Philip Zimbardo a rapidement été reconnu en tant que psychologue et chercheur social controversé. Son étude inhérente à la prison de Stanford n’était que le germe de son intérêt à découvrir pourquoi les individus se transforment et se comportent de manière totalement inattendue dans certaines situations.
Quelles sont les raisons pour lesquelles une bonne personne commet un acte odieux ? Pourquoi une personne intelligente peut-elle faire quelque chose de totalement absurde et irrationnel ? Telles sont les questions auxquelles ce brillant psychologue a consacré toute sa vie. Une étude qui a porté ses fruits et qui a mis en exergue de nombreuses réponses.
Ses contributions à la psychologie ont été extrêmement importantes. Il en est ainsi notamment des effets que le contrôle absolu peut avoir sur la conscience des individus, ou les conséquences de la pensée sectaire et collective.
Il s’est par ailleurs activement impliqué dans l’étude de la timidité, de la motivation et des perspectives humaines au fil du temps. Découvrez donc, ci-après, l’un des psychologues les plus controversés et qui a le plus contribué aux études contemporaines.
La vie académique de Philip Zimbardo
Philip Zimbardo est né à New York le 23 mars 1933. Nous disposons de peu d’informations sur son enfance mais nous savons qu’il a été un élève brillant. En 1954, il a obtenu une triple spécialisation en psychologie, sociologie et anthropologie. Un an plus tard, il obtenait son doctorat en psychologie à l’Université de Yale.
Il a enseigné pendant une brève période à Yale au sortir de ses études. Néanmoins, il a quitté Yale quelques temps après pour devenir professeur de psychologie à l’Université de New York, où il a exercé jusqu’en 1967.
Après son passage à New York, il enseigna pendant un an à l’Université de Columbia jusqu’à ce qu’il s’établisse comme membre de la Stanford University School of Psychology en 1968. Il y resta jusqu’en 2003 et donna ensuite des conférences pendant encore quelques années.
La prison de Stanford
Son étude inhérente à la prison de Stanford l’a rendu célèbre en 1971. Utilisant les sous-sols de l’Université de Stanford, Zimbardo a attribué au hasard deux rôles différents aux groupes d’étudiants qui ont collaboré avec lui sur l’expérience. Cette dernière réunissait en tout 24 étudiants, tous de sexe masculin.
Zimbardo a reproduit une prison fictive dans laquelle certains des sujets étaient les prisonniers et d’autres, les gardiens. L’expérience devait théoriquement durer deux semaines. Or, elle a été interrompue au bout de 6 jours en raison des comportements et réactions extrêmes des deux groupes.
Les individus qui exerçaient le rôle de gardiens de prison ont en effet rapidement commencé à montrer un comportement absolument sadique et cruel envers les prisonniers de l’expérience. Les prisonniers déclenchaient quant à eux des émeutes et nombre d’entre eux ont rapidement développé des comportements dépressifs ainsi qu’une certaine perte d’espoir.
Des débats existent encore aujourd’hui sur le fait de savoir si cette expérience manquait ou non d’éthique. Malgré les critiques auxquelles il a dû faire face, Philip Zimbardo a développé les résultats de cette expérience en établissant des parallèles avec la prison d’Abou Ghraib. Ceci l’a mené à publier son livre L’effet Lucifer : Des bourreaux ordinaires.
Inventaire sur la perspective temporelle
Philip Zimbardo a mis au point un formulaire pour mesurer la perspective qu’une personne entretient sur le passé, le présent et l’avenir. Ce test mesure 5 attitudes différentes liées au passage du temps : le passé négatif, le passé positif, le présent fataliste, le présent hédoniste et l’avenir.
Cette idée considère que la vie des individus se détermine par leur perspective du temps qui passe. Il a énuméré pour ce faire une série de paradoxes qui influenceraient notre comportement personnel et culturel.
Les paradoxes se réfèrent fondamentalement au fait que les individus ne sont généralement pas conscients du puissant effet que le passage du temps a sur nos émotions et nos pensées. Notre expérience personnelle détermine en effet notre perspective du temps. Ceci constitue par ailleurs à une perspective groupale et culturelle qui finit par façonner une nation.
Philip Zimbardo, après l’expérience de Stanford
Si l’expérience de la prison de Stanford l’a rendu célèbre, les contributions de Philip Zimbardo ont été nombreuses. En 1977, Zimbardo a créé The Shyness Clinic, un centre d’aide aux personnes visant à surmonter et vaincre leur timidité pour évoluer dans des contextes sociaux.
Son travail de consultant et de chercheur dans ce centre a duré plusieurs décennies. Le contrôle de l’esprit et le comportement de groupe cultivé sont d’autres domaines d’étude auxquels il s’est consacré pendant de nombreuses années.
En 2002, il a été nommé président de l’Association Américaine de Psychologie. Il a également fondé le projet Heroic Imagination, organisation qui étudie et encourage l’héroïsme dans notre vie quotidienne.
Philip Zimbardo a par ailleurs été à l’origine d’une série télévisée largement acclamée intitulée Discovering Psychology. Il s’agit d’une série tendant à rapprocher le public des principes et des théories qu’étudie la psychologie.
Comme vous pourrez le constater, Zimbardo a été incontestablement très prolifique. Outre sa célèbre expérience, il s’est intéressé à divers domaines qui lui ont permis d’approfondir ses recherches, dont il a publié les résultats à travers de nombreux ouvrages.
Ses contributions à la psychologie sont énormes, si bien qu’il est difficile de les délimiter. Ses recherches nous ont par ailleurs laissé des données et des preuves qui ont servi de point de départ à de nombreuses investigations.
Philip Zimbardo fait partie de nos psychologues sociaux préférés. Il était audacieux dans ses recherches. Il a réussi à mettre en lumière de nombreux faits surprenants sur l’être humain qui nous ont aidé à mieux nous comprendre en tant qu’individus et en tant que société.
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