Chantal Maille, praticienne en psychothérapie, en psychanalyse, sophrologue et coach conjugal, revient sur le stress lié à la crise sanitaire et nous donne quelques conseils pour aller mieux.

– Qu’est-ce qui peut provoquer du stress et de l’angoisse pendant cette pandémie ?

Pendant la pandémie, on s’est retrouvés confinés. On s’est retrouvés, plus ou moins, avec nous-mêmes. On n’était plus reliés physiquement aux personnes de notre entourage : que ce soit la famille, le travail… Il y a aussi, la peur du virus, plus la peur de la maladie, la perte d’une personne que l’on aime.
Les personnes se sont senties hyper-angoissées. Puisqu’elles ont été coupées de leur train-train routinier.

– Qu’est-ce que ce stress peut entrainer sur notre santé mentale et physique ?

Cela vient petit à petit. Parfois, on commence à avoir des pensées négatives, on a des problèmes pour dormir, on peut avoir des maux de tête, de dos…
Sur le long terme, on peut arriver à la dépression, à des suicides. Il faut alerter les gens.

Souvent, on cherche des excuses : « Tiens, je suis énervé parce qu’il pleut aujourd’hui ». Il faut creuser. Il faut se dire « Là je ne suis pas très bien et plus ça va, moins ça va ».

Il faut en parler déjà avec son mari ou son épouse, avec ses parents, cela dépend des personnes proches. S’il n’y a pas de personne proche, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui sont isolées, qui souffrent d’être seules, c’est bien d’en parler à son médecin. Parce que parfois ce sont des personnes qui sont malades.

Avec la pandémie, ce qui ressort ce sont vraiment nos peurs les plus profondes. Donc la peur de l’inconnu, la peur de la mort, la peur de manquer.

Par contre, les personnes qui sont déjà anxieuses, qui sont déjà dans un état de stress, qui sont déjà soignées et qui sont déjà dépressives, cela redouble. C’est-à-dire qu’elles refont un rebond en arrière et c’est pire.

– Pouvez-vous nous donner un conseil pour gérer son stress pendant cette pandémie ?

Il faut instaurer une routine. Il ne faut surtout pas ne plus se lever, parce qu’après il y a un décalage horaire qui peut se faire si on reste à la maison. Il faut rester dans une routine : à telle heure je me lève, je prends mon petit-déjeuner, je vais faire mon travail puis je vais faire une pause. On va sortir, se promener, faire un tour pour le chien.

On essaie de garder le contact avec les personnes : téléphoner, par visio… Cela ne remplace pas le physique, le toucher, la vue de la personne qui est proche.

Faire du sport. On a vu beaucoup de personnes qui faisaient du jogging. Cela fait du bien. On peut simplement marcher, on peut faire du vélo. Le tout c’est de faire une activité sportive.

Il faut agir, il ne faut pas rester passif. Le fait d’agir, cela chasse toutes les pensées négatives. Donc on se sent mieux.

Il faut se recentrer sur soi, vivre dans le présent. Penser à aujourd’hui. Demain, on ne sait pas ce que cela va donner. Alors on ne va pas commencer à réfléchir à demain et à se dire « Avant, c’était mieux ». C’est aujourd’hui que cela se passe. C’est le plus important.

– Comment aider un proche qui est angoissé par la pandémie ?

La parole c’est libérateur : parler avec cette personne, savoir ce qui la chagrine, sa peur, essayer de l’écouter. Souvent, en parlant, on passe à autre chose.
Le fait d’exprimer, de mettre la situation en place, cela fait du bien.

Et puis, faire une activité. Cela peut être une activité créatrice : de la peinture, du tricot, du collage. Écouter de la musique.

On peut également respirer, apprendre à revenir au calme. Si la personne vous dit « J’ai le cœur qui s’emballe parce que, je n’arrive plus », on peut faire de la relaxation.

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Merci Chantal Maille pour cette interview !

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Source: M. Vieira, BloomTime