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Qu’est-ce que la clinomanie ?

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Avez-vous déjà entendu parler de la clinomanie ? Il s’agit d’un trouble anxieux dont le symptôme principal est une envie irrépressible de rester au lit. Ce symptôme génère de l’inconfort et de la tristesse, en plus d’autres symptômes, et tous finissent par interférer de manière significative dans la vie de la personne atteinte de clinomanie.

Mais quels autres symptômes implique-t-elle ? Que savons-nous d’autre sur ce sujet ? Bien qu’il s’agisse d’un trouble en soi, c’est-à-dire qu’il peut (ce qu’il fait généralement) apparaître de façon isolée, la vérité est qu’il peut surgir de façon comorbide avec d’autres troubles mentaux. Lesquels ? Découvrez tout dans cet article !

« Le lit a été le nid et la chambre de la civilisation, la tentation des femmes et des enfants, des riches et des pauvres. Le lit a été le saint sacrement du plus grand moment que j’ai vécu, aimé et partagé avec tous les hommes. Celui qui l’a inventé n’a même pas révélé son nom. »

-JC Aragon-

Qu’est-ce que la clinomanie ?

Le mot clinomanie vient du grec et se traduit littéralement par « l’obsession du sommeil ». On l’appelle aussi la clinophilie. La clinomanie consiste en une obsession ou un besoin extrême de rester au lit beaucoup d’heures par jour sans cause organique (maladie ou médicament) pour l’expliquer. On la classe comme un trouble anxieux. Mais comment savons-nous que nous sommes atteints de clinomanie ? Comment se manifeste-t-elle ?

La réalité est que beaucoup de gens aiment rester au lit, soit juste au moment où ils se réveillent (ces « cinq minutes de plus »), pendant la sieste ou lorsqu’ils s’endorment. Ceci est assez courant et n’est pas synonyme de problème. Cependant, on peut déjà parler de l’existence d’une problématique quand l’envie de rester au lit finit par devenir une obsession.

D’autre part, il faut aussi s’inquiéter du fait que rester au lit plus longtemps que d’habitude interfère avec la vie de tous les jours et le fonctionnement normal. Un exemple serait d’arriver en retard au travail plusieurs jours de suite à cause de cela, d’arrêter de s’occuper de nos enfants, de laisser brûler notre dîner, etc. Tout cela doit se produire à plus d’une occasion pour penser que l’on souffre de clinomanie.

Symptômes de la clinomanie

Nous venons de dresser une définition générique de la clinomanie. Mais quels sont ses symptômes associés ? Il sera utile, pour savoir si l’on souffre de ce problème, d’observer si l’on en manifeste. Les plus courants sont les suivants :

  • Obsession grandissante pour tout ce qui touche au lit et à ses accessoires : coussins, draps, couvre-lits, etc.
  • Difficulté à sortir du lit à chaque fois que nous essayons, comme si une force invisible nous tirait et nous en empêchait.
  • Apparition de sautes d’humeur soudaines ; par exemple se réjouir quand on doit rester à la maison (ou au lit) et se sentir déprimé quand il faut en sortir.
  • Sentiment de confort profond lorsque nous nous allongeons dans le lit.
  • De plus en plus, pendant notre temps libre, nous nous limitons à rester au lit, réduisant le nombre d’activités en dehors de la maison et avec des amis ou en famille.

Comment affecte-t-elle sur le plan psychologique ?

Nous avons vu les symptômes les plus fréquents de clinomanie, qui peuvent être facilement détectés dans notre vie de tous les jours. Mais, plus précisément, savons-nous comment ce trouble nous affecte sur le plan psychologique ? Jetons un bref coup d’œil aux symptômes psychologiques qu’il provoque :

  • Sentiments de culpabilité : celle-ci apparaît parce qu’on reste beaucoup d’heures au lit. Elle peut même se transformer ou s’associer à un sentiment d’inutilité. C’est-à-dire que, dans la clinomanie, la personne peut se sentir coupable de rester autant d’heures sans rien faire d’autre que se retourner et somnoler dans son lit.
  • Sentiments de tristesse : comme dans un cercle vicieux, la personne passe plus d’heures au lit, ce qui la fait se désintéresser d’autres choses, et ne s’intéresser à rien fait qu’elle a tendance à rester encore plus au lit. Tout cela finit par provoquer des sentiments de tristesse, d’apathie, d’aboulie et de démotivation.
  • Sentiments de solitude et d’incompréhension : en poursuivant le cercle vicieux évoqué, la personne cesse de faire des choses et d’interagir avec les autres, ce qui finit par générer plus d’apathie et un profond sentiment d’incompréhension et de solitude.
  • Isolement social : enfin, la personne finit par s’isoler du reste du monde, dans son propre lit. Il s’agirait ici d’un signal d’alarme qui nous dit que nous avons vraiment un problème de clinomanie.

Femme au lit avec clinomanie

La clinomanie est-elle associée à d’autres troubles ?

La clinomanie est, en soi, un trouble anxieux. Cependant, il est également vrai qu’elle est fréquemment associée à d’autres troubles mentaux caractéristiques. Deux des plus courants sont : la dépression et la schizophrénie.

Dans la dépression, des symptômes tels que l’anhédonie, l’aboulie ou l’apathie apparaissent. À leur tour, ces symptômes sont liés à la clinomanie car ils impliquent une perte de désir, de plaisir et de volonté de faire quoi que ce soit. Ainsi, la personne dépressive qui présente ces symptômes est plus susceptible de manifester également une clinomanie et a tendance à rester au lit pendant de longues heures.

De plus, de nombreux troubles du sommeil apparaissent dans la dépression (insomnie, somnolence diurne, sommeil non réparateur…). En effet, l’Institut du Sommeil affirme que 80 % des patients souffrant de dépression se plaignent d’une détérioration à la fois de la quantité et de la qualité du sommeil. Selon l’Institut lui-même, le trouble du sommeil le plus associé à la dépression est l’insomnie, qui fait qu’il y a des difficultés à initier et/ou maintenir le sommeil.

Dans le cas de la schizophrénie, la clinomanie peut apparaître dans la schizophrénie de sous-type catatonique, avec des symptômes associés tels que : catalepsie ou immobilité, rigidité corporelle, etc. Si ces symptômes apparaissent au lit, bien qu’ils soient de nature diverse, on peut parler de clinomanie.

Comme pour la dépression, des troubles du sommeil peuvent également survenir dans la schizophrénie. Selon le Lundbeck Institute, la schizophrénie perturbe le sommeil et les rythmes circadiens. Logiquement, le traitement d’une clinomanie à l’autre sera variable (sans trouble mental de base) car, comme on peut le voir, il y a ici un trouble mental sous-jacent.

« N’oubliez pas de vous endormir avec un rêve et de vous réveiller avec un but. »

-Anonyme-

 

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ChMaille

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