Sexagénaires ? Non, sexadolescents ! La vie à 60 ans

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Cela fait longtemps que le troisième âge n’est plus le dernier du cycle évolutif. Cela n’a donc plus aucun sens de qualifier les personnes de 60 ans et plus comme des sexagénaires. Nous devrions maintenant les appeler des sexadolescents.

Jusqu’à il y a 40 ans, les personnes âgées commençaient leur dernière ligne droite à 60 ans. Elles se préparaient pour la retraite, assistaient aux réunions sur la place du village, se promenaient avec les petits-enfants. Et le mariage qui durait depuis de nombreuses années, semblait s’assoupir. Peu de sorties et de soins personnels.

Actuellement, les adultes âgés font partie d’une étape pleine de nouvelles caractéristiques. Autrefois, les hommes avaient les cheveux blancs, et les femmes ne portaient pas de pantalons et ne se maquillaient pas beaucoup. Les couleurs les plus utilisées étaient le noir, le gris, le bleu foncé, des teintes associées à la mort et au deuil. Et, bien évidemment, l’austérité avant tout.

Si l’homme portait des jeans et des baskets, “il essayait de rester adolescent”. Si la femme se maquillait et portait des talons ou de la couleur, elle était “perdue” ou alors tentait de rivaliser avec sa fille. Sans parler du port de collants colorés ! Par ailleurs, lorsque la presse faisait référence à une personne de 60 ans impliquée dans un incident, elle parlait d’un sexagénaire…

Mais les temps ont énormément changé. Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle vieillesse et les grands-parents âgés de 55 à 70 ans sont une espèce en voie d’extinction. De nos jours, les personnes de 60 ans ont troqué le terme de sexagénaires contre celui de sexadolescents.

Adieu les sexagénaires, place aux sexadolescents !

Les sexadolescents ne se résignent pas à renoncer à leur place sur le plan professionnel, affectif et social. Ils rassemblent leurs propres expériences de vie et les appliquent à de nouvelles initiatives.

La motivation pour élaborer des projets est présente. Ils peuvent effectivement commencer à développer une entreprise ou entreprendre des études universitaires parce qu’ils estiment avoir le temps.

Les nouveaux “jeunes” de 60 ans disposent encore de 20 à 25 ans de vie active et dynamique. Et lorsque les frontières de la vie sont ainsi repoussées, les perspectives de vie changent également : de nouveaux projets, les amours, la sexualité, le travail, le plaisir ainsi que la force mentale.

Cette génération a pris conscience de l’importance de la santé physique. Raison pour laquelle les sexadolescents font des exercices ou pratiquent du sport trois ou quatre fois par semaine. Ils vont courir (y compris des marathons de 10 kilomètres) ou essaient au moins de marcher 30 minutes chaque jour.

En outre, dans les salles de sport, nous trouvons de plus en plus de personnes dépassant 60 ans qui tentent de sculpter leur abdomen et de renforcer leur fessier. D’autre part, les régimes à faible teneur en cholestérol et en graisses sont de plus en plus à la mode.

Les caractéristiques des sexadolescents

Les sexadolescents appartiennent à une génération ayant reçu une éducation et des valeurs familiales et sociales très différentes de celles d’aujourd’hui. Ils vivaient dans une société où les rôles étaient sévèrement préétablis et conjugués à une quantité de préjugés moralistes.

Malgré cela, ils ont eu le courage de rompre avec ces structures. Et d’assumer une nouvelle fonction en accord avec leurs besoins et leurs attentes réelles.

Ce sont également des migrants technologiques. Ils ont dû apprendre à utiliser les nouvelles technologies, des téléphones portables jusqu’aux ordinateurs, en passant par les notebooks. Cela a un double mérite, puisque n’étant pas des natifs de la technologie, ils ont dû faire un effort cognitif plus important pour s’adapter.

A tout cela s’ajoutent les progrès de la science médicale qui, lorsqu’ils sont utilisés consciemment au profit de la santé, améliorent et prolongent la vie. La longévité est liée aux avancées technologiques-médicales grâce aux tomographies et IRM. Et la pharmacologie permet maintenant de prévenir des maladies et d’agir sur elles.

Par ailleurs, l’effet de la chirurgie offre un ventre lisse, des bustes proéminents, des paupières ouvertes. Tandis que la technique du botox comble les rides et donne un teint plus vigoureux.

Des teintures et des crèmes anti-âge sont disponibles (et couramment utilisées) aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Les vêtements ne sont plus nécessairement sombres et austères, contrairement à ce qui se passait 40 ans plus tôt.

Il n’est pas rare non plus de voir un sexadolescent se faire tatouer. De manière générale, l’esthétique de cette génération est largement différente.

En plus de l’esthétique différente, nous observons une apparition des personnes célibataires, divorcées ou veuves sur le marché de la séduction. Elles jouent un rôle important en matière d’amour. Elles se regardent dans le miroir et tentent d’avoir l’air séduisant.

Trois femmes âgées qui font la fête.

Sexualité et vie active pendant la sexadolescence

La pilule bleue (Sildénafil) a renouvelé la sexualité et a rendu possible l’amour après l’amour, générant ainsi de nouveaux couples. Les structures du couple, et par conséquent les structures familiales, changent le fameux “jusqu’à ce que la mort nous sépare” à “jusqu’à ce que la vie nous sépare“.

En effet, les personnes qui vivent longtemps comprennent qu’elles disposent de plus de temps pour entretenir une relation, mais également plus de risques. Les sexadolescents ne pensent même pas à la retraite. Ils rejettent même l’idée.

Beaucoup d’entre eux font des études pour rester actifs. Ils suivent des cours, se spécialisent et se sentent ainsi actifs, utiles, avec des aspirations et désireux de vivre davantage.

Des sexadolescents pleins de vie, mais souvent entourés de préjugés

Malgré tout cela, nombreux sont ceux qui, enracinés dans certains préjugés, se sont mis à interpréter les comportements des sexadolescents comme une forme de négation du temps qui passe. Par exemple, une mère qui s’habille comme sa fille est en compétition avec elle.

Ce genre d’étiquettes dénonce le classicisme et ce qui est considéré comme le “doit être“, selon des schémas sociaux rigides. Mais rien n’est plus éloigné de la réalité des sexadolescents.

Derrière leur apparence juvénile, se cache une vie plus intelligente. Ils combinent effectivement l’expérience des années vécues dans un corps qui en a encore pour un bon moment.

Cependant, ils ne sont pas tous sexadolescents. Certaines études signalent qu’il est plus probable de les trouver dans les zones urbaines à plus forte densité démographique où les stimulations et les communications sont variées. Cela génère davantage d’opportunités de développement.

Les sexadolescents construisent une génération qui prétend qu’il est possible de rester optimiste, d’avoir une attitude positive, énergique et dynamique. Et ce, tout en étant conscient des limitations physiques.

Ils soutiennent ainsi que tout est une question d’attitude. Autrement dit, prendre le taureau par les cornes et construire la vie qu’ils souhaitent. Ils se posent la question : Comment ai-je envie de vivre les 20 prochaines années de ma vie ?

Un homme âge qui regarde son téléphone portable.

Qualité de vie, le “trésor divin” de la sexadolescence

L’optimisme et la vision positive de la vie génèrent des neurotransmetteurs de bien-être tels que la sérotonine et les endorphines. Une vie en plein air et sportive génère du BDNF, le facteur neurotrophique qui protège la production des neurones. Les études et l’activité favorisent et augmentent la neuroplasticité.

La longévité n’a pas seulement modifié et créé un dernier cycle évolutif, le quatrième âge. Ce phénomène a également entraîné un bouleversement total des autres cycles évolutifs.

La prise de conscience que la vie ne se termine pas à 60-70 ans a changé le cycle de l’âge adulte, l’âge du début d’une relation en couple formel, l’âge d’avoir des enfants, le début et la fin de l’adolescence. Par conséquent, la vie entière a changé.

Toutefois, il ne s’agit pas uniquement de la longévité, mais plutôt de la qualité de vie durant ces années. Car à quoi bon vivre longtemps si c’est pour vivre sénile et décrépir ?

Enfin, il semble que cette génération sexadolescente a instauré sa propre culture et philosophie. Elle prédit un avenir plus enthousiaste, positif, et surtout une meilleure qualité de vie aux générations qui ont 30, 40 et 50 ans.

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