Nous pouvons représenter l’anxiété comme une boule de neige qui grossit de plus en plus sans que nous nous en rendions compte. De nombreuses variables peuvent amener une personne à ressentir de l’anxiété et de nombreux facteurs peuvent la renforcer. L’évitement en fait partie.
Plusieurs mécanismes maintiennent l’anxiété, à la fois dans des situations spécifiques et de manière généralisée : le renforcement de l’évitement et le renforcement l’évasion. Avant d’introduire ces termes, il est important de savoir ce qu’est le renforcement négatif, ainsi que la différence entre renforcement et punition.
Le conditionnement opérant, incarné par Skinner, est un courant psychologique qui étudie les mécanismes de l’apprentissage à travers l’émission de renforts et de punitions. Cette discipline étudie comment la probabilité d’un comportement augmente lorsqu’il est renforcé et comment une réponse a tendance à disparaître lorsqu’elle cesse d’être renforcée.
Il existe à la fois des renforcements et des punitions positifs et négatifs. Ceux dits positifs ajoutent quelque chose, et ceux dits négatifs soustraient. Attention : un renforcement dit “négatif” n’a rien à voir avec une punition.
Les deux types de renforcement
Un renforcement augmente la probabilité qu’un comportement se produise de nouveau. Il peut être positif ou négatif.
- Renforcement positif. Par exemple : lorsqu’un enfant fait quelque chose de bien, on lui donne des bonbons. Ce renforcement est positif, car on ajoute quelque chose, dans ce cas des bonbons.
- Renforcement négatif. Ce renforcement supprime une aversion. Par exemple : vous descendez d’un bus parce que vous ressentez de la peur. Vous évitez ainsi l’anxiété liée à un sentiment d’inconfort.
Un exemple illustratif : l’anxiété de Marc
La punition négative et le renforcement négatif sont deux idées totalement opposées : la punition supprime un comportement, tandis que le renforcement négatif le maintient. Voyons un exemple illustratif qui vous permettra de comprendre pourquoi le renforcement négatif maintient l’anxiété.
Marc souffre d’anxiété. C’est une personne agitée qui a des attaques de panique fréquentes. Il dit qu’il a ressenti cette anxiété pour la première fois lors d’un trajet en métro, et que depuis, il ne l’a plus repris. Cela lui complique beaucoup la vie, puisque dans la ville où il habite il y a une interdiction de passage pour les véhicules.
Évasion et renforcement négatif
Lorsqu’un stimulus disparaît immédiatement après une certaine réaction, la probabilité que la personne ait cette même réponse à l’avenir face au même stimulus augmente. Ces stimuli sont généralement aversifs pour la personne, c’est-à-dire qu’ils génèrent un inconfort.
Reprenons l’exemple de Marc. Face au stimulus d’inconfort dans le métro, Marc adopte un comportement de fuite en descendant du métro. Cet inconfort ayant disparu après cette décision, la descente devient un comportement renforcé. Ainsi, chaque fois que Marc prendra le métro et ressentira une gêne, la probabilité qu’il réagisse de la même manière est élevée, ce qui consolidera le comportement.
Il convient de noter que certains renforcements négatifs ne sont pas nocifs. Par exemple : fermer les yeux face à un rayon de lumière ou échapper au froid en enfilant un manteau.
Si Marc continuait de prendre le métro, même avec la possibilité de s’échapper, son anxiété s’atténuerait en raison du un processus d’exposition. Le problème survient quand l’élément est toujours perçu comme une aversion et est totalement évité.
Le renforcement par l’évitement
Contrairement à l’évasion, le renforcement par l’évitement indique que la fréquence d’un comportement augmentera si ce comportement empêche l’apparition d’un stimulus aversif. La différence est donc la suivante : l’évasion consiste à éliminer un stimulus aversif déjà présent, tandis que l’évitement empêche le stimulus aversif de se produire.
Fuir quelque chose que nous trouvons désagréable semble naturel, mais la fuite est une attitude contre-productive. En effet, l’évitement ne réduit pas seulement l’anxiété en nous permettant de ne pas faire face à ce stimulus aversif, la personne est aussi incapable de vérifier l’innocuité du stimulus désagréable et fait ainsi persister sa peur.
Comme Marc ne prend plus le métro, il n’est plus anxieux, mais il est aussi incapable de vérifier que le métro n’est pas dangereux. Ainsi, ses idées irrationnelles se maintiennent au fil du temps.
L’évitement, l’épée à trois tranchants
Il est important de souligner que l’évitement limite la vie d’une personne. Une personne souffrant de problèmes d’anxiété peut éviter une myriade de situations qui, à long terme, peuvent nuire à son bien-être et entraîner de nombreux autres problèmes.
Certaines personnes arrêtent alors de faire des projets avec leurs amis ou mettent de côté des passe-temps qu’elles aimaient. L’impact sur la santé mentale de l’individu peut être énorme, c’est pourquoi l’arrêt de l’évitement face à un stimulus aversif est l’un des principaux objectifs lors d’une thérapie pour le traitement des troubles anxieux.
L’arrêt de l’évitement peut également être appliqué dans la vie de tous les jours. Si vous ressentez de l’anxiété dans une situation concrète, vous devez rester dans cette situation suffisamment longtemps pour que l’anxiété atteigne son pic et commencer à s’atténuer.
Logiquement, vous devez disposer des outils pour savoir gérer une crise d’angoisse. L’objectif de cette exposition est que vous constatiez que le stimulus aversif ne représente pas une menace réelle. Ainsi, si vous êtes capable de gérer votre nervosité, il convient de ne pas prendre la fuite, car l’anxiété ne pourra que s’atténuer.
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