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Colombophobie : la peur des pigeons

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Les phobies spécifiques sont des troubles anxieux qui ont une prévalence annuelle de 3,6 % (vs 4,52 % de la prévalence vitale). Ce sont les troubles anxieux qui ont la plus grande prévalence au sein de la population. L’une de ces phobies est la colombophobie ou peur des pigeons.

Les phobies spécifiques, et plus concrètement les phobies animales comme celle-ci, apparaissent généralement au moment de l’enfance.Si on ne les traite pas, elles auront du mal à disparaître de façon spontanée. Quels sont les symptômes de ce trouble et comment peut-on le traiter à partir d’une thérapie ?

Colombophobie : en quoi consiste-t-elle ?

La colombophobie ou peur des pigeons est une phobie spécifique de type animale, et les phobies spécifiques sont des troubles anxieux. Elles se caractérisent par une peur irrationnelle, intense et disproportionnée face à un certain stimulus ou une certaine situation ; dans ce cas, les pigeons.

L’évitement (symptôme comportemental) apparaît, ainsi que des symptômes psychologiques (mal-être dès qu’on pense à un pigeon) et des symptômes physiologiques tels que tachycardie, transpiration ou pression dans la poitrine quand on pense au stimulus phobique ou quand on est devant lui. Plus la phobie est grave, et plus les symptômes sont précoces. 

Peur disproportionnée des pigeons et évitement

Les phobies spécifiques vont au-delà de la peur car, plus que d’une peur, nous parlons de panique ou d’une anxiété excessive si nous prenons en compte l’objet qui produit ces réactions. En général, les phobies se produisent face à des objets ou des situations qui, en soi, ne sont pas dangereux (et, s’ils sont potentiellement dangereux, les symptômes de la phobie sont disproportionnés).

Par ailleurs, avec les phobies spécifiques, comme c’est le cas de la colombophobie, on voit apparaître un évitement du stimulus phobique (ou une “résistance” face à ce dernier, avec un mal-être important). Ainsi, la personne qui est atteinte de colombophobie évitera à tout prix de se retrouver à proximité de pigeons.

Les causes de la peur des pigeons

Les phobies spécifiques apparaissent pour de multiples raisons, mais la cause la plus fréquente est une expérience traumatique avec le stimulus phobique. Dans ce cas, la cause la plus probable est une mauvaise expérience avec les pigeons (une attaque, par exemple). De plus, cet animal produit aussi un certain dégoût, ce qui augmente l’activation émotionnelle associée à la phobie.

Une autre cause fréquente de la la colombophobie est liée au fait d’avoir dans son entourage quelqu’un qui a peur des pigeons ou qui a eu une mauvaise expérience avec cet animal. Par ailleurs, une certaine prédisposition personnelle (biologique) aux troubles anxieux pourrait aussi être une cause de colombophobie.

Le traitement de la peur des pigeons

Selon le Guía de tratamientos psicológicos eficaces (Guide des traitements psychologiques efficaces) de Marino Pérez (2010), il existe deux traitements efficaces et validés pour les phobies spécifiques : la thérapie par exposition et la thérapie cognitive.

La thérapie d’exposition

Si on travaille à partir de la thérapie d’exposition, on encouragera le sujet à s’exposer de façon progressive aux pigeons. Dans un premier temps, à travers l’imagination, puis à travers la réalité, en nous rapprochant un peu d’eux, puis un peu plus, etc.

Normalement, on élabore une hiérarchie d’items allant du moins anxiogènes au plus anxiogène et on “vainc” ces items petit à petit. L’objectif de l’exposition est que la personne soit capable de faire face au stimulus phobique sans que toutes ces réactions physiologiques propres aux phobies spécifiques n’apparaissent (sueurs, pression dans la poitrine, nausées, vertiges, etc.).

La thérapie cognitive

À travers la thérapie cognitive, on travaille surtout avec la restructuration cognitive. Son objectif est de modifier progressivement les pensées dysfonctionnelles que la personne a par rapport aux pigeons et de les remplacer par d’autres plus réalistes et adaptatives.

Parmi les pensées que nous pouvons retrouver chez quelqu’un qui est atteint de colombophobie, nous avons : “les pigeons sont dangereux”, “les pigeons vont me faire du mal”, “ils vont me faire peur”, “je vais perdre le contrôle quand ils seront à proximité”, etc.

Thérapie psychologique.

La thérapie brève stratégique

Les deux traitements mentionnés sont les plus validés du point de vue de la thérapie cognitive et comportementale. Mais il existe d’autres méthodes. Par exemple, avec la thérapie brève stratégique, on travaille à partir de la curiosité.

Le but est que le patient développe de la curiosité et non de la peur pour l’objet craint. On travaille aussi, avec cette approche, à partir de solutions pratiques et créatives et, surtout, en évaluant les stratégies déjà utilisées par le patient.

Le rôle du dégoût dans les phobies

Et vous, avez-vous peur des pigeons ? Avez-vous déjà essayé de combattre cette peur ? Il est important de faire la différence entre la véritable peur vis-à-vis de l’animal et le dégoût que l’on ressent car, dans ce second cas, il ne s’agit pas d’une phobie.

Néanmoins, il est vrai que les phobies des animaux (comme, par exemple, celle des cafards) impliquent un certain dégoût par rapport au stimulus craint. En effet, le dégoût est la source de nombreuses phobies ; il s’agit d’une sensation physique d’écœurement face à différents stimuli comme l’odeur ou l’aspect.

“N’ayez pas peur de la prison, de la pauvreté ou de la mort. Ayez peur de la peur.”

– Giacomo Leopardi –

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ChMaille

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