Devenir père est une expérience très intense pour certains hommes, au point qu’elle est très similaire à ce qu’une femme vit lorsqu’elle est mère. Plusieurs études menées auprès d’hommes devenus père ont confirmé que, chez les hommes aussi, se produisaient des changements physiologiques similaires à ceux qui se produisent chez les femmes.
Ces études montrent que, biologiquement, les hommes viennent au monde dotés des outils nécessaires pour être parent et profiter de cette expérience. Nous pourrions penser que certains ne sont pas enclins à s’impliquer profondément dans cette merveilleuse situation en raison de l’influence de facteurs culturels.
Tout comme le fait d’être mère a des significations différentes pour une femme, les hommes ont également de nombreuses façons de gérer l’expérience de la paternité. La vérité est que la nature a préparé le terrain pour qu’il s’agisse d’une expérience gratifiante et pleine de sens.
« Je pense que devenir père change inévitablement votre vision de la vie. Je ne dors pas suffisamment. Et les choses les plus simples de la vie sont totalement satisfaisantes.”
-Hugh Jackman-
Devenir père : s’attendre à des changements hormonaux
L’objet de la recherche de l’Université Emory, laquelle a été publiée dans la revue Hormones and Behavior, était la relation entre l’expérience de la paternité et les changements hormonaux. Dans le cadre de cette étude, des volontaires ont été recrutés et tous avaient un point commun : des enfants en bonne santé âgés entre 1 et 2 ans.
Tous les participants ont été controlés à travers des scintigraphies cérébrales fonctionnelles par résonance magnétique. Chacun des volontaires a dû regarder une photographie de leur enfant ainsi que celle d’un enfant et d’un adulte inconnus.
Cela a permis de constater une plus grande activité neuronale dans les systèmes cérébraux associés à la récompense et à l’empathie lorsque les pères voyaient les photos de leurs enfants. Cela résultait d’une augmentation de la production d’ ocytocine, la fameuse « hormone de l’amour ». Des études antérieures montraient déjà ce même phénomène chez les mères.
Ces données ont corroboré les conclusions d’une autre enquête menée en 2014 et publiée dans PNAS. Cette enquête montrait que les pères qui sont les principaux pourvoyeurs de soins d’un bébé présentent une activité cérébrale très similaire à celle des femmes qui sont mères.
La dépression postpartum
La dépression post-partum est un état de tristesse, de vide et d’apathie que de nombreuses femmes éprouvent après une grossesse réussie. Nous estimons qu’elle affecte jusqu’à 30 % des mères. Elle est si visible chez certaines d’entre elles qu’elle est souvent confondue avec une psychose.
Une étude publiée dans la revue Pediatrics et dirigée par le Dr Craig Garfield montre toutefois un autre panorama. La recherche révéla en effet qu’un nombre important de pères présentaient également des signes de dépression post-partum. Il conclurent que ces traits étaient plus visibles chez ceux qui ne vivaient pas avec leurs enfants.
Les recherches montrent que ces symptômes sont présents chez jusqu’à 10 % des hommes qui ont des enfants pour la première fois. Il a également été établi que, contrairement aux mères, la dépression post-partum apparaît chez les pères entre le troisième et le sixième mois de vie du bébé.
La psychologue canadienne Francine de Montigny considère qu’un parent sur 10 souffre de dépression post-partum. Ce qui, selon elle, déclenche cette image est la peur de l’échec en tant que père et la compétition pour l’attention et l’affection de la mère.
La paternité dans le monde d’aujourd’hui
La paternité a souvent été dévalorisée, surtout dans les sociétés les plus patriarcales. Devenir père est souvent perçu comme une expérience davantage liée à l’affect qu’à la responsabilité.
Or, de nombreux pères s’impliquent profondément dans l’éducation de leurs enfants. Ils prouvent qu’il est possible de trouver un équilibre à cet égard et d’abandonner la traditionnelle répartition des tâches.
Les études le corroborent. Elles prouvent que devenir père provoque des changements hormonaux positifs. L’augmentation de la production d’ocytocine, observée dans la première expérience précitée, suppose la présence d’un état d’esprit proche de ce que nous appelons le bonheur.
Dans la seconde étude sur la dépression post-partum, les facteurs qui influencent ne sont pas tant physiologiques, mais psychologiques. La vérité est qu’ils sont présent alors qu’ils sont traditionnellement négligés.
Devenir père est une expérience merveilleuse qui, si elle est pleinement assumée, augmente le bien-être. Les hommes, tout comme les femmes, ont cependant besoin de soutien et de compréhension pour faire face à cette belle expérience.
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