliénation et à des inégalités. Heureusement, de nouveaux paradigmes comme la théorie de la décroissance commencent à se frayer un chemin dans le monde et à proposer des buts plus humains.
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