L’effet Ringelmann est un phénomène comportemental qui se produit chez l’être humain lorsqu’il travaille en groupe. En principe, on pense que faire quelque chose en équipe conduit à cumuler les efforts individuels, produisant ainsi un meilleur résultat. La pratique démontre que ce n’est pas exactement le cas.
L’effet Ringelmann montre que les individus ont tendance à faire moins d’efforts lorsqu’ils travaillent en groupe. En fait, plus le groupe est grand, moins chaque personne effectue de travail individuel. Ainsi, le travail d’équipe ne génère généralement pas de meilleurs résultats en matière d’effort individuel.
Cela pose un problème, car de nombreuses actions nécessitent la collaboration du groupe pour réaliser un travail ou une activité. L’effet Ringelmann a fait l’objet d’études approfondies. Nous connaissons aujourd’hui les moyens par lesquels nous pouvons le réduire ou le neutraliser.
« Un comité est un groupe de personnes non préparées, nommées par d’autres personnes sans disposition, pour faire quelque chose d’inutile. »
– Fred Allen –
L’effet Ringelmann
L’effet Ringelmann a été découvert par le physiologiste Maximilien Ringelmann à partir d’une série d’expériences qu’il a mené entre 1882 et 1887. Sa procédure était très simple.
Elle consistait à demander à des groupes de nombres différents de tirer sur une corde attachée à un instrument qui mesurait la force de traction. Ringelmann a réalisé cet exercice avec des groupes de deux, trois et huit personnes.
Ses observations lui ont permis de conclure que plus le groupe de personnes qui effectuait la tâche était grand, moins chaque individu faisait d’efforts dans l’action de tirer la corde. Les conclusions de cette expérience ont été publiées dans un document de 1913.
Les données indiquaient que lorsqu’une seule personne s’opposait à une autre, chaque individu utilisait 100 % de sa force. Si le travail était fait en binôme, l’effort diminuait à 93 %. En groupes de trois, il descendait à 85 %.
Lorsque huit personnes tiraient sur chaque extrémité, chacune n’utilisait que 43 % de sa force. C’est ainsi qu’a été vérifié l’existence de l’effet Ringelmann.
L’effet sur différents types de tâches
D’autres chercheurs, tels que Steiner, ont découvert que l’effet Ringelmann variait selon le type de tâche. Il y a les tâches additives, dans lesquelles le résultat d’une tâche est le résultat de la somme des efforts individuels. Elle correspond à l’expérience faite par Ringelmann.
En théorie, plus il y a de personnes qui utilisent la force, plus grande est l’énergie en présence. Mais opère dans ce cas une idée, consciente ou inconsciente, que nous pouvons résumer ainsi : « D’autres le feront. »
Le deuxième type de tâche est dite « disjonctive ». Le rendement du groupe provient ici de la productivité du membre le plus compétent.
Par exemple, un devoir de mathématiques à réaliser en groupe. Ce qui se passe dans ces cas est que ceux qui se sentent moins compétents cessent de faire des efforts ou de participer. Ils supposent que les autres sont mieux préparés pour réaliser le travail.
Le troisième type est celui des tâches conjonctives. Le groupe travaille ici de manière uniforme.
Un exemple en est la production en ligne, où chaque individu forme une petite partie d’une grande chaîne. Dans ces cas, l’effet Ringelmann s’exprime de telle sorte que les individus les plus qualifiés diminuent leurs rendement, car ils ne le jugent pas pertinent.
Existe-t-il des solutions ?
L’effet Ringelmann résulte de deux facteurs. Le premier est que, plus un groupe est grand, plus la motivation de chaque individu est faible. La raison est que leur participation est moins perceptible. L’autre facteur tient au fait que, plus le groupe est grand, moins il y a de coordination entre ses membres.
Toutefois, l’effet Ringelmann peut être contrecarré par une ou plusieurs actions. Ce sont les suivantes :
- Identifier et évaluer les performances individuelles. Si les individus savent que leur travail reçoit de l’attention et de la reconnaissance, ils augmentent leur désir de faire mieux.
- Augmenter la compétitivité. La motivation à faire des efforts augmente lorsque les efforts individuels s‘évaluent et que l’on récompense ou reconnaisse celui qui travaille le mieux.
- Encourager l’auto-évaluation et l’évaluation de groupe. La conscience de soi, ainsi que le regard du groupe sont des facteurs qui aident à neutraliser l’effet Ringelmann.
- Favoriser le travail en petits groupes plutôt qu’en grands groupes.
De même, il a été constaté que l’on parvient à un plus grand engagement en favorisant la cohésion du groupe. Il s’agit d’un moyen d’améliorer la coordination entre les membres et d’éradiquer l’idée que son propre effort doit être imputé aux autres.
La paresse sociale
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