Une peur irrationnelle peut être motivée ou suscitée par n’importe quel stimulus. Il peut s’agir d’un mot ou d’un symbole. Ces craintes sont parfois totalement incompréhensibles. Mais parfois elles trouvent un motif plus raisonnable. C’est par exemple le cas de la peur de la calvitie.
Il y a de bonnes raisons de craindre la mutilation ou la perte d’une partie de son corps. C’est une peur atavique. C’est à dire qu’elle fait partie de notre instinct de survie. Bien que les cheveux ne soient pas un élément vital de la santé, ils font cependant partie de notre anatomie et c’est pourquoi la peur de la calvitie a un certain sens.
Ce qui n’a plus de sens par contre, c’est de donner à ces craintes une place disproportionnée. La peur de la calvitie est précisément considérée comme un trouble parce que cette peur atteint des niveaux extrêmes. Parfois, la simple idée de la possibilité d’une calvitie déclenche des états d’anxiété intense.
“L’esprit qui pense à ce qu’il peut craindre, commence à craindre ce à quoi il peut penser.”
-Francisco de Quevedo-
En quoi consiste la peur de la calvitie ?
On peut la définir comme une peur exagérée de la calvitie. Le moindre signe lié à la perte de cheveux provoque alors un état d’anxiété intense et excessif. Et le simple fait d’imaginer la possibilité de devenir chauve déclenche la panique.
De même, il existe une variante dans laquelle la simple vue d’une personne atteinte de calvitie déclenche une certaine terreur. Il s’agit d’une réaction incontrôlable qui cause une grande gêne à ceux qui en souffrent.
Bien que la perte de cheveux soit plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, cette phobie est également présente chez ces dernières. Ceux qui souffrent de cette peur irrationnelle sont particulièrement sensibles à tout commentaire sur leurs cheveux.
Les symptômes de la peur de la calvitie
La peur est si grande que les personnes qui en sont atteintes présentent un ensemble de réponses physiologiques lorsqu’elles entrent en contact avec l’objet de leur peur. Ces réponses sont les suivantes : tachycardie, tremblements, étourdissements… Cela peut même aller jusqu’à des crises d’angoisse.
Les personnes concernées par ce problème vérifient continuellement leurs cheveux, car elles craignent en permanence d’en perdre. De même, elles s’efforcent très sérieusement de maintenir une bonne santé capillaire. Et ce, en mettant en oeuvre des mesures parfois absurdes, car trop exagérées.
Les causes du trouble
Certaines approches psychologiques montrent que cette phobie est simplement liée au fait de perdre en attractivité ou de montrer des signes de vieillesse. Dans certains cas, cette phobie est également liée à la peur de perdre une certaine masculinité.
Cependant, ces motifs n’expliquent pas la peur exagérée et incontrôlable que démontrent certains patients. La psychanalyse, pour sa part, souligne que cette phobie, comme bien d’autres en fait, provient d’associations inconscientes qui n’ont pas nécessairement à voir avec l’apparence, l’attractivité ou la jeunesse.
Au niveau psychanalytique, un mécanisme de déplacement s’opère chez les personnes victimes de phobies. On appelle cela la métonymie. Ainsi, ce qui fait vraiment peur à la personne, c’est autre chose. Par exemple, un désir sexuel qu’elle considère inapproprié ou une impulsion agressive qu’elle rejette inconsciemment.
Puisqu’elle n’admet pas ce désir ou ce rejet, elle l’encapsule et le renvoie au fond de son espace mental. Pour cela, il convient de déplacer la peur vers un autre objet. Dans ce cas précis, ce sont les cheveux. C’est de cette manière que naît la phobie. Elle permet alors de continuer à couvrir le désir ou l’impulsion qui est inconsciemment rejeté.
Comment traiter la peur de la calvitie ?
Le traitement le plus utilisé pour traiter tous les types de phobies est la désensibilisation systématique. Il consiste à exposer la personne concernée à ce qui provoque sa réaction de peur exagérée. Et ce, de manière progressive et avec le soutien du psychologue. La personne entre donc en contact avec ce qu’elle craint.
Un autre traitement fréquemment employé est celui de la restructuration cognitive. Il s’agit de repenser et de déconstruire les croyances qui se cachent derrière cette peur irrationnelle. Il peut s’agir ici d’idées associées à une perte d’attractivité, au vieillissement ou à l’excès d’importance donné à l’apparence personnelle.
La psychanalyse aborde également les phobies, mais elle le fait dans le contexte d’une analyse plus approfondie qui englobe les expériences de la petite enfance. Cela implique une intervention beaucoup plus longue et nécessite un engagement fort de la personne qui souffre de cette phobie.
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